Crédits photo : Montage Pure Charts Bestimage
Heureux de repartir sur les routes pour une tournée des festivals,
Indochine a posé un ultimatum au festival Les Déferlantes, déplacé à Perpignan - ville dirigée par Louis Aliot du Rassemblement National - sans consultation des artistes : «
Nous demandons expressément à la direction des Déferlantes de déplacer ce festival dans un autre lieu, faute de quoi, nous annulerons notre venue ». Un communiqué qui a irrité les organisateurs, rappelant «
avec tristesse et stupeur » que leur événement est «
non politisé », mais aussi
Jordan Bardella, dirigeant du RN, agacé : «
C'est profondément sectaire et irrespectueux pour les milliers de leurs fans qui, probablement, sont aussi des électeurs du Rassemblement national. (...) Quand on est artiste, on ne fait pas de la politique. On ne trie pas les gens qui viennent à ses concerts en fonction de leurs opinions politiques ». Dans la foulée,
Louise Attaque a également menacé de ne pas se produire aux Déferlantes en juillet prochain.
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"On n'est pas en URSS quand même !"
Des menaces prises très au sérieux par les organisateurs du festival qui ont
finalement plié face à Indochine et Louise Attaque. «
Sans artiste, pas de festivals » rappellent-ils dans un communiqué, assurant que Les Déferlantes n'auront donc pas lieu à Perpignan : «
Nous nous mettons dès à présent en quête d'un nouveau lieu pour que le festival puisse se tenir dans les Pyrénées Orientales aux dates prévues ». Une situation épineuse qui a conduit à un débat animé hier soir dans "Touche pas à mon poste", durant lequel la quasi totalité des chroniqueurs se sont prononcés contre le boycott des artistes. Seule Valérie Benaïm a eu une voix dissonante. «
Malgré tout, un artiste fait ce qu'il veut. On ne peut pas obliger un artiste à se produire là où il n'a pas envie de se produire. Par ailleurs, la genèse de l'histoire, c'est qu'ils ont été mis devant le fait accompli. (...) Et moi je pense que contrairement à ce que dit Jordan Bardella, un artiste, c'est aussi politique » a-t-elle indiqué, avant d'expliquer : «
Ils prennent peut-être le risque de se couper d'une partie de leur public mais c'est un choix, et ils font ce choix en connaissance de cause ».
Pour clore le débat, le maire RN Louis Aliot a été joint par visioconférence afin de connaître son ressenti sur la polémique. «
Je ne suis pas organisateur, je suis juste la ville d'accueil. On a appris vendredi qu'Indochine ne voulait pas venir, mais c'est proprement une position de circonstance. Depuis que je suis élu, Perpignan a accueilli des dizaines d'artistes, MC Solaar, Alain Souchon, Véronique Sanson, Mika... et ça n'a posé aucun problème. (...) Là, d'un coup, Indochine pose son ultimatum, je trouve ça scandaleux » a estimé l'homme politique, assurant ne pas avoir utilisé l'image d'Indochine pour faire la promotion du Rassemblement national : «
Tout ça est faux, c'est un mensonge ». Aurait-il dû faire profil bas ? «
Mais attendez, on me dit que les Déferlantes vont signer à Perpignan, je fais un tweet "Bienvenue aux Déferlantes", pas "bienvenue à Indochine". Je suis le maire de la ville, (...) je ne vois pas où est le problème. On n'est pas en URSS quand même ! » a-t-il répondu, n'appréciant pas le «
chantage » d'Indochine. Fin du scandale ?