Florent Pagny

Crédits photo : Capture d'écran TF1
La mauvaise nouvelle est tombée hier. Invité de "Sept à huit" sur TF1 pour une longue interview, devant 4,8 millions de téléspectateurs, Florent Pagny a annoncé la probable récidive de son cancer. « Les images ne sont pas terribles. Dans trois jours, je rentre à Paris. Il y a un ganglion qui a fixé. Il y a des risques de métastase. Ça fait chier cette histoire. Ça ne s'arrête jamais. Il y a toujours quelque chose qui finit par réapparaître » a indiqué le chanteur de 61 ans face à Audrey Crespo-Mara. Une révélation choc au coeur d'une interview déclinée en trois parties, puisque la journaliste a rencontré l'artiste à trois périodes différentes de sa maladie. La première, en juin dernier, a eu lieu dans les Yvelines et Florent Pagny se voulait plutôt rassurant : « La première fois, c'était presque gros comme un kiwi, la deuxième fois c'était gros comme une noisette, après j'ai eu quatre chimios et un mois et demi de rayons. Apparemment, toutes les cellules mauvaises sont mortes ».

"A aucun moment j'ai eu des angoisses de mort"

Revenant sur le moment où il a appris qu'il était atteint d'un cancer du poumon (« Je toussais beaucoup. J'étais en tournée. (...) C'était devenu insupportable »), le chanteur n'a jamais caché son côté combatif contre la maladie : « A un moment, tu te dis "Wow putain je suis dans un très très mauvais plan". Et je me retrouve très vite à me dire "Ok, j'ai une merde, mais j'en ai qu'une et elle se traite ». Toutefois, l'interprète de "Ma liberté de penser" assure ne pas être « dans une angoisse un peu morbide » : « J'ai jamais vécu cette histoire avec une crainte ou une parano. Dès le début je savais que j'avais qu'un seul truc et qu'il était traitable. A aucun moment je n'ai eu des angoisses de mort ou de dépression [par rapport à] ce qu'il m'arrivait ».

Lors de la seconde partie de l'interview, filmée en novembre dernier à New York, le chanteur révèle que « ça va plutôt très bien » même si « il y a des choses » : « C'est pas une récidive puisqu'il n'y a pas d'infection. (...) Ça serait plutôt ce qu'on appelle des cicatrices de rayons ». Et selon lui, cela est notamment dû à son désir de retourner en Patagonie, contre l'avis de ses médecins : « Ça faisait un an que je n'y avais pas mis les pieds. (...) D'un seul coup, tout le monde s'est arrêté en disant "Ah oui mais on sait pas ce que c'est. Mais vous allez partir ?!" ». Comme Florent Pagny l'explique, il en a eu assez de vivre dans l'attente de résultats médicaux : « D'un seul coup, c'est en train de prendre encore plus le dessus sur ma vie, je vous ai suivi jusqu'au bout du traitement tel que vous me l'avez demandé. Maintenant on est dans du préventif. Derrière, il faut que je continue à vivre. Je peux pas être toujours à attendre des résultats, des rendez-vous de clinique... Des choses qui prennent 15 jours, un mois... Je peux pas vivre tout le temps là-dedans. A un certain moment, s'il se passe quelque chose on le verra, mais ça va pas prendre le dessus ».

"Je ne suis pas complètement inconscient"

Il s'est alors permis de « prendre six mois pour voir, sans rien faire » en espérant « avoir aussi de bons résultats » : « En même temps ça va, en Argentine j'ai fait des PET-scan [qui sert à détecter une tumeur, ndlr], des scanners, les machines sont bonnes, les docteurs sont bons ». Seul le traitement d'immunothérapie est « compliqué à avoir » dans le pays sud-américain, il n'a donc pas pu le poursuivre de son plein gré. « Ils te le proposent, mais un qu'ils fabriquent eux-mêmes » ironise-t-il. Une décision qui peut sembler assez risquée d'un point de vue médical mais que l'artiste assume : « Je fais le rebelle mais en même temps je suis pas complètement inconscient. Je fais mes contrôles aussi. On sait que c'est pas une grippe, ça peut revenir, il y a plein de choses qui peuvent réapparaître. Et si jamais il y avait quoique ce soit de plus grave, je serai déjà dans l'avion pour rentrer en France ».

"Si j'avais été en France, je n'aurais peut-être pas ce ganglion. C'est un peu de ma faute."Patagonie, janvier 2023. #FlorentPagny annonce "des images pas terribles" au scanner. Il doit reprendre son traitement d'immunothérapie, interrompu à son départ de France, il y a 5 mois. pic.twitter.com/iYib2KOz5K

— Sept à Huit (@7a8) March 5, 2023

"J'ai trop profité de tout ça"

C'est alors que lors du troisième rendez-vous avec Audrey Crespo-Mara, fin janvier en Patagonie, il annonce la possible récidive de son cancer. Et qu'il avoue avoir peut-être minimisé les risques : « J'ai pas fait le traitement d'immunothérapie donc il faut que je retourne vite le faire. C'est pas défini, c'est pas clair. On sait bien qu'il y a toujours des vraies possibilités de rechute et elles arrivent sous toutes leurs formes. J'ai trop profité de tout ça ». « Les cinq mois, peut-être que si j'avais été en France, je n'aurais pas eu ce ganglion qui apparaît comme ça, si j'avais suivi le programme prévu... C'est un peu de ma faute... » avoue-t-il directement, même s'il préfère garder la tête haute : « On ne va pas non plus avoir peur et on ne va pas flipper. On va faire ce qu'on a à faire (...) Le fait de ne pas avoir pris mon traitement d'immunothérapie, c'est un truc de gamin. Et d'avoir dit "ça va, je peux passer six mois comme ça sans cette histoire et ça va passer". Peut-être que ça passe pas, mais on va y retourner ! ».

Si son premier traitement a « plutôt bien marché », Florent Pagny se dit donc prêt à le reprendre si nécessaire. Ainsi, ce cancer du poumon est-elle l'épreuve « la plus pénible et la plus douloureuse » de sa vie, comme le demande Audrey Crespo-Mara ? « La moins rigolote » nuance Florent Pagny : « C'est chiant, c'est inquiétant, il faut encore y retourner... C'est pas agréable. (...) Là c'est pas moi qui décide du chemin à vivre. C'est un accident qui t'oblige à faire les choses autrement ».