Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
En ce début d'automne, Purecharts passe en revue trois albums phares du moment : Amir vise le "Sommet" avec "C Amir", Yseult prend un virage rock avec "MENTAL" et London Grammar éblouit avec "The Greatest Love". Voici nos critiques !
Crédits photo : Montage Purecharts / DR
Amir | "C Amir"
Au coeur de lui. Il y aura un avant et un après. Ces dernières années, le chanteur a connu le meilleur et le pire, entre la naissance de son deuxième fils Or, le succès de sa première pièce de théâtre mais aussi la mort de sa mère et les attentats en Israël du 7 octobre. Marqué dans sa chair, l'artiste de 40 ans a pris le recul nécessaire, avant de retrouver ses proches collaborateurs pour transformer ses douleurs en chansons. Le temps de 12 pistes, Amir, plus apaisé que jamais, revient à l'essentiel sur "C amir", l'anagramme du prénom de sa maman Carmi, affine ses mélodies, libère sa voix, fusionne ses racines et inspirations, et injecte une belle vulnérabilité à tout ça. Avec une authenticité touchante et une interprétation sur le fil, le chanteur évoque la perte de sa maman sur "Au matin du monde" ou "Parle-moi", son crash et l'envie d'en finir sur l'intense et déchirant "Mal agir", avant de chanter en arabe pour sa grand-mère sur le superbe "Dans ta tête", ou de faire des déclarations passionnées à sa femme Lital sur "Complémentaires", "Une autre" et "1er slow". Loin d'être plombant, "C amir" vise le coeur avec naturel, et l'ombre côtoie à la fois la lumière et l'amour profond, grâce notamment à des titres comme "Sommet", "La paix", "Ma belle" ou encore "Supernova", évoquant l'attaque du Hamas dans un festival de musique. JG
A écouter : "Mal agir", "Complémentaires", "Dans ta tête" et "Parle-moi", un sans faute A zapper : "Encore" et "Sommet", trop frontales et sans finesse
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Yseult | "MENTAL"
Rock is not dead. Entre sa performance à couper le souffle aux JO, le succès international de son tube "Alibi" avec Pabllo Vittar et Sevdaliza et le titre de l'artiste française la plus écoutée au monde qu'elle a ravi à Aya Nakamura, Yseult ne pouvait pas imaginer plus belle vitrine pour son nouveau projet. Non pas décrit comme un album mais « un orgasme artistique », "MENTAL" est le parfait miroir de son interprète : ambitieux, dense, complexe, éreintant et excitant, il traduit toute la démesure et la beauté du travail de cette artiste au talent rare, qui trace sa route en dictant ses propres codes. Pas de ballade à voix dans la veine de "Corps" ici, mais des morceaux rock'n'roll bruts de décoffrage qui décapent, lorgnant même vers le grunge et le post-punk ! Avec "Suicide", "Bitch You Could Never" ou "Stupid(e)" et ses « fuck you ! » vengeurs, Yseult met son mal-être au service d'une rage explosive. Le parti pris, radical, ne plaira assurément pas à tout le monde, de même que la noirceur qu'Yseult injecte à ses textes. Il y a pourtant, derrière cette "Anger" proclamée, de géniales trouvailles rythmiques, d'autres couleurs musicales et de magnifiques moments de poésie. Attachez votre ceinture, les montagnes russes commencent ! YR
A écouter : la claque "Suicide", "MTV" et ses faux airs des Cranberries, "Trance", le super groovy "Tuning" A zapper : "Gasolina", titre reggaeton dans une autre vibe
London Grammar | "The Greatest Love"
L'amour ouf. « C'est ma maison, mes règles ». A travers la voix toujours aussi angélique de Hannah Reid, London Grammar se réapproprie son histoire. Tel est le mantra au coeur de "The Greatest Love", quatrième album du groupe anglais, révélé il y a 11 ans avec "Wasting My Young Years". Depuis, beaucoup de choses ont changé, et cela se ressent à l'écoute de cet opus qui, s'il n'est pas le plus inoubliable de la discographie du trio, n'en reste pas moins passionnant et surtout éclectique. Passé l'oubliable single "House" et son esprit jungle daté, l'album "The Greatest Love" réserve par la suite ses meilleurs moments. Si "You & I" et "Ordinary Life" rappellent les grands moments passés et sont indéniablement les morceaux les plus forts de l'album, ils contrastent avec les plus doux "Fakest Bitch" et l'éponyme "The Greatest Love", tandis que le groupe s'offre une nouvelle incursion en terres électroniques avec "Into Gold". Et trois ans après le somptueux "Californian Soil", London Grammar continue de chanter le déclin du rêve américain sur "LA" dont la mélodie intense cachent en son sein un texte doux-amer. Comme celui de "Kind of Man", évoquant la misogynie et « la corruption d'Hollywood ». Idéal pour l'automne et les longues nuits, "The Greatest Love" est un album qui se révèle au fil des écoutes et qui, sans atteindre les sommets de "If You Wait" ou "Californian Soil", est une nouvelle pierre ajoutée à la carrière d'un des groupes les plus passionnants et talentueux de sa génération. Et rien que pour ça, il mérite le plus grand des amours. TB
A écouter : "Kind of Man" et "You And I", les tubes absolus de l'album, superbes "LA" et "Ordinary Life" A zapper : "House", totalement en décalage avec le reste