dimanche 11 août 2019 14:00

"Blue (Da Ba Dee)", "Au nom de la rose", "No Scrubs"... Ces tubes fêtent leurs 20 ans

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
La peur du bug de l'an 2000, le retour de "Star Wars" au cinéma, la mort de Stanley Kubrick... il y a 20 ans ces événements-là se déroulaient, tout comme ces tubes qui inondaient les ondes. Pure Charts repart 20 ans en arrière pour vous proposer une rétrospective des tubes de l'époque.
Crédits photo : Montage Pure Charts / DR

David Hallyday | "Tu ne m'as pas laissé le temps"




Alors que Johnny Hallyday célèbre les liens paternels avec "Sang pour sang", son fils David lui rend (presque) la pareille sur l'album "Un paradis / Un enfer" dont le single "Tu ne m'as pas laissé le temps" est un succès immédiat. Mais, contrairement à ce que l'on croit, le titre ne s'adresse pas au Taulier mais à George, le grand-père de David (et donc le père de Sylvie Vartan), décédé lorsque David n'avait que quatre ans. Lionel Florence, fidèle parolier pour Florent Pagny et Pascal Obispo, signe un texte plein de nostalgie et d'occasions manqués : « C'que j'voulais dire / Reste sur des pages blanches / Sur lesquelles je peux tirer un trait / C'était juste hier / Tu ne m'as pas laissé le temps / De te dire tout c'que je t'aime / Et tout c'que tu me manques ». Résultat, le single se classe numéro un des charts français pendant une semaine, se vend à plus d'un million d'exemplaires et remporte même le prix de la chanson populaire de l'année de la SACEM. De son côté, l'album s'écoule à plus de 420.000 exemplaires. C'est sur des thématiques toutes aussi personnelles que l'artiste cartonnera vingt ans plus tard avec "J'ai quelque chose à vous dire" et ses 150.000 exemplaires à la clé.

Moos | "Au nom de la rose"




Comme la musique qu'il sample, Moos a connu une véritable "Love Story" avec les charts. Après avoir grandi dans les quartiers de Toulouse, le chanteur cartonne d'entrée de jeu avec son deuxième single romantique, "Au nom de la Rose". Délogeant le "Baby One More Time" de Britney Spears, le tube squatte 9 semaines consécutives la première place des charts français et s'écoule à près d'un million d'exemplaires. A l'été 1999, tous les Français ont en tête ces paroles : « Au nom de la rose / Mon amie la femme / Prête-moi ton corps / Pour écrire des choses / A celle qui m'attend au ciel / Et que j'adore ». Dans la foulée de ce succès, Moos vend plus de 50.000 copies de l'album "Le crabe érotique". Mais le single suivant va brusquement freiner sa carrière. Armé d'un clip interdit de diffusion à la télévision et des paroles trop explicites, "Délicate chatte" éloignera une partie du public du chanteur toulousain. Après une dernière chanson "Comme une étoile" en 2004, Moos arrête la musique pour ouvrir un club et un salon de thé à Toulouse.

Eiffel 65 | "Blue (Da ba dee)"




« Yo listen up, here's the story / About a little guy that lives in a blue world »... la suite vous la connaissez par cœur. Il va sans dire que le trio italien Eiffel 65 a marqué l'année avec ce tube aussi improbable qu'entêtant. De ce "Blue (Da ba dee)" impactant, il s'en vendra plus de quatre millions d'exemplaires dont 750.000 copies en France, où il restera trois semaines au sommet. Le clip où de nombreux aliens bleus chantent à tue-tête « I'm blue da ba dee da ba daa » forgera le succès du titre. A l'époque, l'album "Europop", d'où est extrait le tube, connaît un véritable succès aux Etats-Unis avec 3 millions de copies vendues. Le single "Move Your Body" connaîtra également un carton retentissant en étant lui aussi numéro un en France. Mais le trio, à jamais ramené à ce "Blue (Da ba dee)", ne s'en relèvera jamais véritablement. Malgré une popularité intacte en Italie, Eiffel 65 a du mal à fédérer à l'international. Après deux albums en 2001 et 2003, Eiffel 65 se sépare une première fois en 2005 avant de se reformer cinq ans lus tard. Si un quatrième album est toujours en projet, le groupe préfère faire fructifier son succès lors de tournées mondiales.

