Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Fusion géniale du gabber, de la pop gothique et du chant lyrique, Ascendant vierge est prêt à casser la baraque avec son nouvel album "Le plus grand spectacle de la terre". Aussi bien inspiré par Mylène Farmer que Rammstein, le groupe français se produira bientôt au Zénith de Paris. Présentation !
Crédits photo : Epic
Le 30 novembre, sa techno pop avant-gardiste fera cracher les enceintes du Zénith de Paris pour un concert qui s'annonce aussi bouillant qu'immanquable. Un passage symbolique, baromètre de l'ascension folle d'Ascendant vierge, un duo français basé à Bruxelles qui a construit sa réputation sur scène, à coups de performances live explosives comme à We Love Green ou récemment au Berghain, club berlinois de tous les excès. Formé en 2019 par la chanteuse Mathilde Fernandez et le producteur Paul Seul, co-fondateur du collectif Casual Gabberz, à la faveur d'un coup de foudre artistique sur un remix, Ascendant vierge a fait forte impression l'an dernier avec la parution de son premier long format, "Une dernière chance", venue concrétiser les millions d'écoutes accumulées par leurs morceaux "Influenceur", "Faire et refaire" ou "Petit soldat". Le feu et la glace, le ying et le yang (qu'ils recréent sur la pochette de leur nouveau disque), l'ombre et la lumière : prenez tous les paradoxes qui vous viennent à l'esprit, et vous saisirez un peu mieux les contours de la musique du duo, que l'on pourrait grossièrement classer entre rave hardcore et opéra.
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"Mylène Farmer a infusé un certain imaginaire torturé"
Dans les pages de Tsugi, le tandem résume la formule à un exutoire. « La catharsis est déjà présente dans la techno, c'est physique. Tu ne fais pas qu'assister, tu fais vraiment partie du son. Avec Ascendant vierge, entre la part de texte et la voix hyper forte de Mathilde, c'est deux curseurs poussés au max en même temps. D'ailleurs, les retours du public que l'on a régulièrement sont : "Ah mais merci" ou "J'ai pleuré" » explique Paul. Avec sa voix cristalline, Mathilde cite Klaus Nomi, Nina Hagen, Brian Eno ou Lisa Gerrard ("Gladiator") comme inspirations, mais aussi Rammstein et... Mylène Farmer ! « J'ai grandi avec Mylène Farmer, qui chantait des textes que je ne comprenais pas, ce qui a développé un certain imaginaire torturé. Je laissais infuser. Quand j'étais ado et goth, j'imprimais les paroles en anglais de Marilyn Manson, et j'essayais de les traduire moi-même. Il y avait des significations souvent assez scabreuses, mais je trouvais ça super. Mon processus créatif a à voir avec le fait d'être passée par ces étapes mystérieuses » indique celle qui a déjà travaillé avec le groupe La Femme mais aussi le regretté Christophe dans le passé : ils chantaient en duo sur son EP "Live à Las Vegas", sorti en 2015.
Fantôme fugace, le souffle de l'interprète de "Libertine", qui donne actuellement trois concerts au Stade de France, plane sur les excellents titres "Où sont nos rêves ?", "Ce monde où tu n'existes pas" ou "À l'infini", sans pour autant verser dans un mimétisme futile. « Aujourd'hui, je me trouve plus dans l'écriture que dans la voix. Elle a une voix très particulière, très légère et sur un fil... J'y vais peut-être un peu plus fort ! Par contre les grandes thématiques, la vie, la mort, l'amour, le temps qui passe inexorablement, le soin apporté aussi aux versions live... Il y a tout un univers iconographique très fort chez cette artiste qui, pour l'enfant que j'étais, était très impressionnant » décrypte la chanteuse sur LN24, la première chaîne d'info en Belgique. Paul, lui, admet avoir « énormément écouté Alizée » : « Mylène Farmer et Laurent Boutonnat, avec ce qu'ils ont fait par la suite, il y a toujours eu une porte vers l'électro ».
Sur son deuxième opus "Le plus grand spectacle de la terre", atterri sur les plateformes le 13 septembre, Ascendant vierge fait fusionner gabber, new wave, trance et pop des années 90, en orchestrant, sur le plan visuel, un rendez-vous dans les étoiles avec George Méliès et Terry Gilliam. « Le point de départ, c'était de rassembler le monde entier devant la scène d'un ultime spectacle avant que tout ne s'arrête » confie le duo français qui incarne, sans le conscientiser, une génération désabusée, abreuvée de leurres et de flux. « Dans cette réalité décousue, depuis le début / Soit par déni, ou par refus / La vérité, s'est fendue, s'est confondue / Dans une illusion, t'es-tu perdu » chante justement Mathilde sur l'une des sept chansons de ce nouveau cru, à déguster de jour comme de nuit.