Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
La rédaction de Purecharts passe en revue trois albums phares de ce début de printemps. Beyoncé déçoit sur l'album country "Cowboy Carter", Benson Boone brille sur son premier album "Fireworks & Rollerblades" et Conan Gray saute à pieds joints dans les années 80 avec "Found Heaven". Nos critiques !
Crédits photo : Montage Purecharts / DR
Beyoncé | "Cowboy Carter"
Country in love. Avec sa trilogie musicale en cours, Beyoncé s'attaque à un challenge de taille : se réapproprier des genres pour offrir une nouvelle lecture et ouvrir ainsi des portes. Après la disco-house de l'excellent "Renaissance", la chanteuse donne un coup de pied dans la fourmilière en opérant un virage country sur "Cowboy Carter". Car le public ne le sait peut-être pas mais ce courant, très populaire aux Etats-Unis, puise ses inspirations dans la culture afro-américaine. Malgré une transformation lente mais en marche ces dernières années, la country reste aujourd'hui toujours incarnée par des artistes majoritairement masculins et blancs alors Beyoncé a décidé d'accélérer les choses. « For things to stay the same, they have to change again » prévient la star sur la longue et déroutante piste d'introduction "Ameriican Requiem", véritablement intéressante sur son final avec ses superbes harmonies. Ensuite, Beyoncé, toujours irréprochable vocalement, reprend "Blackbird" des Beatles ou "Jolene" de Dolly Parton, malheureusement sans réinventer ces classiques, applique tous les clichés du genre (sifflements, claquements de mains, banjo...) notamment sur "Texas Hold 'Em", invite les légendes Dolly Parton, Linda Martell ou Willie Nelson mais souvent sur de courtes interludes, et aligne de trop nombreuses ballades tout en proposant ici et là quelques inspirations hip-hop un peu en décalage. Heureusement, quelques éclaircies viennent nous attraper comme les sublimes "16 Carriages" et "Daughter", le tubesque "Bodyguard", ou le très beau duo avec Miley Cyrus, "II Most Wanted". Le reste souffre d'un manque de relief et de recherche mélodique (mais pas musicale !) pour emporter le plus grand nombre comme l'avait fait "Renaissance". L'intention de départ était forte mais l'exécution s'avère moins convaincante... On attend tout de même l'Acte 3 ! JG
A écouter : "II Most Wanted", "16 Carriages", "Bodyguard", le vrai tube de l'album, "II Hands II Heaven" A zapper : "Ameriican Requiem", "Alliigator Tears" ou "Levii's Jeans" qui méritait mieux
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Benson Boone | "Fireworks & Rollerblades"
Une Boone surprise !"Ghost Town", "In The Stars", "Beautiful Things" : en trois ans et autant de tubes, Benson Boone s'est imposé comme la nouvelle sensation pop du moment, prouvant à chacun de ses succès qu'il n'était pas une étoile filante. Désormais, l'artiste américain de 21 ans passe un cap en publiant son premier album attendu au tournant, "Fireworks & Rollerblades". Son nouveau single "Slow It Down" laissait entrevoir que la formule tournait un peu en rond. En allait-il être de même pour l'album ? Oui et non ! Car "Fireworks & Rollerblades" débute en fanfare par ce qui reste le meilleur titre du projet, un "Be Someone" ultra efficace et addictif, appelé à être son prochain hit. Rassemblés en milieu de disque, ses titres connus de tous laissent la place à certains morceaux convaincants, à l'image de "Cry", "Forever and a Day" ou "There She Goes" rappelant l'univers de Charlie Puth. Mais Benson Boone sait aussi ralentir le tempo (peut-être un peu trop) pour séduire ses millions de fans, comme avec "Drunk in My Mind", "Hello Love" ou "Losing You". Une série de chansons classiques mais calibrées pour les radios ! En résulte une carte de visite musicale convaincante, qui aurait pu contenir davantage de titres musclés. Reste à voir si Benson Boone arrivera à s'inscrire dans la durée ! TB
A écouter : l'excellente ouverture "Be Someone", "Forever and a Day", "Cry" A zapper : "Beautiful Things", un gros tube mais pas forcément le plus marquant...
Conan Gray | "Found Heaven"
50 shades of Gray. Alors que la tendance est à la résurgence des années 2000, Conan Gray pousse le curseur encore plus loin dans le temps. Star de la génération Z et sur TikTok, le chanteur californien - 220 millions d'écoutes en France - franchit un nouveau cap avec son troisième album "Found Heaven", confectionné avec les plus gros producteurs pop de la planète. À savoir Max Martin, Greg Kurstin, Shawn Everett et Ilya Salmanzadeh, 20 Grammy et 54 nominations au cumulé ! Entouré de ces pointures, le jeune artiste queer s'éclate à ramener l'auditeur à une époque où les synthétiseurs, les riffs de guitares électriques et les grosses percu de caisse claire donnaient le la de la musique pop et new wave. Tout le disque suit la recette d'une délicieuse madeleine de Proust : à la première écoute, on déballe chaque chanson comme un bonbon sans savoir ce qu'elle contient, et l'on découvre alors des réminiscences d'Elton John ("Alley Rose", "Forever With Me"...), a-ha, Depeche Mode ("Bourgeoisieses"), The Human League (génial "Lonely Dancer" !) ou The Cure, refaçonnées avec un plaisir très communicatif. Pour parfaire l'illusion, la fine équipe pousse le vice à moduler la voix de Conan à l'extrême pour en faire un véritable caméléon. Forcément, le tout manque un peu d'identité propre mais l'effet de nostalgie fonctionne à merveille. C'est fun, frais, très soigné et surtout addictif. Nous, on adore ! Regardez bien le titre des morceaux pour les clins d'oeil... YR
A écouter : le tube "Lonely Dancers", "Bourgeoisieses", "Never Ending Song", le guilty pleasure "Eye Of The Night" A zapper : "The Final Fight", pour le coup over cheesy