Crédits photo : ABACA
Les festivaliers tiennent à ce rendez-vous normand puisqu'ils étaient plus de 80.000 le week-end dernier à vouloir vivre quatre jours de musique. Oui, quatre, on n'oublie surtout pas la pré-ouverture du festival le jeudi 2 juillet avec les légendaires Scorpions...
Vendredi : chaleur humaine et festivités
La première journée au château a démarré par le concert résolument rock d'Electric Octopus Orchestra, chargé de donner le coup d'envoi de cette septième édition. Le groupe a livré un show énergique et communicatif. Une belle entrée en matière ! Après avoir attrapé un burger et quelques
french fries, nous sommes allés à la rencontre de la pop lumineuse de Gomina, groupe "coup de coeur" de Beauregard. Les quatre Caennais ont ainsi pu présenter les titres de leur album "Spirit" en live. Changement de scène et changement d'ambiance avec Baxter Dury. Véritable showman avec une élégance certaine, le dandy anglais a chanté pendant une heure les titres de son quatrième album, "It's A Pleasure", et quelques-uns de ses anciens morceaux. Un beau moment.
La soirée musicale se poursuit avec l'acid-punk japonais de Bo Ningen et le rock de Dominique A, venu défendre son dixième opus
"Eléor". Cypress Hill a ensuite littéralement retourné la foule de la scène Beauregard. Ça jumpait dans tous les sens ! Il faut dire qu'en plus de 20 ans de carrière, le groupe US a touché plusieurs générations et les a replongées - le temps d'un concert - dans leurs souvenirs de jeunesse.
Vient ensuite le tour de l'une des têtes d'affiche de cette édition 2015 : Christine & The Queens. La révélation de l'année a apporté un vent de "Chaleur Humaine" sur la scène John où elle a livré un show sobre, séduisant, mais aussi émouvant. A la suite, nous avons pu écouter la musique enivrante d'Alt-J. De "Matilda" à "Breezeblocks" en passant par des titres plus récents comme
"Hunger of The Pine" ou "Nara", les Anglais ont charmé John. Pour la suite, on reste en Grande-Bretagne avec l'électro-funk de Jungle. Les deux DJ et leur petite armée musicale ont proposé un show festif, dansant et groovy. On ferme le château sur le live de Super Discount 3 qui a transformé la plaine en dancefloor géant.
Samedi : Roxane, Love et ecstasy
Deuxième journée sous le soleil de plomb de Beauregard. On découvre le punk de The Goaties qui a fait trembler les baffes de la scène John. En réponse, les Anglais de Marmozets - qui jouaient après - ont eux aussi proposé un show fort en décibels. Changement de tempo avec la pop voyageuse de Talisco. L'artiste, son bassiste et son batteur, ont apporté un vent de fraîcheur avec les morceaux de leur album "Run" et l'inévitable "Your Wish", titre qui a lancé la carrière de l'artiste. Coup de cur ensuite pour The Strypes ! Ces quatre Irlandais qui ne sont pas sans nous rappeler les Arctic Monkeys. Ils ont envoyé ! Jouant des morceaux de "Snapshot", leur premier album, et des titres de leur second opus attendu pour le mois prochain, ils ont livré un set explosif et rock'n'roll !
Johhny Marr, autre musicien anglo-saxon, nous a lui aussi donné rendez-vous chez John. L'ancien musicien des Smiths - qui a lancé sa carrière en solo en 2013 avec l'album "The Messenger" -, a livré un set mélodieux et classieux. Un moment de musique dont on se souviendra ! Autre rendez-vous avec la charismatique Florence + The Machine. Dès son arrivée sur scène, il se passe quelque chose. La lumière se pose sur son visage et le charme opère. Et ce ne sont pas les festivaliers qui diront le contraire. Venus en masse, ils chantent à tue-tête les tubes de l'artiste anglaise et applaudissent chaleureusement. On retrouve dans la setlist des titres de ses anciens albums, évidemment, mais aussi du tout récent
"How Big, How Blue, How Beautiful". Du début à la fin du concert, Florence Welsh déborde d'énergie et livre un show percutant qui devrait rester dans les annales de cette septième édition.