Mariah Carey | "Heartbreaker"




Mariah Carey finit la décennie comme elle l'a commencé... au sommet. Après avoir marqué les années 1990, la diva signe un ultime tube avant le passage à l'an 2000 avec "Heartbreaker", titre enregistré en compagnie d'un JAY-Z qui n'est pas encore la star que l'on connaît aujourd'hui. Ce single, où la star raconte à quel point elle revient toujours vers son petit-ami malgré ses infidélités, lui permet de faire ses débuts dans un style plus R&B et hip-hop. Bien lui a pris puisque "Heartbreaker" signe le 14ème numéro un de sa carrière aux Etats-Unis avec 850.000 ventes et finit quatrième du top français avec 250.000 copies à la clé. Dans le clip devenu culte et réalisé par Brett Ratner (réalisateur des "Rush Hour"), Mariah Carey essaie de retrouver son petit ami dans une salle de cinéma, celui-ci étant joué par Jerry O'Connell, star de l'époque. C'est alors qu'elle rencontre l'amante d'O'Connell, qui n'est autre que Mariah Carey... en brune. S'en suit un combat dans les toilettes, digne des Charlie's Angels. Avec 2,5 millions de dollars de budget, il s'agit d'un des clips les plus chers jamais tournés ... mais aussi l'un des plus iconiques de la chanteuse.

Vengaboys | "Boom, Boom, Boom, Boom!!"




En cette fin de décennie, l'Eurodance cartonne plus que jamais avec Eiffel 65, Aqua... ou encore les Vengaboys. Le groupe, pourtant originaire des Pays-Bas devient surtout un phénomène en Angleterre où leurs tubes sont joués très régulièrement. Ainsi, "Boom, Boom, Boom, Boom!!" se classe à la première place des charts anglais et s'arrache à plus de 620.000 exemplaires, devenant un hymne de la nuit londonienne. Et la France n'échappe pas au phénomène : quelques mois après le déjà tubesque "We Like To Party", le titre se faufile jusqu'à la quatrième place des classements. Il s'en vendra plus de 250.000 exemplaires. Comme beaucoup, le groupe se séparera en 2002 avant de se reformer quatre ans plus tard avec un line-up modifié. Depuis, les Vengaboys continue, comme Eiffel 65, les tournées mondiales, font l'objet de vidéos virales et ont même sorti un album de Noël "X-Mas Party Album" en 2014. De quoi mettre du fun durant vos fêtes de fin d'année !

Will Smith | "Wild Wild West"


Le player Dailymotion est en train de se charger...


A la fin des années 90, Will Smith est au sommet du monde. Au cinéma, l'acteur vient d'enchaîner "Bad Boys", "Independance Day", "Men in Black" et "Ennemi d'Etat", quatre films (cumulant 1,8 milliard de dollars de recettes) qui font de lui LA star bankable du moment. Côté disque, le rappeur a vendu plus de 12 millions d'exemplaires de son album "Big Willie Style" aux innombrables tubes ("Miami", "Gettin' Jiggy Wit It", "Men in Black"). C'est alors que pour clore la décennie, il devient la star de "Wild Wild West", adaptation cinématographique délirante de la mythique série télé "Les mystères de l'ouest". Si le film est un échec critique et public (222 millions de dollars de recettes pour un budget de 170), la chanson éponyme qu'il interprète connaîtra un autre destin. Samplé sur le "I Wish" de Stevie Wonder, le titre est un énorme succès autant aux Etats-Unis qu'en France où 268.000 fans s'arracheront le CD 2-titres. Le succès du titre doit beaucoup à son clip cinématographique mettant aussi en scène Salma Hayek, Kenneth Branagh... mais aussi Stevie Wonder.

