Iggy Pop

Crédits photo : Abaca
Iggy Pop aime la France et ne se prive pas pour le démontrer. Alors qu'il s'était inspiré du roman "La possibilité d'une île" de Michel Houellebecq pour concocter son album "Préliminaires" en 2009, le rockeur américain a réservé la primeur du coup d'envoi de sa nouvelle tournée européenne au public parisien. Pour son premier tour de chauffe, l'Iguane a accepté de se donner en concert pour Canal+. Rendez-vous était donc pris au Studio 210 pour une soirée baptisée "The Last Nightclubbing in Paris", qui sera diffusée sur la chaîne cryptée le 1er juin à 23h en plus d'une interview exclusive réalisée par Antoine de Caunes.

L'incandescence d'un feu follet

Glissé dans un smoking noir, Iggy Pop est venu prouver que les chansons de son dernier album "Post Pop Depression" - 3ème des ventes en France à sa sortie - sont taillées pour la scène. Justement, sur scène, l'Iguane n'était pas seul : Josh Homme, génial leader de Queens of the Stone Age, artisan du dernier album d'Iggy Pop et accessoirement guitariste aussi irradiant que ses cheveux platine, était de la partie tout comme quatre autres musiciens. Le décor (un mur de téléviseurs et de lumières) planté, la troupe a fait son entrée au son du tapageur "Lust for Life" avant d'enchaîner "American Valhalla", "Gardenia", "German Days", "Sunday" ou "Nightclubbing" avec une fougue extravagante. Les amateurs de grosses lignes de basses et solos de guitares hurlantes ont été servis !

Au delà de l'aspect explosif du répertoire joué ce soir-là, il y avait quelque chose de fascinant à voir cette légende de 69 ans bondir d'un bout à l'autre de la scène comme un gosse, se déshabiller dès la troisième chanson, surfer sur la foule comme toute bonne rockstar qui se respecte et échanger des baisers volés avec les spectatrices du premier rang, si incapable de canaliser son énergie qu'il finira par se blesser au coude. Complètement habité et sans filtre, apparaissant parfois comme possédé comme la petite danseuse du clip "Chandelier" de Sia (qui lui a donc tout emprunté), Iggy Pop a montré le visage d'un véritable passionné, à la fois par l'art de la musique et par son pouvoir sur les foules. Au moment d'entonner le culte "The Passenger", il a fait fi des conventions de la télévision pour laisser le public envahir le plateau et danser avec lui. Un pur moment de plaisir et de partage, offert avec une générosité qui se raréfie.

Regardez le clip "Sunday" d'Iggy Pop :