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Les artistes en ont assez de la revente des places de concerts à des prix exorbitants sur des sites internet tels que Viagogo.fr ou Starlight-Europe.com, empêchant une certaine frange du public d'aller applaudir les chanteurs et chanteuses qu'ils affectionnent sur scène. Et pour cause, un véritable marché noir sévit et devient de plus en plus important les années passantes. «
A l'époque, très marginale et ciblée sur des manifestations à forte demande », la revente des places de concerts s'est «
généralisée » expliquait à l'AFP le Président de Camus Productions, Dinh Thien Ngo. Lui-même a recensé «
une dizaine de sites qui agissent de façon régulière ». La manuvre est simple selon le producteur : c'est en bande organisée que les internautes malveillants agissent. Lors de l'ouverture des billetteries, ils se déplient sur les principaux points de ventes, achètent un maximum de tickets, attendent que les concerts soient annoncés
sold out pour revendre à prix d'or des places désormais introuvables et dont beaucoup auraient aimé bénéficier. Et malgré la restriction dans certains points de ventes de l'achat de six places maximum par personne pour une même représentation, cela n'est pas suffisant pour contrer ce marché de la revente. «
Ils mettent en vente leurs billets soit avec un système d'enchères, soit en fixant dès le départ à un prix prohibitif : 300 voire même 500 euros » ajoute le producteur.
On a récemment vu
ce système décelé pour les places des derniers concerts des Enfoirés qui se tenaient à La Halle Tony Garnier du 1 au 6 février. Plusieurs sites internet ont été poursuivis et mis à l'amende. Ajoutons à cela que tous les acheteurs ne reçoivent pas de vrais billets. Imaginez-vous : acheter plus de 500 euros sa place pour recevoir un simple bout de papier indiquant de se présenter sur le lieu de l'évènement. «
Certains clients se présentent au concert simplement avec un imprimé ou un e-mail de confirmation en nous disant : "J'ai acheté ma place sur tel site et on m'a dit de venir la retirer sur place". » alors qu'aucune place ne leur était vraiment réservée indique Dinh Thien Ngo, expliquant par ailleurs que «
certains sites disparaissent avec les fonds sans jamais délivrer de billets ».
Il faut que cela cesse et c'est pour cette raison qu'un comité d'artistes incluant notamment Zaz, Christophe Maé, Bénabar, Camille, Grégoire,
Pascal Obispo et bien d'autres demande dans une tribune de "Libération" parue ce jour qu'une législation soit mise en place pour contrer ce que l'on appelle désormais un marché noir de la revente de billets. En effet, aucune loi n'est encore prévue pour encadrer la revente des places de concerts alors qu'une est en vigueur pour les tickets des évènements sportifs. En février 2011,
le Sénat s'était prononcé contre la loi Loppsi 2 qui prévoyait cet encadrement. La Chambre reverra-t-elle sa position ?