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lundi 29 juillet 2019 12:45
DJ Snake : la galère, le succès, les critiques... Le DJ se confie
Par
Théau BERTHELOT
| Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
De retour cette semaine avec l'album "Carte blanche", DJ Snake est revenu sur son parcours pour Konbini. De sa collaboration avec Lady Gaga à son envie de tout arrêter, jusqu'à son explosion avec "Turn Down For What" ou "Lean On", le DJ star se confie sans fards.
Crédits photo : Bestimage
Pour son nouvel album, DJ Snake a littéralement eu "Carte blanche". Sorti avec quelques heures d'avance sur le programme, le deuxième opus de l'artiste compile 17 titres parés pour le succès. Certains sont d'ailleurs déjà des tubes incontestables comme "Taki Taki", "Enzo" ou encore le récent "Loco Contigo". En interview pour Konbini, Snake est revenu sur ses débuts compliqués dans la musique. Passionné de musique depuis son adolescence, le DJ, de son vrai nom William Sami Étienne Grigahcine, a pourtant connu la galère avant de devenir l'un des artistes électro les mieux payés de son époque : « C'est mon manager Steve, de l'époque, qui rencontre Clinton Sparks, un DJ américain (...) au culot, il lui donne un CD. Il nous rappelle un mois plus tard en disant "j'ai écouté les instrus, il y a vraiment des trucs bien, est-ce qu'on peut se voir pour en parler ?" (...) Ça a commencé comme ça : on fait des trucs pour Big Sean, Lady Gaga » commente-t-il. Cette collaboration avec la popstar sur "Government Hooker" « a fait beaucoup de bruit » : « C'était une grosse opportunité, il y a une porte qui s'ouvre, en l'occurrence aux States (...). Je suis à un moment de ma carrière où je stagne. Je suis un club-DJ et j'ai envie de passer un cap musicalement. Les rappeurs français ne me calculent pas, il y aurait eu un plan pour aller faire du rap allemand, j'aurais été en Allemagne direct ». "On avait pas d'argent pour manger mais on avait la passion"Malgré cette première porte d'entrée à l'internationale, le DJ ne rencontre pas un succès immédiat et doit galérer pour s'en sortir : « Je ne gagnais pas beaucoup d'argent mais je mettais tout mon argent parce qu'il me fallait un placement... qui allait peut-être mener à un deuxième, à un troisième et essayer de construire quelque chose. On n'avait pas d'argent pour manger, c'était compliqué mais on avait la passion. C'est là où la frustration est née : quand t'es personne, que tu es en studio avec des gens et que tu ne peux pas vraiment driver la session (...) C'est dur de faire de l'art à la commande (...) On a fini cette aventure et j'étais remonté. Pas contre eux mais contre moi-même ». Cette expérience amène donc DJ Snake à se poser des questions sur son avenir : « Il y a un moment où moi, je veux arrêter la musique. Financièrement je ne m'y retrouve pas, j'ai plus rien, personne ne m'appelle, on est un peu au point mort (...) soit tu coules, et tu pars en dépression, ou soit t'as un soupçon d'orgueil, tu te relèves, tu travailles comme personne et tu relances ta vie ». Regardez l'interview de DJ Snake sur Konbini : Le DJ s'enferme deux mois non-stop dans un studio à Boulogne-Billancourt, motivé par le nouveau courant trap' : « Je ne me voyais pas faire des trucs comme Guetta, un peu house. Là il y avait le côté hip-hop et le truc que je kiffais de l'électronique (...) je commence à faire trois morceaux par jour. J'envoie à tout le monde sauf que personne ne me répond. Je spamme leurs boîtes mail (...) et Diplo a cliqué, il m'a dit "lourd, je veux le signer". Et là ça commence à faire du bruit : les agences de booking m'appellent pour me signer, pour faire des tournées. Sauf qu'a ce moment-là, je suis pas prêt (...) il faut être réactif : et une semaine après je fais "Turn Down For What" ». Immédiatement, le titre se transforme en véritable hit mondial, surtout aux Etats-Unis où il est certifié six fois platine. "Maintenant, je suis le "vendu""Le DJ se retrouve alors dans un tourbillon médiatique sans y être vraiment préparé et apprend, sur le tas, les ficelles du métier, tout en recevant déjà des premières critiques : « Tout le monde sur Twitter me dit "t'es un one-hit wonder, t'es un mec qui a eu un coup de chance, tu ne feras qu'un hit dans ta vie". Lorgueil, la fierté... de se dire je peux pas m'arrêter là ». Il enchaîne ainsi avec le titre "Lean On" pour Major Lazer, l'un des projets de Diplo : « Je le fais de A à Z, je l'envoie à Diplo, il me dit "c'est bon, c'est le single qu'il nous manquait, il ne bouge pas ». Résultat, le titre qu'il dit avoir écrit en une heure dans sa cuisine, devient le tube de 2015. Aujourd'hui, il cumule plus de 2,6 milliards de vues sur YouTube et est toujours l'un des dix titres les plus écoutés en ligne. Mais une nouvelle fois, DJ Snake doit faire aux critiques face à ce revirement musical : « Mon public trouve que je commence trop à dériver sur de la pop. Avant j'étais le "one-hit wonder", maintenant je suis le "vendu". Mais tout ça ne me perturbe pas, tout ce que je fais, je le fais avec le coeur ». Depuis, le succès du francilien n'est plus à démentir et les tubes s'enchaînent : "Let Me Love You", "Magenta Riddim"... "Carte Blanche", son deuxième album, pourrait connaître le même destin : « Je suis super fier du résultat. Un album fidèle à moi-même avec un peu de tout musicalement, des gros hits, des morceaux un peu plus profonds, du R&B, vraiment un truc qui me représente bien ». Un mélange des genres qui remonte aux origines de DJ Snake : « J'ai grandi comme ça, on a toujours été mélangé. Dans mon immeuble, il y avait des haïtiens qui écoutaient du kompa, des antillais qui écoutaient du zouk, des arabes qui écoutaient du raï (...) C'est cette ville qui m'a créé (...) C'est ma mission de représenter au mieux notre pays et notre ville ». De belles inspirations pour l'artiste qui, dans les colonnes du Monde, dit vouloir s'imposer des conditions quand il travaille avec d'autres : « En studio, je leur dis, je ne veux pas de propos homophobes, pas de clips avec des meufs à poil et pas d'hymne à la consommation de drogue. Ce n'est pas moi ».
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