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dimanche 16 février 2020 20:53

Eurovision 2020, Tom Leeb en interview : "J'ai eu des frissons en écoutant The Best In Me"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Tom Leeb représentera la France à l'Eurovision 2020 le 16 mai prochain à Rotterdam, aux Pays-Bas, avec la chanson "The Best In Me". En exclusivité pour Pure Charts, le chanteur, accompagné d'Alexandra Redde-Amiel, la cheffe de la délégation française, se confie sur sa chanson, co-écrite avec Amir, sur les coulisses de sa participation, pourquoi il a hésité et comment il est tombé amoureux de ce titre.
Crédits photo : Julien Carbuccia
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Comment tu es arrivé sur l'Eurovision ?
Tom Leeb : J'ai reçu un appel d'Alexandre Redde-Amiel, directrice des divertissements chez France Télé et cheffe de délégation à l'Eurovision, ici présente. On s'est rencontré. Ça s'est fait étape par étape. Elle m'a fait écouter la chanson qu'elle avait choisie. J'ai trouvé la chanson sublime. Je me rappelle avoir eu des frissons et avoir pensé : "J'aurais aimé écrire une chanson comme ça".

On ne s'engage pas à la légère quand on représente la France
Tu as hésité avant de dire oui ?
Tom Leeb : J'ai pris le temps de la réflexion, car ce n'est pas rien quand même de représenter la France à l'Eurovision ! Il y a un côté représentant, ambassadeur en musique. Après avoir fait le tour dans ma tête de ce que ça représentait, j'ai décidé de faire de cette opportunité une belle aventure.

On t'avait déjà proposé de faire l'Eurovision ?
Tom Leeb : L'année dernière, on m'avait approché mais par rapport à où j'en étais dans ma carrière, je ne me sentais pas prêt. Niveau expérience, j'avais encore beaucoup de choses à vivre et à faire avant de me sentir prêt pour représenter la France. Là, j'ai acquis pas mal de choses cette année, j'ai sorti mon album, j'ai fait des premières parties. Je me sentais capable d'une certaine façon.

Alexandra, comment Tom est arrivé dans l'aventure pour la délégation ?
Alexandra Redde-Amiel : On suit des talents dans notre unité, et ça faisait quelque temps que Tom faisait partie de ces visages qu'on suivait. Quand on a la chanson entre les mains, elle doit prendre vie mais il faut trouver la bonne personne. Quand on écoute la voix de Tom, c'est l'évidence. Ça a été très intuitif. C'était lui et pas un autre.

Vous aviez d'autres artistes en tête ?
Alexandra Redde-Amiel : Bien sûr, on travaille avec beaucoup de gens, avec des maisons de disques... On a reçu beaucoup de talents, mais à partir du moment où on a entendu Tom, c'était Tom ! Il fallait qu'il dise oui ! (Rires)

J'ai eu besoin d'un petit temps de réflexion
Tout reposait sur toi !
Tom Leeb : Il y a eu le petit temps de réflexion qui leur a donné le stress. (Rires) Mais il est important ce temps de réflexion. Tu imagines ? C'est une belle opportunité mais quand même, wow ! Tu visualises tout ce que ça représente et après tu te dis : "Go !". On ne s'engage pas à la légère quand tu dois représenter la France à l'Eurovision.

Tu t'étais déjà imaginé faire l'Eurovision un jour ?
Tom Leeb : J'avais imaginé ma carrière sans l'Eurovision sinon j'aurais postulé chaque année. Mais on te propose de te faire découvrir par 200 millions de personnes, sur la plus grande scène d'Europe. Ce n'est pas un réflexe quand tu es artiste de penser à l'Eurovision, mais ça peut te traverser l'esprit quand tu regardes le show et que tu dis : "Tu t'imagines ce que doit vivre ce mec ?". C'est un mélange des mots d'Alexandra, sa proposition et là où j'en étais dans ma carrière qui a fait que je me suis dit que c'était possible.

Si on ne formate pas les artistes, j'avais une carte à jouer
Tu étais familier avec l'Eurovision avant qu'on t'appelle ?
Tom Leeb : J'ai regardé souvent mais pas tout depuis la création parce que je n'étais pas né ! (Rires) Et si tu ne suis pas, tu vois les temps forts sur les réseaux sociaux au moins. Quand tu es auteur-compositeur, tu regardes quand même qui gagne, pourquoi... Tu es curieux. J'ai vu au fil du temps qu'il y avait beaucoup d'artistes à l'Eurovision qui n'étaient pas formatés. Il y a une vraie singularité chaque année. Je me suis dit que si on ne formate pas les artistes, j'avais une carte à jouer.

Alexandra Redde-Amiel : Tom est un artiste authentique. Il a son propre univers, c'est un auteur-compositeur, et il a ses convictions. C'est très intéressant car il a permis de signer cette chanson, "The Best In Me", de la faire sienne. Nous, on a eu le coup de coeur sur la chanson et sur sa voix mais il fallait que ça colle. On aurait pu la travailler avec une autre voix, qui est peut-être plus dans la veine de ce genre de chanson, mais plus que l'interpréter, il en a fait sa propre chanson. Il a apporté une signature, qui donne une toute autre dimension à la chanson.

J'ai fait une collaboration avec Amir
Parlons maintenant de "The Best In Me"...
Tom Leeb : J'ai eu des frissons la première fois où j'ai écouté la maquette, qui était tout en anglais. Je me suis projeté, je me suis mis à la place du mec qui l'interprétait. J'ai tout de suite aimé la chanson, la base c'est ça. Et j'ai eu envie de la chanter. J'ai enregistré ma version, avec mon timbre, ma voix, mes capacités, qui étaient forcément différentes de celui qui chantait sur la maquette. Et je l'ai envoyée, après c'était entre les mains de la délégation.

Alexandra Redde-Amiel : Tom est très humble, il nous a dit : "La chanson est sublime, je vais tenter, mais soyons honnête les uns avec les autres". On sentait qu'il fallait que ce soit naturel, qu'on ne force rien. La chanson "The Best In Me" a grandi au fil du temps. Il y a eu la pose de la voix en anglais, le travail du texte en français... Elle a bien évolué au fil du temps.

Ecoutez "The Best In Me" de Tom Leeb :



Qui a écrit le texte en français ?
Tom Leeb : J'ai fait une collaboration avec Amir ! On s'est rencontré, et déjà le mec je l'adore. Je l'admire !

Alexandra Redde-Amiel : Amir fait vraiment partie de la famille Eurovision, il est très investi depuis qu'il a participé et terminé en sixième place. Il est très présent. Il admire beaucoup Tom et, très vite, la rencontre a été évidente entre eux.

The Best In Me, c'est une déclaration d'amour
Tom Leeb : On s'est rencontré dans un café, et en s'asseyant, il m'a dit : "Mec, tu vas vivre l'expérience de ta vie". Déjà j'étais enthousiaste mais il m'a renvoyé encore plus d'enthousiasme. Il est d'une humilité sans nom, il est très ouvert, très facile dans l'échange. Il a écouté la chanson, il a eu la même la réaction que toi, ce qui est super. Je lui ai dit qu'il fallait qu'on trouve comment faire glisser les mots en français sur cette mélodie. On a écrit, on a recommencé, on a chiffonné, on a continué et on a abouti à ce que vous écoutez maintenant !

Elle représente quoi pour toi cette chanson ?
Tom Leeb : "The Best In Me", c'est un titre très universel, qu'on comprend peu importe d'où l'on vient. C'est une déclaration d'amour avec des couplets en français, un refrain en anglais. Ca parle d'amour, un thème universel, dans un monde qui en a bien besoin. C'est fédérateur, ça rassemble, ça fait du bien. C'est une mélodie qui parle, qui est très agréable à chanter et qui permet de transmettre des émotions facilement.

Alexandra Redde-Amiel : Elle est puissante cette chanson ! C'est une vraie performance. Elle n'est pas tiède, c'est un amour passionné. Elle a une âme. Elle a ce côté positif dont on a besoin. Elle nous embarque, elle nous fait rêver. Quand tu l'écoutes, tu as envie d'être amoureux. Elle a un côté film. Quand Tom l'interprète, il nous emmène dans un autre univers, on va vivre un moment. A l'Eurovision, il y a 26 pays au final, il faut être unique. Une chanson ce n'est pas seulement une chanson, il faut qu'il se passe quelque chose. Et c'est le cas !

Elle a une ambition internationale...
Alexandra Redde-Amiel : Bien sûr, c'est un concours international ! L'objectif c'est de parler à la France et au monde.

On est convaincu par ce qu'on fait
C'est facile de s'approprier une chanson qui à la base n'a pas été faite pour soi ?
Tom Leeb : C'est une bonne question. Au premier abord, c'est un challenge. A la base, ce n'est pas ta mélodie, ni tes mots, ce ne sont pas tes sentiments tout de suite. Il y a une petite gymnastique à faire pour s'y installer et convaincre. Et puis, j'ai commencé par chanter les chansons des autres avant de me mettre à écrire. Ça m'a rappelé mes débuts. C'est un exercice qui te permet d'aller plus loin, de chanter des mots que tu n'aurais pas écrit. Aujourd'hui, c'est ma chanson !

