Claude François

Crédits photo : Abaca
À sa disparition accidentelle en 1978, Claude François a laissé derrière lui des dizaines de chansons iconiques et une forte empreinte dans l'esprit du public, compte tenu de son histoire, du mythe qu'il s'est créé, des passions qu'il déchaînait mais aussi, il faut le dire, de son caractère bien trempé. Perfectionniste jusqu'au bout des ongles, le chanteur était réputé pour entrer dans des colères noires lorsque tout ne tournait pas exactement comme il l'avait exigé. « Je le voyais travailler, il était odieux avec les Claudettes, avec les filles. On a fait des tournées avec lui, je l'ai vu se conduire vraiment très mal. Il leur parlait mal, il les insultait, les musiciens pareil » a récemment affirmé Stone, en le qualifiant comme un homme « imbu de lui-même ». « Il dépassait les bornes » a renchéri Michèle Torr, dénonçant le comportement « excessif » de l'icône. Des critiques qui attristent son fils Claude François Junior. « Non seulement ça me blesse mais ça me met en rage parce qu'il n'est plus là pour se défendre » confiait-il le mois dernier sur RTL.

"Il avait la niaque avec ses concurrents"

Et le déballage médiatique continue. Invité de l'émission "Chez Jordan" sur C8 mercredi, le chanteur Laroche Valmont, inoubliable interprète de "T'as le look coco", témoigne à son tour de l'envers du décor derrière la "Cloclo mania". Avant de connaître le succès derrière un micro, Laroche Valmont a été patron de presse. « J'ai créé des magazines sur les chanteurs. Je voulais rencontrer les idoles de ma jeunesse, plutôt Johnny Hallyday que Claude François, mais j'avais 20 ans, les maisons de disques n'ont pas fait confiance à quelqu'un qui avait pas d'expérience, ils mont filé des reportages sur leurs débutants mais c'était Mike Brant, Alain Chamfort, Patrick Juvet, François Valéry... En quelques mois, ils sont devenus numéro 1 et mes magazines sont devenus numéros 1 des ventes ! » rappelle-t-il pour expliquer le contexte dans lequel il a fait la connaissance de Claude François. Flairant le bon filon, le chanteur se met à faire de même : « Claude François avait repéré que, sans grande compétence, j'avais réussi à monter des magazines et lui avait racheté "Podium". Nous avons été concurrents et il l'a fait avec un tel talent que, après que j'ai mis au dépôt de bilan "Âge tendre" et "Salut les copains", lui a vraiment été très fort ».

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Lorsqu'il tente de lancer un autre magazine pour hommes, "Privé", Claude François contre-attaque avec "Absolu". « Moi ça m'amusait. Il était connu dans le métier, Johnny a toujours dit qu'il essayait d'imiter la posture naturelle et spontanée de star » raconte Laroche Valmont, qui ne mâche pas ses mots : « Il a toujours été féroce à tout point de vue. Il avait la niaque, c'était un petit nerveux aussi bien au niveau des concurrents chanteurs que dans sa vie privée ».

"Il n'a jamais obtenu de gloire internationale"

Et le chanteur d'illustrer son propos avec une anecdote effarante : « Il contactait toujours les gens qui avaient fait un tube. En 72, il a contacté Patrick Juvet qui allait faire ce qui est devenu "Le lundi au soleil". (...) Claude François lui a demandé s'il pouvait chanter cette chanson, Juvet a refusé mais il a réussi a faire pression par l'intermédiaire de la maison de disques, ce qui fait que Patrick a fini par accepter ». Et l'histoire de ce coup bas ne s'arrête pas là... « Je suis pas le seul à dire qu'il était odieux, ce que je confirme : il convoque Juvet, Patrick arrive et on lui demande de commencer à chanter, il chante et on le reconduit. Claude François était au dernier étage, il a entendu la chanson. Il n'est même pas descendu lui dire que c'était bien. Patrick a eu beaucoup de mal à s'en remettre » confesse l'icône des années 80, qui note que le karma a fait son oeuvre : « Il y a une morale. Patrick a connu une gloire internationale à laquelle Claude François rêvait et qu'il n'a jamais obtenue, avec "I Love America" ».