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mercredi 30 novembre 2022 19:00
The Cure en concert à l'Accor Arena : mélancolie heureuse à Paris
Par
Théau BERTHELOT
| Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Pour la dernière étape de sa plus longue tournée française, The Cure a retrouvé sa salle fétiche de l'Accor Arena de Paris lundi soir. Le groupe y a donné un concert généreux de 2h45 avec une setlist remplie de raretés et d'inédits qui ont ravi les fans. Purecharts y était, on vous raconte.
Crédits photo : Abaca
Chaque passage parisien de The Cure amène deux sempiternelles questions. Petit un, le groupe égalera ou dépassera-t-il sa performance marathon de 3h30 et 42 chansons donnée dans ce même Bercy en 2008 ? La réponse est non, même si le show de ce lundi soir à la désormais Accor Arena de Paris n'a pas à rougir avec ses 2h45 au compteur. Petit deux, le groupe tourne-t-il avec un nouvel album dans ses bagages ? La réponse est toujours non. Quoique... Si l'interrogation est de mise, c'est que la tournée se nomme désormais le "Lost World Tour" (le prochain album s'intitulerait "Songs From A Lost World" selon Robert Smith). Et surtout, sur scène, The Cure en profite pour chanter pas moins de cinq titres inédits. C'est d'ailleurs l'un d'entre eux, "Alone", qui débute le concert sous des bruits de tonnerre et de pluie. Du Cure pur jus façon "Plainsong" (l'incroyable ouverture de "Disintegration") avec sa (très) longue intro instrumentale. Le player Dailymotion est en train de se charger... Une setlist audacieuseHistoire de mettre le public dans sa poche, The Cure enchaîne avec trois de ses plus beaux bijoux. "Pictures of You", "A Night Like This" et "Lovesong" viennent à rappeler à quel point Robert Smith est un mélodiste hors pair, capable d'écrire les chansons les plus lumineuses ou les plus torturées. D'ailleurs, après le très bon inédit "And Nothing Is Forever" (nouveauté la plus mémorable), le concert s'enfonce dans la noirceur qui a fait la réputation de The Cure. "The Last Day of Summer", "Want", "At Night" ou les magistraux "The Figurehead" et "A Strange Day" ressortis du chef d'oeuvre "Pornography"... Les pépites rares s'enchaînent et les fans sont aux anges. Moins le grand public qui attend désespérément l'arrivée de tubes. The Cure leur répond avec les plus rythmés "Push" et "Play for Today" qui font décoller l'ambiance.
Quelques interprétations époustouflantesSur scène, Robert Smith est toujours aussi magnétique, multipliant les interventions en français. Les années ont beau passer mais la voix est toujours là, toujours aussi puissante, comme aux premières heures du groupe au début des années 80. C'est d'ailleurs deux chefs d'oeuvre de cette période que The Cure va magnifier lors du premier rappel. Coup sur coup, la bande enchaîne un "Faith" intense joué dans un silence quasi religieux et l'emblématique "A Forest" joué énergiquement et pied au plancher. La claque. Le dernier rappel, les fans le connaissent par coeur. Il est surnommé le "rappel pop" et se compose des tubes qui ont fait la gloire commerciale de The Cure au milieu des années 80. En 20 minutes, le groupe aligne donc ses classiques comme "Lullaby", "Friday I'm In Love", "In Between Days" et l'inévitable "Boys Don't Cry" en guise de final qui fait lever Bercy d'un bond. C'est aux anges que l'on quitte l'Accor Arena, salle dans laquelle The Cure vient de se produire pour la neuvième fois de son histoire. Et où le groupe y a encore délivré une performance intense, aussi mélancolique que joyeuse, autant énergique que sur le fil de l'émotion. Malgré ses 40 ans de carrière et une moyenne d'âge dépassant la soixantaine, la bande paraît toujours énergique, juvénile et prompt aux concerts de 2h45. Seul petit bémol, l'agencement de la setlist qui aurait gagné, comme en 2016, à inclure davantage les tubes durant la première partie du concert au lieu de tous les rassembler en fin de set. Mais c'est aussi ça la force de The Cure : n'être jamais là où on l'attend.
Setlist du concert de The Cure à ParisAlone Pictures of You A Night Like This Lovesong And Nothing Is Forever The Last Day of Summer Want A Fragile Thing Burn At Night Charlotte Sometimes The Figurehead A Strange Day Push Play for Today Shake Dog Shake From the Edge of the Deep Green Sea Endsong Rappel 1 : I Can Never Say Goodbye Faith A Forest Rappel 2 : Lullaby The Walk Friday I'm in Love Close to Me In Between Days Just Like Heaven Boys Don't Cry Podcast
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