Charts in France (Thierry Cadet, rédacteur) : Salut Kamini ! Pour commencer, d'où es-tu originaire ? Non, je plaisante !
Kamini : Euh, tu connais Marly-Gomont ? (rires)
Es-tu surpris par l'accueil réservé à ton deuxième single, "J'suis blanc" (ndlr : classé 7ème des meilleurs ventes de singles en France en juin dernier) ?
Si le succès et les retombées de "Marly-Gomont" m'ont surpris, je dois dire que je le suis aussi avec "J'suis blanc" oui... Parce que rien n'était gagné d'avance, et même si j'ai un univers qui se tient et qui ne date pas d'hier, je n'étais pas certain que le public me suive au delà du premier titre, mais c'est le cas !
Comment définirais-tu ton "Psychostar World" ?
Il est rural et psychiatrique, c'est un condensé de tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent. Tu sais, dans la psychiatrie, où j'ai travaillé ces dernières années avant de publier "Marly-Gomont", j'en ai vu de toutes les couleurs ! (rires) Et je me suis enrichi, énormément. Mon "Psychostar World", c'est un peu de tout ça, et de ce que je suis depuis toujours aussi; dans mes rêves les plus fous ou dans la réalité.
Revois-tu d'anciens patients ?
Des patients non, mais des collègues oui. J'habite à Lille maintenant, mais je peux retourner à "Marly-Gomont" quand j'en ai envie, et je rends visite, non seulement à ma famille et à mes amis, mais aussi à certains collègues.
Les gens du village, et le public en général d'ailleurs, celui qui danse sur "Marly-Gomont", a-t-il percu, au delà du côté festif, la deuxième lecture de ton texte qui parle clairement de racisme et d'exclusion ?
Oui et non. Il y a ceux qui prennent le texte au premier degré, avec une seule lecture, et puis il y a les autres, ceux qui entendent que quelque part, effectivement le texte dénonce le racisme dont souffrent les noirs dans les petites communes ou autres.
As-tu eu des retours négatifs ?
Non, je crois que pour ceux qui ont compris, et qui étaient dans cette position de jugeur, le succès du titre a fait avancer les choses. Les mentalités évoluent lentement, mais si je peux y contribuer un petit peu à ma manière, j'en suis très heureux.
Pourquoi avoir choisi "Un p'tit coup de Motherfucker" comme troisième extrait ?
C'est le titre qui revenait le plus dans la bouche des gens à l'écoute de mon album. Personnellement j'aurai plus misé sur "Psychostar Show" ou "Psychostar World", mais tu sais tout ça n'a pas beaucoup d'importance, je les aime toutes de toutes façons. Elles font partie de l'univers Kamini.
Et son clip ? Sera-t-il toujours réalisé par tes soins ?
Bien sûr ! Mes soins et ceux de mes potes, j'y suis scénariste. Tu sais, c'est ça justement l'univers Kamini. Des clips réalisés avec peu de budget, par mes soins, façon BD, un peu... Et je peux te dire que c'est drôle ensuite de les voir diffusés sur MCM ou M6 ! (rires)
On murmure que tu aurais reçu des propositions pour le cinéma ?
(sourire) Oui. Jean-Pierre Mocky m'a contacté pour un rôle dans son prochain film aux côtés de Marie Gillain. Mais je t'avoue que, même si ça m'intéresse, je ne veux pas me dispercer pour le moment, alors on verra... J'ai aussi des projets en tant que réalisateur.
Toi qui gère beaucoup ta carrière tout seul, malgré l'aide de ton label : des envies de producteur aussi ?
(rires) Mais tu veux tout savoir ! Oui, peut-être mon petit frère ! (sourire) Mais il n'est pas assez sage pour le moment. Je lui répète sans cesse de travailler à l'école, mais il est super têtu et pas du tout discipliné. Côté musique, il fait une espèce de mélange entre le rap et la variété, complètement assumé, et c'est très intéressant. Il est très fort. A suivre donc...
Que penses-tu des gens qui disent que tu seras éphémère ?
Même si, évidemment j'ai conscience que tout ne dépend pas de moi, je leur donne rendez-vous dans dix ans et on en reparlera. Tu sais, de toutes façons, j'ai toujours fait de la musique, alors avec ou sans le succès, rien ne m'empêchera de continuer à en faire.
Pourquoi ne vis-tu pas sur Paris depuis le succès de "Marly-Gomont" ?
Justement parce que je ne veux pas me griller et garder les pieds sur Terre. A Paris, tu te fais vite entraîner, surtout dans ce milieu où les tentations sont grandes. Tu peux vite te perdre. Et c'est vraiment la première chose à laquelle je fais attention. Je reste dans une dynamique de travail, pas de starification.
Musique, clip, Victoire de la Musique, cinéma... tout te réussi !
Je vais te dire un truc, lors des Victoires de la Musique, j'ai dit n'importe quoi ! Je ne m'attendais tellement pas à gagner que je n'avais rien préparé et qu'au moment des remerciements quand je suis monté sur scène récupérer mon prix (ndlr : Victoire de la Musique pour le "Clip de l'année" avec "Marly-Gomont"), je n'ai rien dit. Si bien qu'aujourd'hui ils ne diffusent même pas les images parce qu'il n'y a rien d'intéressant ! (rires)
Quels sont tes projets ?
De la scène cet été sur pas mal de galas estivaux, notamment avec Faf Larage, Fatal Bazooka, Félicien... et puis aussi un projet mangas, une série télé, un court-métrage... je n'arrête pas !
Pour finir, une dernière question, depuis le succès de "Marly-Gomont", Kamini "fait-il plus quéquette" qu'avant ?
Kamini a toujours "fait quéquette", même si tu sais qu'à Marly-Gomont : pas de mobylette, pas de quéquette ! (rires)
Merci Kamini.
Merci mec ! A plus !
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Kamini "Un Ptit Coup De Motherfuck",
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