Garou

Crédits photo : Purecharts

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Pas une soirée, ni un karaoké, ne se passe sans que "Sous le vent" ne résonne. Il faut dire que le duo mythique entre Garou et Céline Dion est devenu un incontournable des fêtes, au même titre que "J'irai où tu iras" de Céline Dion (encore !) et Jean-Jacques Goldman ou "Les lacs du Connemara" de Michel Sardou. Ça tombe bien : alors que la diva canadienne pourrait participer aux Jeux Olympiques de Paris 2024, son compatriote nous raconte l'histoire de "Sous le vent" pour un nouvel épisode du podcast "Face A" de Purecharts. C'est au départ Valérie Michelin, ancienne directrice de Sony Music France, qui apporte à Garou plusieurs chansons dont "Je n'attendais que vous" et "Sous le vent". « Tout de suite, j'adore "Sous le vent" et ce côté avec la gratte, la liberté... Je me vois au bord du feu de camp. On enregistre plein de maquettes à Londres, puis j'envoie les maquettes à Céline qui va faire ses commentaires » se remémore Garou.

"Je ne m'attendais pas à celle-là"

C'est alors qu'il reçoit un appel de René Angélil, mari et pygmalion de Céline Dion mais aussi manager de Garou, qui lui dit : « Céline chante les chansons, elle les chante déjà, elle adore, mais il y en a une qu'elle met en boucle et elle fait des harmonies dessus. Est-ce que ça te dérangerait qu'on fasse un duo ? ». La réponse est immédiate, d'autant plus que Garou s'y attendait : « Elle a envie qu'on chante ensemble. Je peux soupçonner qu'il va arriver quelque chose, mais je ne m'attendais pas à celle-là du tout. "Sous le vent" a été écrite comme une version solo, et c'est assez compliqué parce qu'on n'est pas dans le mêmes tonalités. On entre en studio et on essaie de trouver la façon de chanter ».

"Elle arrive enceinte jusqu'aux dents !"

Autre problème en plus de ce titre initialement en solo, Céline Dion est alors enceinte et ne peut pas faire le voyage. Après Londres et Los Angeles, c'est donc à Montréal que Garou retrouve sa complice pour finir son album et enregistrer leur duo : « Elle arrive enceinte jusqu'aux dents. Céline rigolait, elle était contente parce que ça faisait un bout de temps qu'elle n'avait pas chanté. Elle était vraiment dans sa pause pour avoir le bébé, elle était heureuse de rentrer en studio. Qu'on le fasse ensemble, c'était encore plus symbolique parce qu'elle y croyait tellement ». Et le duo fonctionne immédiatement : « Dès la première fois, on chante la chanson comme si on l'avait toujours chantée ensemble. C'est tellement naturel. (...) C'était vraiment un vrai moment de grâce, de liberté. Je kiffais de la voir kiffer. Je pensais surtout à elle. Mon kiff, ça a été le sien ».



C'est en novembre 2000 qu'est attendu "Seul", le premier album de Garou. Très rapidement, la rumeur d'un duo avec Céline Dion enfle et "Sous le vent" est envoyé en tant que troisième single après "Seul" et "Gitan". « On retient "Sous le vent", mais on se doute bien qu'il va faire un autre raz-de-marée » sourit le chanteur québécois qui ne pensait pas si bien dire : "Sous le vent" reste trois semaines numéro un des ventes en France et s'écoule à plus de 750.000 exemplaires. L'album "Seul", lui, plafonne à 3 millions de ventes mondiales dont 1,6 million en France. Un succès fou pour Garou qui, malheureusement, doit assurer la promotion du titre seul, puisque Céline Dion est toujours enceinte. Il faudra attendre ses concerts à Bercy en mars et avril 2002 pour que la star canadienne fasse son grand retour devant un public aux anges : « Moi je suis un peu tout seul dans cette histoire. (...) C'était le retour de Céline, ce moment-là, c'était ma consécration. C'était mon premier DVD pour Bercy, beaucoup de gens venaient chanter, dont Patrick Fiori et Daniel Lavoie pour "Belle", Gérald de Palmas, Patrick Bruel, Céline Dion... ».

"On n'est pas les deux pires chanteurs au monde !"

Après ce succès fou, Garou a envie de « calmer le jeu » et refuse de nombreuses grosses propositions au nom de la « spontanéité » et de « l'authenticité » : « J'ai envie de freiner ma carrière après ça, parce qu'on sait où on va. (...) Si ça devient trop démesuré, je leur disais non. Les Etats-Unis, ça ne me parlait pas du tout, j'étais bien avec ce que j'avais ». Toutefois, il se dit amusé de voir que "Sous le vent" est devenu aujourd'hui un classique des karaokés. « C'est fun de savoir que ça reste des chansons qui font partie pas juste d'un moment dans le temps, mais qui sont dans le quotidien des gens. Clairement, c'est une belle chanson » conclut-il avec le sourire : « On n'est pas les deux pires chanteurs au monde, je pense que ça donne un beau challenge au karaoké. J'espère qu'elle est pas toujours catastrophique ! ».