Crédits photo : Montage Pure Charts / DR
Paradis | "Recto Verso"
La tête dans les nuages. Duo français né au détour d'une sauterie parisienne, Paradis a comme voulu tenter de raviver le souvenir de cette première rencontre nocturne sur son premier album. En 12 chansons délicatement posées sur des instrus planantes, Paradis se fait le compagnon d'aventure d'une soirée qui naît au coucher de soleil et s'étire jusqu'aux premières lueurs de l'aurore. Ça commence donc dans la douceur ("Instantané",
"Recto Verso"), presque avec une certaine naïveté, sur des morceaux imprégnés de chanson française. La fièvre grimpe alors, les langues se délient puis les corps se déhanchent (
"Toi et moi", "Mieux que tout"). Nous voici entraînés sous les néons d'une discothèque, là où les beats house s'injectent en intraveineuse ("Paradis - reprise", "De semaine en semaine"), où l'on perd la notion du temps, comme dans une bulle de coton... Guidé par le tandem, le voyage s'achève sur des songes psychédéliques ("Contours", "Chacun pour soi"), dont on ne dessine plus très bien les contours. «
Rendez-vous au paradis ». Avec une petite boule à facettes dans les bras !
YR
Ça ressemble au curieux assemblage entre chanson française, pop onirique et disco-house
A écouter : "Toi et moi",
"Garde le pour toi", "Recto Verso", "De semaine en semaine", "Paradis - Reprise"
A zapper : "Quand tu souris", vite oubliable, "Miroir (Un)"
Passenger | "Young As The Morning Old As The Sea"
En route. Pour beaucoup, Passenger se résume au magnifique tube
"Let Her Go", qui a émerveillé le monde en 2013. Pourtant, à 32 ans, le chanteur britannique sort ici son huitième album ! Extrêmement productif, il a pris l'habitude de publier un album par an, et "Young As The Morning Old As The Sea" confirme l'incroyable talent de l'auteur-compositeur-interprète. Armé de sa guitare et de sa voix cassée, à l'impact émotionnel instantané, Passenger, inspiré par les paysages de l'Islande, s'interroge avec beaucoup d'esprit sur le bonheur ("Fools Gold") et le besoin de posséder ("Everything"), se retourne avec mélancolie sur le temps qui défile ("When We Were Young", "Beautiful Birds" en duo avec Birdy), fait des déclarations d'amour intenses, et se pose des questions universelles ("Home"). On pense à Jason Mraz, à Tracy Chapman, à Damien Rice, et à notre vie, le spleen au bord des yeux. Coup de coeur.
JG
Ça ressemble à l'album idéal pour se retrouver soi-même
A écouter : "Anywhere", le tube lumineux de l'album, "Somebody's Love", bouleversante, tout comme "When We Were Young", "The Long Road", aux accents country
A zapper : "If You Go", au refrain un peu léger
Shawn Mendes | "Illuminate"
En pleine lumière. 18 ans à peine et déjà un si bel avenir devant lui ! Venu des terres canadiennes, Shawn Mendes a su faire chavirer le public américain l'an dernier grâce au tube "Stitches". Nul doute que son deuxième album, intime et finement écrit, saura confirmer son statut de
Nouvelle Star de la pop internationale. Guitare à la main et coeur en bandoulière, Shawn Mendes impressionne par la simplicité désarmante de ses chansons. Dans le sillage d'Ed Sheeran (à qui il emprunte son collaborateur Jake Gosling), rappelant le trop rare Justin Nozuka, le chanteur s'épanche avec mélancolie sur l'amour et ses travers : on y parle d'agonie (
"Mercy"), de faire ses preuves ("Ruin"), de relation toxique (
"Treat You Better"), de premières caresses ("Lights On"), de solitude ("Patience")... Le propos pourrait parfois virer dans la mièvrerie mais Shawn Mendes insuffle tant de sincérité et de musicalité dans ses compositions, majoritairement acoustiques, qu'on se laisse charmer. La recette est éprouvée, mais le talent indéniable !
YR
Ça ressemble au petit frère d'Ed Sheeran
A écouter : "Ruin", le très beau "Three Empty Words", "Honest", "Don't Be A Fool", la ballade au piano "Roses", "Mercy", "Treat You Better"...
A zapper : "No Promises" et ses "oh oh" faciles, "Understand", trop entendu