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Nouveau coup dur pour le projet RNT (Radio Numérique Terrestre). Selon
Les Echos, le gouvernement s'apprêterait à rendre officielle sa décision de ne pas demander de fréquences pour le groupe public Radio France sur la RNT au CSA, qui a relancé des appels à candidatures pour les villes de Paris, Marseille et Nice.
François Hollande s'était pourtant dit favorable au lancement de la RNT. David Kessler, son conseiller culture et médias, n'a pourtant jamais caché son manque d'enthousiasme.
Cette décision, qui devrait être officialisée dans la semaine, sera difficile à surmonter pour le CSA, qui défend la RNT depuis plusieurs années malgré l'opposition du gouvernement. Car les grandes radios historiques ont déjà fait savoir qu'elle n'était pas emballées par le projet. Il y a un mois,
NRJ, RTL, Europe 1 et RMC ont ainsi annoncé leur refus de répondre à l'appel d'offres du CSA. Les quatre groupes privés ne voyaient en effet aucun avenir pour la RNT, ni de modèle économique. Les stations RTL, Fun Radio, RTL 2, Europe 1, Virgin Radio, RMC, NRJ, Nostalgie, Chérie FM ou encore Rires et chansons ne seront donc pas prises en charge par la nouvelle technologie... Malgré l'opposition des radios historiques, le CSA avait tenu bon et était décidé à lancer coûte que coûte la RNT, mais la défection de Radio France ne les conforte pas dans leur stratégie.
«
Sans Radio France, toute relance de la RNT est impossible. La RNT est en état de mort clinique »
rapporte un observateur aux Echos. Si Radio France et ses sept stations publiques appuyaient la démarche du CSA, le coût d'un tel projet n'est pas négligeable. Le budget est probablement entré en compte dans la décision du gouvernement. On estime l'investissement nécessaire à 30 millions d'euros.
Elaboré en 2007,
le projet de Radio Numérique Terrestre a décidément bien du mal à s'imposer. Il devait suivre le mouvement du passage au tout numérique de la télévision mais reste bloqué depuis plus de trois ans.