Que valent les albums de Depeche Mode, Christophe Maé et Miley Cyrus ? Nos critiques !
La rédaction de Purecharts passe en revue trois albums phares de ce mois de mars. Depeche Mode revient au sommet avec "Memento Mori", Christophe Maé fait vibrer son envie d'ailleurs sur "C'est drôle la vie" et Miley Cyrus ne fait pas autant d'éclats qu'espéré sur "Endless Summer Vacation". Critiques en quelques lignes !
Crédits photo : Anton Corbijn / Parlophone / Columbia
Depeche Mode | "Memento Mori"
Replaying the angel.Depeche Mode renaît encore de ses cendres tel le phénix. En 1997, le groupe revenait littéralement d'entre les morts (Dave Gahan déclaré mort cliniquement pendant deux minutes après une overdose) avec le torturé "Ultra". Aujourd'hui, Depeche Mode n'est plus qu'un duo après la mort tragique d'Andrew Fletcher en mai dernier. Mais si les chansons de "Memento Mori" ont été écrites bien avant sa disparition, impossible de ne pas y penser tant la thématique de la mort imprègne tout l'album. Autant le dire tout de suite, "Memento Mori" est un grand cru de Depeche Mode, sans aucun doute le meilleur depuis "Playing The Angel" dont il retrouve ici la noirceur mais aussi la lumière. Dès les premières secondes d'un "My Cosmos Is Mine" à l'ambiance poisseuse, on est tout de suite en terrain conquis. Comme rarement depuis plus de 10 ans, le désormais duo Dave Gahan - Martin Gore accouche de grands moments musicaux : délicieusement sombres, "Wagging Tongue", "My Favourite Stranger" et le single "Ghosts Again" sont taillées pour la scène tandis que, derrière son titre improbable, "Caroline's Monkey" rappelle les grandes heures des Pet Shop Boys. Seul titre interprété par Martin Gore, "Soul With Me" nous plonge dans une ambiance synthétique façon "Blade Runner" et les efficaces "Before We Drown" ou "People Are Good" (clin d'oeil évident à "People are People") se savourent et se redécouvrent au fil des écoutes. A la fois macabre et plein de vie, "Memento Mori" est l'album d'un groupe qui, 43 ans après ses débuts, prouve qu'il a encore des choses à dire, et le fait à la perfection. TB
Ça ressemble à un très grand cru pour Depeche Mode A écouter : le single "Ghosts Again", les incroyables "Wagging Tongue" et "My Favourite Stranger", "Before We Drown", "Never Let Me Go" A zapper : "Don't Say You Love Me", piste bluesy oubliable
Christophe Maé | "C'est drôle la vie"
Petit pays, je t'aime beaucoup. Christophe Maé y va à l'instinct. Avec un simple numéro de téléphone en poche, le chanteur, tombé amoureux d'une voix qui lui était inconnue au détour d'une playlist, est parti au Cap-Vert pour retrouver Ceuzany, talent brut de l'archipel qui lui a alors présenté la culture et la vie, riches, de ce pays africain. Le point de départ d'un titre, le superbe "Pays des merveilles", et d'une aventure l'ayant mené aux quatre coins de l'Afrique de l'Ouest. Nourri par cette joie de vivre qu'il a trouvée au Bénin ou au Mali, via des duos partagés avec Angélique Kidjo ou Amadou et Mariam, l'artiste propose un carnet de voyage musical, à la fois solaire et dansant, rythmé par des percussions et instruments typiques, qui fait autant sourire qu'attendrir. Car à 47 ans, le chanteur est « entre ce temps qui fout le camp et puis celui qui vient », avec des enfants qui grandissent et des parents qui vieillissent, et il ressort de cette thématique du temps qui passe une mélancolie universelle assez touchante. Avec ses arrangements organiques, ses beaux textes remplis de vérités simples, le disque fait mouche dans chacune de ses intentions. Et ça fait du bien ! YR
Ça ressemble à le billet d'entrée pour un voyage en Afrique A écouter : "Pays des merveilles", le mélancolique "Trop jeune", "Comme avant", le vivifiant "L'amour" avec Amadou et Mariam A zapper : "Ma femme me saoule"
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Miley Cyrus | "Endless Summer Vacation"
Noyée dans ses émotions.Miley Cyrus a frappé un grand coup avec "Flowers", hymne émancipateur sur son divorce avec Liam Hemsworth devenu le premier tube international de 2023. Pourtant, c'est bien un parfum de spleen qui plane son huitième album studio, où la chanteuse américaine confesse ses désillusions et ses regrets sur des mélodies pop-rock aux teintes country. Les gros bangers pop comme "River", délicieux déchaînement de synthés 80s, se font plus rares que les ballades désenchantées où Miley s'interroge sur son instabilité à se projeter dans une vie à deux (« I got some baggage, let's do some damage / I am not made for no horsey and carriage » chante-t-elle sur la ballade jazzy "You"), même si elle lâche un « Get the fuck out of my life with that shit » sur "Muddy Feet" - duo anecdotique avec Sia qui se contente de faire quelques choeurs. Ce n'est donc pas la fête promise à laquelle on assiste mais plutôt au lendemain d'une soirée, quand le moral est en berne. Soulignons toutefois l'interprétation incarnée de Miley, dont on a tendance à sous-estimer (assez curieusement) les qualités de raconteuse d'histoires : sa voix, chaude et pleine de fêlures, est divine. YR
Ça ressemble à la grisaille du dimanche plutôt que la fièvre du samedi soir A écouter : La bombe "River" en boucle, "Flowers", la magnifique ballade "Jaded", "Violet Chemistry" A zapper : "Island", le génial mais déroutant "Handstand" qui ne s'imbrique pas du tout dans le projet