Jenifer, M. Pokora, Phoenix : 3 albums au banc d'essai
Purecharts passe en revue trois albums phares du moment. Jenifer insuffle de la légèreté en remontant le temps sur "N°9", M. Pokora s'assagit sur "Epicentre" et Phoenix revient au sommet avec "Alpha Zulu". Critiques, en quelques lignes !
Crédits photo : DR / Shervin Lainez
Jenifer | "N°9"
Est-ce que tu danses ? A l'aube de ses 40 ans, Jenifer n'a eu qu'un seul mot d'ordre pour son neuvième album : lâcher les chevaux ! Pour exorciser la morosité de la pandémie, la chanteuse s'est envolée à Londres pour s'imprégner de l'ambiance particulière émanant des murs d'un studio à l'ancienne. Comme à la belle époque des années 60 et 70, ses musiciens ont enregistré sur bandes, dans les conditions du live. « J'ai toujours eu cette nostalgie des instruments » confie la star dans une interview pour Purecharts. Ses compositions ? Elles ont été pensées pour la scène ! On se prend tout de suite cette fougue en pleine figure avec ''Sauve qui aime'', premier single pop pétillant, et cette fibre funk qui transparaît sur bon nombre de titres, tous empreints de légèreté. Jenifer parle d'amour avec espièglerie, d'amour intime (''En attendant'') et universel (''Et si on sortait ce soir''), de sexe aussi, osant des paroles très sensuelles sur le mutin ''Tais-toi''. Musicalement très vintage, l'album est riche de beaucoup d'influences, parfois hélas très ou trop appuyées (on croit entendre les Rolling Stones sur ''Que l'amour s'en aille''), avec des gimmicks figés dans un certain espace-temps. On aurait aimer un peu plus d'audace tout au long du projet, comme sur l'excellente outro de ''La hauteur des branches''. Tout est question d'équilibre ! Mais le plaisir non feint de Jenifer s'avère communicatif. On danse avec elle sur ''Tant que tu me tiens'' (tube !), on se laisse bercer par sa voix, superbe, sur ''Je te vois'' et on pleure même avec elle lorsqu'elle s'adresse à ses fils dans ''En attendant''. De belles émotions ! YR
Ça ressemble à l'album du lâcher-prise, cohérent du début à la fin A écouter : "Tant que tu me tiens'', "Sauve qui aime", la magnifique ballade "Je te vois", "En attendant" A zapper : "Mélancolie", trop Duffy sur le refrain
M. Pokora | "Epicentre"
Mise à jour. « On va danser des heures » lance M. Pokora sur la piste d'introduction de son nouvel album "Epicentre". Pourtant, à l'écoute du disque, son 9ème en solo en 20 ans de carrière, le chanteur s'assagit un peu, ralentissant le tempo sur la majorité des chansons qui composent ce projet. A l'instar du premier extrait "Qui on est", jolie ballade universelle aux paroles inspirantes sur l'acceptation de soi qui promet un beau moment de communion durant ses prochains concerts. Entouré de Nazim, Dany Synthé, Tristan Salvati, Julio Masidi ou encore du jeune prodige Robin Peret, M. Pokora, devenu papa à deux reprises depuis son précédent disque, fait glisser sa voix sur des accords de guitare, se fait tour à tour romantique ("Si je dois"), protecteur et plus mature (la ballade radiophonique "Un ange est parmi les hommes", "Frères d'armes") et s'adresse même à ses fils sur "Avant vous". Pour autant, M. Pokora, qui ose les aigus et emprunte ici et là à la pop urbaine dans son phrasé pour infuser plus de modernité, n'oublie pas qu'il est un showman et que le public a forcément envie de danser au son de ses titres, impeccablement produits. L'album "Epicentre" commence d'ailleurs par le rythmé et ensorcelant "La nuit est à nous", qui remplit très bien son rôle, tandis que M. Pokora chaloupe ses mélodies ("Déjà volé", sorte de "Tombé" bis), convoque la fièvre funk sur "On s'reverra", fait une déclaration au public sur "Se mélanger" ou lorgne vers la synth-pop à la The Weeknd sur "Farenheit". Dommage qu'il ne nous épargne pas quelques facilités et clichés dans certains textes qui auraient pu être un peu plus soignés ("A travers l'écran", "RIP", "En chantant"...). Quoi qu'il en soit, l'ensemble des titres de cet "Epicentre" devrait prendre plus d'ampleur sur scène. JG
Ça ressemble à l'album un peu sage d'un performeur A écouter : Les tubesques "Un ange est parmi les hommes", "Déjà volé" et "La nuit est à nous" A zapper : "A travers l'écran" (en 2022...), "Se mélanger"
Phoenix | "Alpha Zulu"
Versailles en force. On avait laissé Phoenix en pleine dolce vita il y a cinq ans avec "Ti Amo", bande-son de notre été 2017. Le quatuor revient aujourd'hui avec "Alpha Zulu" et la ferme intention de venir réchauffer l'hiver avec ce septième album qui résume tout ce que le groupe versaillais sait faire de mieux depuis deux décennies. Phoenix ne déroge pas à la règle : comme d'habitude, 10 titres sont au programme de cet album, mais cette fois-ci, point de long morceau instrumental placé en milieu de disque. Les Versaillais préfèrent l'efficacité de titres immédiats (la plupart ne dépassent pas les trois minutes) et parés pour devenir des petits tubes dans la sphère indé ou lors des prochains concerts de la bande. En 35 minutes, Phoenix balaie les sonorités de son répertoire, de l'influence pop-rock des débuts au virage synthétique opéré depuis "Bankrupt". Si le premier single et morceau-titre "Alpha Zulu" avait de quoi dérouter à la première écoute, il s'intègre parfaitement en introduction, donnant le ton et la couleur du disque. La suite n'est pas en reste : "Tonight", duo rêvé par tous les fans d'indé avec Ezra Koenig du groupe Vampire Weekend, fait mouche, tout comme "Season 2", "After Midnight", le déjà connu "Identitcal", le tubesque "Artefact" ou l'intense "Winter Solstice" et sa construction en crescendo. Seul bémol à ce sans-faute : "All Eyes On Me", décalque un peu décevant du single "Alpha Zulu". Malgré cela, Phoenix revient au sommet avec cet album qui promet d'être la bande-son de cet hiver et que l'on va s'écouter en boucle. Ti Amo Phoenix !TB
Ça ressemble au retour en grande forme de Phoenix A écouter : le duo rêvé "Tonight", l'intense "Winter Solstice", "Artefact" A zapper : "All Eyes On Me", version bis oubliable de "Alpha Zulu"
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