Paul Johnson | "Get Get Down"




« Down, down down, d-down / Get-get down down down, d-down » : plus que minimalistes, les paroles de "Get Get Down" ont pourtant fait le tour du monde. Son auteur ? Paul Johnson, DJ américain considéré comme un des héros de la ghetto house de Chicago, caractérisé par un style minimaliste. Malheureusement, l'artiste doit désormais en fauteuil roulant depuis qu'un coup de feu accidentel lui a fait perdre l'usage de ses jambes en 1987. Le DJ évolue plutôt dans des milieux underground mais connaît son heure de gloire en 1999 avec ce tube aussi simple efficace. Il s'en vendra 175.000 en France où il se classe neuvième. C'est surtout aux Pays-Bas que le titre est un immense succès en étant troisième. Malheureusement pour Paul Johnson, ce tube lui fera l'effet d'un one-hit wonder et il ne connaîtra jamais plus le même succès. Malgré cela, il continue sa carrière et a sorti en janvier 2019 son dernier single en date, "Fearless".

Madonna | "Beautiful Stranger"




« Yeah, baby, yeah ». Pour faire face Austin Powers, agent secret le plus séducteur d'Angleterre, il fallait bien, il n'y avait que Madonna pour relever le défi. Pour le deuxième épisode des aventures de l'agent, "L'espion qui m'a tiré", c'est la Reine de la Pop qui s'occupe de la bande originale en interprétant l'inédit "Beautiful Stranger". Sortant tout juste du succès de "Ray of Light", la chanteuse retrouve William Orbit et signe un titre dans la même veine pop/électro, séduisant autant Austin Powers que le public. S'il n'est que 19ème en France (avec 137.000 ventes à la clé), le titre arrive à la première place des classements canadiens, islandais ou italiens. L'année suivante, "Beautiful Stranger" remporte le Grammy Award de la meilleure chanson écrite pour un média visuel face à Phil Collins ("You'll Be My Heart") ou le duo Mariah Carey et Whitney Houston ("When You Believe"). Lenny Kravitz, Green Day, R.E.M, Mel B. ou encore les Who viennent compléter le casting 4-étoiles de cette BO qui s'est bien évidemment vendue par millions d'exemplaires.

TLC | "No Scrubs"




Entre le déclin des Spice Girls et l'ascension des Destiny's Child, les TLC sont arrivées à se frayer un chemin. Formé par Tionne "T-Boz" Watkins, Rozonda "Chilli" Thomas et Lisa "Left Eye" Lopes, le girls-band a explosé avec l'album "CrazySexyCool", écoulé à plus de 14 millions d'exemplaires dans le monde depuis 1994. Mais c'est réellement en cinq ans plus tard que le trio marque les esprits avec le tube incontestable d'une génération "No Scrubs". « No, I don't want no scrub / A scrub is a guy that can't get no love from me / Hangin' out the passenger side / Of his best friend's ride / Trying to holla at me » clame le groupe sur ce titre dont la légende sera accentuée par un clip devenu culte. Résultat, "No Scrubs" est un hit mondial : cinquième en France avec plus de 260.000 ventes. Plus qu'aux Etats-Unis, c'est surtout en Angleterre que le titre cartonne avec 1,2 million de singles écoulés. De ce fait, l'album "Fan Mail" s'arrachera à plus de 10 millions de copies au niveau mondial. Essayant de surfer sur la vogue nostalgique des 90's, TLC sortira un album éponyme en 2017, sans connaître le succès des précédents. Le groupe restera à jamais identifié à ce tube iconique. Parmi les innombrables reprises on peut citer le groupe anglais Bastille qui, en 2012, a réalisé un mash-up entre "No Scrubs" et le "Angels" de The xx sous le nom "No Angels".

Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter