Sheila

Sheila a décidé de célébrer ses 60 ans de carrière en grande pompe. Le 2 avril, l'icône de la chanson publiera "Venue d'ailleurs", son 27ème album et le premier à comporter des chansons originales en neuf ans. Un projet entre nostalgie, douceur, joie de vivre et textes poignants que l'interprète de "Tous yéyé" décrit comme son plus personnel. « Ça fait quatre ans que je bosse dessus, quatre ans que je tourne, je vire, je me bats et j'y suis arrivé. Ce qui me fait plaisir, c'est que j'ai été au bout de mon idée. Ce n'est pas juste un album pour faire des chansons, c'est au delà. Tous les thèmes que j'évoque, je les ai voulus et choisis » explique sur Europe 1 la vedette de 75 ans, qui souhaitait « boucler la boucle et faire le tour d'une vie ».

"Une rumeur ne vous quitte jamais"

Pour y parvenir, Sheila s'est replongée dans ses plus belles années : celles des yéyés, durant la décennie 60, où elle a enchaîné les tubes populaires de "Vous les copains, je ne vous oublierai jamais" à "L'école est finie" ; celles du disco, où elle enflammait les dancefloors de la planète avec "Spacer" en compagnie de Nile Rodgers, leader du groupe Chic. La chanteuse scelle ainsi ses retrouvailles avec la star américaine sur le titre "Law of Attraction", qu'il produit et co-écrit. Keith Olsen, producteur historique de son album "Little Darlin" (1981), apporte sa contribution sur "Ooh La La" et "It's not over yet", en duo avec Jason Scheff du groupe Chicago. Pour cet album, Sheila est aussi revenue sur les pans les plus sombres de sa vie comme la mort de son fils Ludovic Chancel en 2017, à qui est adressée la chanson "Cheval d'Amble". Sur "La rumeur", l'artiste revient avec douleur sur les nombreux bruits de couloirs l'ayant entourée et qui ont parfois pu la blesser. Et c'est justement cette ballade au piano qui a été choisie comme deuxième extrait de l'album "Venue d'ailleurs".

La voix en équilibre, Sheila raconte à quel point la rumeur qu'elle serait un homme, lancée aux débuts de sa carrière, a failli la détruire de l'intérieur. « La rumeur est une mort lente, qui condamna Annie à vie / Ici les hommes se diffament, les paroles sont travestis / Quand les bouches folles s'enflamment, rien ne fait taire l'infamie / Mais que chancelle la flamme, jamais ne s'éteint la bougie / Mais que chancelle la flamme, jamais ne s'éteindra Annie » entonne avec sensibilité celle dont le nom à l'état civil est Annie Chancel. Dans son clip, la chanteuse apparaît sur la scène de la salle Pleyel, seule en pleine lumière face à une salle vide plongée dans la pénombre. Au rythme des paroles, elle se met lentement à danser, comme les informations qui ont circulé sur son compte. Sheila en est d'ailleurs persuadée : « Je sais que le jour où je mourrais, il y aura toujours quelqu'un qui dira avoir la meilleure amie de l'ami du toubib qui l'a opérée (...) Une rumeur le jour où elle naît, elle ne vous quitte jamais ». Un sujet fort et d'actualité !

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