Crédits photo : Khali
SZA, Burna Boy, Justice, Ninho, L'Impératrice, Troye Sivan, Shay, Peggy Gou, Eddy de Pretto... Tel est le programme de
l'édition 2024 de We Love Green, qui se tient du 31 mai au 2 juin au Bois de Vincennes et dont
les places sont toujours en vente pour les retardataires. Comme chaque année, le festival à tendance écolo lance véritablement la saison des festivals et ses organisateurs attendent près de 100.000 spectateurs avec impatience. D'autant plus qu'avec une programmation principalement dédiée au rap et à l'électro, We Love Green met en avant sa différence par rapport aux autres mastodontes de l'été. «
Le rappeur français Luidji est à l'affiche de nombreux festivals cette année. Je pense que We Love Green sera le seul événement où on le verra aux côtés de SZA, Omar Apollo ou Peggy Gou. Selon moi, sa performance devient bien plus intéressante que s'il partageait l'affiche avec des homologues français du même genre musical » commente Clément Meyère, co-programmateur de We Love Green, dans une interview accordée au magazine
Numéro.
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"Elle est trop bourrée"
Au côté de son confrère Paul Bonabesse, il revient sur les dernières éditions de We Love Green et les deux hommes citent leurs concerts préférés vus au Bois de Vincennes,
allant de Rosalia («
C'était assez fou ») à Migos («
Personne n'y croyait vraiment »)
en passant par Björk («
Vraiment magnifique ») ou la regrettée Sophie («
C'était vraiment bordélique mais dans le très bon sens du terme »). Paul et Clément reviennent aussi sur des moments musicaux moins glorieux qui se sont produits à We Love Green. A commencer par la prestation de la rappeuse américaine 070 Shake
l'année dernière. «
C'était le chaos, mais dans son chaos, je la trouve incroyable » relate Paul Bonabesse, qui assure avoir vécu un meilleur show que les festivaliers : «
J'ai regardé tout son live et j'ai trouvé ça mortel. Autour de moi j'entendais : "Elle n'arrive même pas à chanter, elle est trop bourrée" Mais, c'est elle ! Elle est comme ça ! C'est ce qu'elle incarne, c'est ce qu'elle dégage ».
"Il ne sait pas faire de playback"
Autre exemple, mais plutôt liée à la personnalité de l'artiste : Erykah Badu. En 2019, la légende du R&B et de la soul est invitée à We Love Green mais arrive sur scène avec plusieurs dizaines de minutes de retard. «
Si vous programmez Erykah Badu, pensez à lui donner rendez-vous bien plus tôt que ce qui était prévu à l'origine ! » rigole Clément Meyère face à cette artiste «
toujours en retard » : «
Elle était encore dans sa chambre d'hôtel au moment précis où elle devait monter sur scène. Nous avons quand même réussi à maintenir trente-cinq minutes de show. C'est vraiment dommage parce que son concert était vraiment incroyable ». Malgré ces petits couacs, les programmateurs préfèrent garder le sourire et en parlent aujourd'hui comme de véritables anecdotes.
Toutefois, Paul et Clément ont un conseil pour les programmateurs en herbe : «
Ne programmez pas au coup de coeur, les yeux fermés. (...) Certains artistes supposés jouer cinquante minutes laissent un DJ jouer pendant une demi-heure et débarquent sur scène pour chanter trois morceaux avant de retourner en loge... ». Et les deux organisateurs de citer le rappeur américain Lil Uzi Vert comme exemple : «
De nombreux artistes, notamment dans le rap US, sont très mauvais sur scène. (...) Et leur prestation peut dévaloriser tout un festival. Par exemple, un artiste comme Lil Uzi Vert coûte très cher, ne sait pas faire de playback, ne rappe pas dans les temps et finit essoufflé au bout de dix minutes de concert... alors que c'est votre tête d'affiche ». C'est dit !