Que valent les albums d'Aya Nakamura, Pierre de Maere, Ava Max ? Nos critiques !
La rédaction de Purecharts passe en revue trois albums phares de cette fin janvier. Aya Nakamura ouvre son coeur sur "DNK", Pierre de Maere fait les présentations avec "Regarde-moi", tandis qu'Ava Max reste fidèle à ses habitudes pop sur "Diamonds & Dancefloors". Critiques en quelques lignes !
Crédits photo : Pochette / Marcin Kempski / Marilyn Hue
Aya Nakamura | "DNK"
Miss Bombastic. « Reviens-moi corazon » : dès la piste d'ouverture de son nouvel album "DNK", Aya Nakamura pose les bases et nous prévient qu'après l'état amoureux du précédent "Aya", elle laisse parler ici son coeur brisé après une rupture fracassante. Moins immédiat que ses précédents projets, "DNK" se veut plus personnel, plus intime, et donc plus mélancolique. Moins fierce, oui, mais ce n'est finalement pas une faiblesse, bien au contraire ! Car passé cette déception primaire, l'authenticité d'Aya Nakamura, son sens de la formule, une ribambelle de productions solides et des invités bien choisis (sauf Myke Towers totalement dispensable sur "T'as peur") finissent par convaincre au fil des écoutes. Affectée par le départ de son compagnon, la chanteuse, consciente d'être en prise avec une relation toxique, passe par tous les états au long de ses 15 pistes sincères où se mélangent R&B, zouk, pop ou beats afro. Ainsi, l'espoir, la tristesse, la confiance en soi, le dédain, les doutes, l'appétit sexuel ou l'acceptation parcourent autant de ballades ("J'ai mal" qui dévoile une plume plus sensible et poétique) que de bangers ("Le goût", "Daddy", "Baby", "Haut niveau", "Bloqué") qui devraient affoler les compteurs et faire sensation en live. Homogène mais étonnement pas répétitif, "DNK" permet à Aya Nakamura d'humaniser son personnage, d'imposer son style unique, entre sensualité et spleen, et donc de nous faire danser tout en nous touchant. JG
Ça ressemble à l'album plus adulte d'une artiste en évolution A écouter : les tubes "Tous les jours", "Coller", "Daddy", "Bloqué" ou "Le goût", le superbe "J'ai mal" A zapper : "Beleck", trop brouillon, "Corazon" un peu mou
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Pierre de Maere | "Regarde-moi"
Devant l'objectif. Ancien étudiant en photographie, Pierre de Maere est un esthète à l'oeil aiguisé. Dès ses premiers clips, le chanteur belge, inspiré par des artistes avant-gardistes comme Lady Gaga ou Stromae, s'est façonné un univers de papier glacé conviant les arts, le divin et le romantisme. Une proposition forte couplée à la faveur de lalgorithme TikTok qui a transformé son single ''Un jour je marierai un ange'' en tube accrocheur. Coup d'éclat unique ou vraie ascension ? Son premier album ''Regarde-moi'' offre la réponse : oui, il y a plus qu'un beau visage angélique et une façon de rouler les R chez Pierre de Maere. Musclée par touches bien dosées à des battements électroniques (''Animaux", ''Ta mère est folle'') ou une esthétique de musique urbaine (l'utilisation de l'auto-tune façon Kanye West sur ''J'aime ta violence''), la pop sophistiquée du jeune artiste de 21 ans déploie un charme sonique assez magnétique, fruit d'un travail minutieux avec son frère ingénieur du son. Là où sa musique gagnerait en universalité, c'est au niveau des textes, souvent trop ésotériques et brumeux, qui rajoutent de la distance à une image déjà presque inaccessible. Son nouveau single, le génial ''Enfant de'', offre à ce titre la synthèse parfaite entre l'exigence élégante qu'il recherche et cette ferveur tangible qui font la marque des artistes populaires. La pierre angulaire d'un premier disque plein de promesses pour l'avenir. YR
Ça ressemble à un défilé attrayant qui pique la curiosité A écouter : "Enfant de" (en boucle), "Roméo", le plus sombre "Regarde-moi", "Jour -3" et "Mercredi", single évident A zapper : "Bel-Ami" et ses maniérismes
Ava Max | "Diamonds & Dancefloors"
Sweet but disco. « Je crois que "Sweet But Psycho" a, en quelque sorte, ouvert à nouveau la voie à la pop » déclare-t-elle à Rolling Stone. Présomptueuse Ava Max ? Toujours est-il que, sans être révolutionnaire, son premier album "Heaven & Hell" était une belle réussite, remplie de petits tubes pop efficaces, à défaut d'être inoubliables, et de samples bien trouvés. Il en est de même pour son deuxième album "Diamonds & Dancefloors", qui voit le jour après une fuite en ligne il y a plusieurs mois. Et sans surprise, il s'agit là du digne successeur de "Heaven & Hell". En effet, Ava Max reprend les choses là où elle les avait laissées il y a deux ans et demi avec des chansons disco-pop, influencées par les années 80, 90 et 2000, pour panser sa peine sur le dancefloor. Thème ô combien usité qu'elle explore une nouvelle fois avec des beats efficaces et des titres courts, le plus long durant 3 minutes 10. Ainsi, il est encore question d'ex problématiques ("Maybe You're The Problem", "Get Outta My Heart") et des critiques à son égard ("Weapon"), sentiments contrariés qu'elle exorcise sur la piste de danse ("Turn Off The Lights"). Et à l'écoute des excellents "Ghost", "One of Us" ou le morceau-titre "Diamonds & Dancefloors" (qui commence sur les mêmes notes que "My Head & My Heart"), on a bien envie de la rejoindre. Certes, les chansons de "Diamonds & Dancefloors" ne révolutionneront pas la pop, mais chacune contient un petit plus : un sample, une idée mélodique ou un refrain accrocheur qui nous fait immédiatement bouger la tête ou le bassin. Et c'est peut-être la plus grande force de ce disque sans prétention mais terriblement énergique ! TB
Ça ressemble à un album pop classique sans être révolutionnaire A écouter : les tubes en puissance "Ghost" et "Diamonds & Dancefloorx", "In The Dark" A zapper : "Last Night On Earth", vaine tentative de sonner comme The Weeknd