Place ensuite au "LØVE" de Julien Doré. Après plus de 150 dates, le chanteur de "Paris-Seychelles" arrive en fin de parcours avec ce "LØVE Tour" qui s'est joué à guichets fermés. Devant des dizaines de milliers de beaux regards, Julien Doré se fait plaisir. Il semble heureux et serein. Plus tard, une légende s'installe sur la scène Beauregard : Sting. Carton plein pour l'ancien membre de The Police, devenu barbu, venu en Normandie avec sa machine à tubes. De "Message In A Bottle" à "Walking On The Moon", en passant bien sûr par les incontournables et tubesques "Roxane" et "Every Breath You Take", le Britannique nous a offert un joli
revival des années The Police. Il n'en a pas pour autant oublié son propre répertoire avec "English Man in New-York" et a offert à Beauregard sa célèbre reprise de "Ain't No Sunshine".
Petite pression pour The Dø qui passait après ce mythe vivant. Mais les Parisiens ne se sont pas démontés et ont assuré leur show qui commençait avec "On My Shoulders" et
"Keep Your Lips Sealed". Le ton était donné ! La setlist reprend essentiellement des titres de leur troisième album "Shake, Shook, Shaken". La scénographie est jolie et apporte un côté confiné à cette grande scène. On note aussi le beau travail réalisé sur les lumières. Les quelques milliers de festivaliers restant se dirigent au pied du château pour danser avec 2MANYDJS. Les autres vont reprendre des forces pour le programme chargé du dernier jour !
Dimanche : voix, rock et bottes
Plus de peur que de mal. La pluie et le ciel gris installés le matin au-dessus du château ont laissé place au soleil qui est monté à son zénith dans l'après-midi. Cette journée a débuté en douceur avec le blues mélodieux de Mountain Men. Le relai est passé aux jeunes normands de My Summer Bees qui ont investi la scène John avec leur pop vitaminée et colorée que vous pouvez découvrir dans leur EP éponyme. En milieu de journée, on devait retrouver George Ezra mais étant malade, il a été remplacé par le groupe local Elecampane qui a relevé le défi de remplacer l'artiste en moins de 48 heures. Un mal pour un bien qui nous aura permis de découvrir en live son EP "High Hopes", sorti tout récemment.
L'après-midi s'est poursuivie avec les très attendus Django Django qui ont fait danser le parterre de la scène John du début à la fin de leur set avec des titres comme "First Light" ou "Reflections". Changement de décor et de style avec Asaf Avidan ! Le chanteur de "One Day" a charmé Beauregard avec sa voix si singulière."Take It Or Leave It", "Cycle Men"... L'artiste a puisé dans ses deux albums pour offrir au public un concert fort sympathique. Le soleil commence à faiblir lorsque le talentueux Benjamin Clementine monte sur scène. Originaire de Londres, il est lui aussi doté d'une voix remarquable. Assis derrière son piano, l'artiste qui ne se caractérise pas comme tel joue avec les émotions du public en interprétant les titres de son premier album "At Least For Now". Un joli moment.
21 heures, c'est l'heure de retrouver l'un des artistes incontournables de la pop française : Étienne Daho. Magnétique, le chanteur nous replonge dans les années passées avec "Week-end à Rome" ou "N'importe quoi", et le célèbre "Boomerang". Timbre Timber eux, ont offert un moment planant au public venu en nombre devant la scène John. C'était le calme avant la tempête ! Et oui,
Lenny Kravitz a fait l'honneur à Beauregard de clôturer cette septième édition. Il a mis le feu ! Pour l'anecdote, le rockeur a fait monter un jeune garçon sur scène, un moment qui devrait rester graver longtemps dans sa mémoire, comme son concert dans la tête des festivaliers !
Beauregard nous a encore offert un beau festival avec une programmation remarquable dans un cadre idyllique. Maintenant que les portes du château se sont refermées, on attend sagement la huitième édition. Rendez-vous en 2016 !