dimanche 17 mars 2024 13:36
"Une part entière de la culture" : la techno berlinoise fait son entrée à l'Unesco
Par
Théau BERTHELOT
| Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Grand moment pour la techno berlinoise. Le genre musical, représenté par des artistes comme Nina Kraviz ou Paul Kalkbrenner, fait son entrée à l'Unesco et s'installe désormais au patrimoine culturel allemand. Une grande "reconnaissance" nécéssaire pour les professionnels du secteur.
Crédits photo : Abaca
Qu'ont en commun Paul Kalkbrenner, Ellen Allien, Boys Noize, Modeselektor et Nina Kraviz ? Toutes et tous sont des stars de la techno berlinoise, qui a émergé dans les années 90 et désormais indissociable de la capitale allemande. Tant et si bien que le genre entre aujourd'hui dans l'histoire ! En effet, la techno berlinoise fait son entrée à l'Unesco, et fait donc désormais partie du patrimoine culturel allemand. Lancée par le musicologue Hans Cousto en 2011 et depuis soutenue par Ellen Allien ou Dr Motter, le fondateur de la Loveparade, l'idée a fait son bout de chemin et a été officialisée cette semaine par le site allemand de
l'Unesco. «
La culture techno à Berlin n'est pas seulement un style musical spécifique, mais aussi une alternative vécue aux pratiques classiques d'écoute de la musique » peut-on lire dans le communiqué du site : «
De la culture DJ qui a émergé les années précédentes, la techno est devenue la bande sonore de l'esprit d'optimisme après la réunification. La liberté qui en résulte a contribué à asseoir la scène techno et club si présente à Berlin. Les productions sonores et sonores sont étroitement liées à la ville et ont développé leur caractère particulier dans le contexte de la réunification allemande ».
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"Un jalon pour Berlin"
«
Les acteurs [de la scène techno berlinoise] s'enseignent et s'inspirent mutuellement en contact direct, lors d'événements et à travers des médias tels que des vlogs, des blogs, des magazines, de la littérature ou des plateformes en ligne avec des tutoriels et des master classes » poursuit le communiqué. L'officialisation de l'entrée de la techno berlinoise à l'Unesco ravit les amateurs mais aussi les professionnels du genre. Ainsi, la
Clubcomission de Berlin se réjouit de cette «
reconnaissance », qui représente «
un autre jalon pour les producteurs, artistes, opérateurs de clubs et organisateurs d'événements de Berlin » : «
Notre gratitude va particulièrement aux groupes comme Kraftwerk et les DJs et producteurs afro-américains tels que Underground Resistance from Detroit, qui ont contribué de façon décisive à la création et à la diffusion de la culture techno ». Pour la Clubcomission, cette avancée historique permet surtout de reconnaître enfin la scène techno comme «
une part entière de la culture » au même titre que «
les opéras, les théâtres et les salles de concert », après des années de lutte.