Juliette Gréco

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Juliette Gréco s'est éteinte. L'illustre chanteuse est décédée le 23 septembre « entourée des siens dans sa tant aimée maison de Ramatuelle » à l'âge de 93 ans, comme l'a annoncé sa famille à l'AFP. « Sa vie hors du commun » et son talent auront durablement marqué de leur empreinte l'histoire de la chanson française puisque l'artiste fut une icone des années 60, ayant chanté avec grâce les mots de Serge Gainsbourg ("La javanaise"), Charles Aznavour, Jacques Prévert, Léo Ferré ou Boris Vian. Ses chansons, comme "Jolie môme" ou "Déshabillez-moi" qu'avait repris Mylène Farmer, ont traversé le temps comme son sourire, qui ne restera désormais plus qu'un beau souvenir. De Line Renaud à Patrick Bruel, les hommages ont afflué pour saluer la longue et foisonnante carrière de celle qu'on appelait la Muse de Saint-Germain-des-Prés.

"J'avais envie de chanter cette chanson"

Parmi les célèbres auteurs à lui avoir écrit de beaux textes se trouvait Guy Béart. En 1960, l'artiste lui offrait un « magnifique cadeau » à travers la chanson "Il n'y a plus d'après", évoquant justement le quartier parisien où elle avait pris ses aises. « C'était un grand poète, quelqu'un d'extrêmement talentueux, qui laisse une oeuvre importante. On a besoin de gens comme lui » confiait-elle en 2015 au moment de la disparition de Guy Béart. Les deux musiciens s'étaient rencontrés il y a fort longtemps, à leurs débuts : « Nous nous connaissions depuis qu'on était jeunes. On est partis en tournée ensemble assez souvent, dans le cadre des tournées Canetti (...) C'était un personnage très étrange et très intéressant ». Leur collaboration, empreinte de respect mutuel, s'était étendue avec "Il n'y a plus d'après". « Un jour, il m'a téléphoné et m'a dit qu'il avait écrit cette chanson pour moi. Il est venu à la maison et me l'a chantée et me l'a jouée. J'ai été très heureuse » se remémorait Juliette Gréco.

En sa mémoire, Catherine Ringer a choisi d'interpréter ce superbe morceau samedi soir lors de la première de l'émission "On est en direct", le nouveau talk-show de Laurent Ruquier. Accompagné du pianiste Pascal Descamps, la chanteuse du groupe Les Rita Mitsouko a fait résonner avec délicatesse et beaucoup de sensibilité le texte poétique de Guy Béart. « J'avais envie de chanter cette chanson qui est tellement agréable et légère » a expliqué Catherine Ringer à l'animateur, donnant une autre signification à ces paroles sur la fin d'une histoire amoureuse : « Il n'y a plus d'après / A Saint-Germain-des-Prés / Plus d'après-demain / Plus d'après-midi / Il n'y a qu'aujourd'hui / Quand je te reverrai / A Saint-Germain-des-Prés / Ce n'sera plus toi / Ce n'sera plus moi / Il n'y a plus d'autrefois ». Un hommage incarné et bouleversant.