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mercredi 30 octobre 2024 16:22

The Cure : on a écouté le nouvel album événement "Songs of a Lost World", notre avis !

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
The Cure revient ce vendredi avec "Songs of a Lost World", son nouvel album événement après 16 ans d'absence. Nous avons pu écouter en avant-première ce disque mélancolique, torturé mais somptueux. Notre critique de l'album sur Purecharts !
Crédits photo : Sam Rockman
On avait fini par ne plus y croire, mais tout vient à point à qui sait attendre. D'autant que ces dernières années, tout s'est accéléré. Une nouvelle tournée avec cinq inédits joués chaque soir et, le 26 septembre dernier, la délivrance : "Songs of a Lost World", le nouvel album événement de The Cure, sortira ce vendredi 1er novembre, mettant un terme à 16 années d'une attente discographique interminable et quelques extraits dévoilés au compte-goutte sur scène et en streaming. Purecharts a pu écouter en avant-première l'un des disques les plus attendus de l'année. Et autant le dire tout de suite : oui, "Songs of a Lost World" est bel et bien le meilleur cru de Cure depuis "Disintegration", comme vous l'avez lu ci et là !

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49 minutes de noirceur


Le constat est clair : ces 16 années de mûre réflexion ont eu du bon. Jamais un album de Cure n'a sonné aussi bien depuis... Depuis quand d'ailleurs ? En bon maniaque du son (à écouter absolument au casque !), Robert Smith a multiplié les couches et les détails sonores à droite à gauche qui donnent envie de se plonger inlassablement dans ce disque. Retrouvant la formule 8-titres qui a fait ses pièces maîtresses ("Faith" et "Pornography"), la bande se débarrasse d'un quelconque aspect commercial. N'espérez pas y trouver un single "pop-esque" et "MTV-isable" à la "In Between Days" ou "Just Like Heaven". "Songs of a Lost World", ce sont 49 minutes de noirceur pure, peut-être les plus sombres du groupe. Mais d'où une lumière semble parfois ressortir. « This is the end of every song that we sing » lance d'emblée le leader sur l'introductif "Alone", de sa voix qui n'a pas changé d'un octave depuis la fin des années 70.

Terrassé par la mort de son frère Richard survenue il y a quelques années, mais aussi de celle de ses parents, Robert Smith puise dans sa mélancolie pour en tirer huit morceaux, en forme de cri du coeur d'un homme enfoui et solitaire essayant de combattre ses démons. "I Can Never Say Goodbye", qui évoque frontalement la tragédie, "A Fragile Thing" ou le magnifique "And Nothing Is Forever", un des temps forts de l'album, en sont les exemples les plus parlants. Certains diront que The Cure fait du The Cure et reprend une recette bien usitée depuis des décennies. Mais rares sont les groupes à procurer autant d'émotions en quelques notes seulement. Et à installer une atmosphère si particulière sur de longs morceaux, dépassant souvent les 5 ou 6 minutes. Aussi, le jeu des citations et clins d'oeil peut sembler facile. Mais il est fait intelligemment. Impossible de ne pas penser à "Plainsong" dans cet "Alone" introductif, ou à l'abrasif "Fascination Street" sur "Drone_Nodrone", chef d'oeuvre du disque, qui reprend une même ligne de basse menaçante. Tandis que l'ombre de "Bloodflowers" plane, il est vrai, sur le final "Endsong", et que "All I Ever Am" apparaît comme le single le plus évident de l'album.



Robert Smith à son sommet


A « la fin de chaque chanson que nous chantons » sur l'ouverture "Alone", Robert Smith répond qu'il « reste seul avec rien à la fin de chaque chanson » à la fin de "Endsong". Histoire de boucler la boucle de ce disque obscur, traversé par les fantômes du passé mais étrangement plein de vie. Un peu comme le "Memento Mori" de Depeche Mode l'an dernier, sursaut artistique inattendu après 15 années tièdes, "Songs of a Lost World" apparaît comme un nouveau moment fort dans la discographie de The Cure. Nul doute qu'il aurait fait un magnifique chant du cygne musical, mais Robert Smith a déjà annoncé qu'un autre album verrait bientôt le jour. On l'espère au même niveau.




16 longues années ont été nécessaires à Robert Smith pour concevoir cet album. Une attente interminable que l'on pardonne à l'écoute de ces 49 somptueuses minutes, où The Cure retrouve ses marques et donne naissance à de nouveaux classiques. 46 ans après sa création, le groupe n'a clairement pas fini de nous toucher en plein coeur.

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