Alexandra Redde-Amiel : Tom a travaillé avec les Suédois pour que la chanson devienne la sienne. Il y a eu un vrai échange. Parfois, il a fait des propositions qui n'étaient pas dans la maquette. On leur avait dit qu'il allait interpréter la chanson mais qu'il allait ramener son univers à lui. Et ils ont adoré ce qu'il a apporté, ils ont eu un vrai coup de coeur. On est convaincu par ce qu'on fait. C'est une proposition différente des années précédentes. On touche du bois mais on a de très belles réactions des radios, des médias... Après, ça ne nous appartiendra plus.

Forcément, vous allez y avoir droit, le refrain de "The Best In Me" est en anglais, et ça va faire réagir... C'est un passage obligé pour une chanson française à l'Eurovision ?
Alexandra Redde-Amiel : Il faut répondre par une autre question : Et si un jour on ramenait la coupe en France ? On aime bien se raconter des histoires mais on est des passionnés. On va à l'Eurovision avec des convictions et une expertise. C'est ça qu'on doit défendre. Qu'est-ce qu'il serait mieux que de faire parler de la France en ramenant le trophée à la maison ? La francophonie, on en parlera d'autant plus si on gagne ou si on est sur un beau podium.

Je sais que je ne peux pas plaire à tout le monde
J'imagine qu'Amir t'en a parlé, mais tu te sens prêt pour affronter l'aventure Eurovision ? Les médias, le côté ambassadeur, la pression...
Alexandra Redde-Amiel : Ne le fais pas trop flipper non plus ! (Rires)

Tom Leeb : Amir ne m'a donné que les points positifs. (Rires) Non mais il m'a dit qu'il fallait le voir comme une expérience unique qui ne t'arrive qu'une fois dans ta vie. Il ne faut pas lutter contre l'idée, il faut simplement surfer sur ce qu'il se passe. Et c'est très juste. Il m'a transmis ça. La pression, tu sais, j'ai un côté assez fataliste où je me dis que je suis ce que je suis, je chante comme je chante, cette chanson je l'aime. Je sais que je ne peux pas plaire à tout le monde. J'y vais avec la liberté , d'autres l'aimeront peut-être, s'il y en a qui passent à côté, ce n'est pas grave. Je suis là pour la chanter, pour être sincère. C'est ce qui forme un artiste.

Alexandra Redde-Amiel : Et puis Tom est un ancien tennisman, il a ce côté compétition qui est intéressant. On a des caractères différents mais on a envie d'y aller, de se donner les moyens d'y arriver. C'est très excitant !

Et chanter sur la Tour Eiffel, ça t'a fait quoi quand on t'a fait cette proposition ?
Alexandra Redde-Amiel : Il s'est dit que j'étais folle ! (Rires) A chaque fois que je l'appelle, il est en panique !

Tom Leeb : C'est magique, et j'ai pris conscience de ce qui m'arrivait pendant les répétitions. Tu es à 150 mètres du sol, tu chantes face au Champs de Mars, tu vois des drones en face, il y a la lune en projecteur... Tu es à fond, tu es face à Paris, sur le plus haut toit d'Europe. Les gens dormaient mais moi j'étais à fond ! Je n'avais pas de public, pas d'applaudissements, c'est dément. C'est un rêve quand tu y es. Je fais une déclaration d'amour au monde ! C'est hors du temps. C'est un vrai cadeau. Peu d'artistes peuvent avoir cette chance. C'est une fois dans une vie. Comme l'Eurovision !

Et en termes de scénographie, elle vous donne envie de proposer quoi cette chanson à Rotterdam le 16 mai prochain ?
Alexandra Redde-Amiel : On travaille en équipe. On est en plein du travail du visuel, chaque étape est tellement importante. Si les gens aiment cette chanson ce sera super, mais il ne faut pas s'en réjouir et s'arrêter à ça. On a une super équipe qui travaille dessus. On a plein d'idées, on est en réflexion tous ensemble. On a envie de faire vivre quelque chose, le mot unique est important, il faut qu'elle marque cette prestation. Tom a de la présence, il est charismatique, il ne passe pas inaperçu. On veut sublimer qui il est. On veut que le visuel soit fort mais pas un artifice pour un artifice.

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