Flashback Top 50 : octobre 1990

C’était il y a vingt ans déjà, le début des années 90, années qui allaient annoncer l’arrivée de Gala, Scatman, Boris, Peter Kitsh, Alliance Ethnik et l’épopée de la dance en France. Pour autant, au vu du classement de ce 8 octobre 1990, on sent encore l’influence des années 80 planer. La troisième position du "Jerk" de Thierry Hazard illustre bien cette tendance. Avouez que vous pensiez que Thierry Hazard, Thierry Gesteau de son vrai nom, était à ranger dans le même carton que Désireless, Rose Laurens, Image ou Jackie Quartz... Et bien non ! Thierry Hazard, c’est les années 90 : c’est d’ailleurs en partie pour cette raison qu’il avait refusé de participer à la tournée RFM Party 80 en 2007. Thierry sort son premier single en 1988 "Poupée psychédélique", mais ce dernier passe inaperçu. Il réitère à l’été 1990 avec "Le Jerk", qui est certifié disque d'or pour plus de 500 000 exemplaires vendus. Il ressort ensuite, fin 1990, "Poupée psychédélique" qui se classera n°2 au Top 50. Thierry Hazard connaîtra d’autres succès avec des titres comme "Les brouillards de Londres" (n°5) ou "Un jour c'est oui, un jour c'est non" (n°13). La rumeur selon laquelle il serait animateur pour NRJ Tahiti est fausse, il s'agit d'un homonyme. Thierry Hazard vivrait maintenant aux États-Unis.

Redécouvrez le "Jerk" de Thierry Hazard :


Mais 1990, c’est aussi l’arrivée des belles gueules de la chanson française, celles qui font rêver votre maman et votre tante Claudine. De la treizième à la vingtième place de ce 8 octobre 1990, on assiste à un vrai étalage de "sexy-quinqua" : François Feldman est vingtième avec son sublime "Petit Franck", Claude Barzotti le précède avec "Aime-moi", Marc Lavoine qui achevait tout juste sa puberté se classait à la dix-huitième place avec "Rue Fontaine". Eros Ramazzotti prenait quant à lui la dix-septième place avec "Se Bastasse Una Canzone". Et cette brochette de chanteurs, qui se sont quelque peu empâtés depuis, serait incomplète sans Patrick Bruel et son "Alors regarde" à la seizième place et Roch Voisine et son "Avant de partir" à la treizième place.

Redécouvrez "Petit Franck" de François Feldman


Mais 1990 a livré sans doute la chanson la plus "funky-fresh" de tous les temps, le tube incontournable qui a réussi à réunir sur la piste de danse à la fois votre tante Claudine, votre cousin Edmond et sa femme Aïcha, votre sœur Marie... et vous-même. 1990 c’est ce tube entendu un millier de fois dont on ne comprend toujours pas les paroles, c’est ce tube qui, en cas de baisse de moral, vous donne envie de zouker : le 8 octobre 1990, à la quatrième position du Top 50, Zouk Machine nous propose "Maldon". Zouk Machine est la référence la plus avancée commercialement du zouk et est le déclencheur de multiples carrières aux Antilles. Composé à l’origine au chant de Joelle Ursull, Christiane Obydol, et Dominique Zorobabel, appelées d’abord "Les Zoukettes" (Dieu que c’est mignon) qui officiaient en tant que choristes du groupe Expérience 7, le groupe Zouk Machine connaît très vite le succès dès son premier album avec le titre "Sové Lanmou". Suite à des divergences avec le reste du groupe, Joëlle Ursull quitte le groupe et se dirige vers une carrière solo, dont le point culminant sera la seconde place à l’Eurovision en interprétant "White and Black Blues", composé par Serge Gainsbourg et classé deuxième des meilleures ventes de singles en France en 1990, juste derrière "Maldon", et huitième du Top 50. C’est en 1989 que la très jolie Jane Fostin, issue d'une famille de musiciens guadeloupéens, est recrutée pour continuer l'aventure musicale ; le groupe enregistre alors un second album contenant "Maldon". Le tube reste numéro 1 au Top 50 durant neuf semaines en 1989 et devient le titre zouk le plus vendu de tous les temps avec plus d'un million de singles écoulés et un disque de platine. Par la suite, Jane Fostin réalisera une carrière solo notable avec notamment "La taille de ton amour" et "Je veux vivre", produit par les producteurs de Cher.

Redécouvrez " Maldon" de Zouk Machine :


A la seconde place du Top 50, on retrouve le groupe culte UB40 et son "Kingston town". Ce groupe aux multiples influences dont le Reggae a commencé en première partie des Pretenders. UB40 est un groupe plus qu’engagé qui a souvent dénoncé le racisme, le chômage, les années Thatcher et la politique étrangère de domination. UB40 est aussi l'un des tous premiers groupes à avoir effectué une tournée en Union des républiques socialistes soviétiques en 1987. Ils ont aussi toujours refusé de se produire en Afrique du Sud lors de l'Apartheid, et ce malgré les millions de disques vendus dans ce pays. A ce jour, ce sont plus de 70 millions de disques vendus à travers le monde pour UB40.

Redécouvrez "Kingston Town" de UB40 :


Enfin en première position, on retrouve celui qui aurait pu être notre Ministre de la Culture tellement il est proche de l’actuel Président... Mais par chance, on a évité le pire ! Didier Barbelivien, accompagné de son acolyte Felix Gray, nous livre ici "A toute les filles". Hymne de tous les Don Juan, cet énorme tube de l’été 90 fut parodié par les humoristes stars de l’époque : les Inconnus. Si la personnalité de Didier Barbelivien est contestable, son talent ne l’est pas parmi les tubes écrits et composés par le chanteur. On peut citer "Michèle", "Mademoiselle chante le blues ", "Mon mec à moi", "Les hommes qui passent", "D'Allemagne", "On va s'aimer", "Sous les sunlights des tropiques", "Je te survivrai", "Est-ce que tu viens pour les vacances", "Quand je t'aime", "Ceux qui n'ont rien", "Entrer dans la lumière", "Il tape sur des bambous", "Elle préfère l'amour en mer", "La rivière de mon enfance", "Un roman d'amitié", "Elle m'oublie"...

Redécouvrez le clip (très kitch) d'"A toutes les filles" :


On n'était pas bien en 1990 avec tante Claudine ?