Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Après avoir enflammé Cannes et Deauville, la comédie "Dope" débarque aujourd'hui au cinéma. Co-produit par Pharrell Williams et Forest Whitaker, le film nous embarque pour une aventure effrénée sur fond de hip-hop. Un petit bijou !
Crédits photo : Affiche du film
« C'est de la dope ! » Non, en argot américain, le mot "dope" ne se rapporte pas à un stupéfiant comme on l'utilise par chez nous, mais décrit plutôt une situation ou un mec cool. C'est aussi le titre de la nouvelle comédie de Rick Famuyiwa, à découvrir en salles à partir d'aujourd'hui. L'histoire retrace celle de Malcolm, un geek fan du hip-hop des années 90 qui vit à Inglewood, un quartier chaud de Los Angeles. Au cours d'une soirée underground, le jeune lycéen noir va se retrouver mêlé à un trafic de drogue et devenir dealer malgré lui...
Chose assez rare pour être soulignée, ce petit bijou indépendant fait l'unanimité partout où il passe. Encensé au festival de Sundance, "Dope" a soufflé un vent de fraîcheur à Cannes, où il était présenté durant la Quinzaine des Réalisateurs, avant d'euphoriser le festival du film américain de Deauville, où il a raflé le Prix du Public. La presse est dithyrambique : pour les Inrocks, "Dope" est « la comédie qui va vous rendre accro » tandis que Première lui décerne carrément « la Palme d'or de la coolitude » !
Pharrell Williams, l'homme de l'ombre
Alors, quelle est la recette miracle de "Dope" ? Un savant mélange d'humour décomplexé, d'euphorie et de groove, pour commencer. Le long-métrage, qui enchaîne les séquences cultes à un rythme effréné, s'évertue à dynamiter les codes des drames afro-américains où gangs, trafics de drogue et échec scolaire composent bien souvent un tableau sombre. S'il ne se veut pas revendicatif, le cinéaste traite le sujet avec une spontanéité bienvenue qui pourrait presque être interprétée comme de l'ironie déguisée. Sa morale empreinte de cynisme est en effet là pour rappeler que derrière les situations cocasses et les personnages désopilants (Tony Revolori, aperçu dans "The Grand Budapest Hotel") se cache une réalité sociale.
Néanmoins, point d'ambiance plombante au menu ! "Dope" tire sa force de la richesse et diversité musicales qu'il propose. Chapeautée par Pharrell Williams, qui co-produit le film avec Forest Whitaker et signe quatre titres inédits, la bande originale offre un bel hommage à l'âge d'or du hip-hop en conviant les figures mythiques de Nas, Public Enemy, Naughty by Nature ou A Tribe Called Quest. Les rappeurs A$AP Rocky, Tyga, Kap G, Vince Staples et l'actrice/chanteuse Zoë Kravitz font d'ailleurs une apparition. Les mélomanes et nostalgiques seront conquis !