Crédits photo : Montage Pure Charts / Fabien Chareix
Les temps forts : Sia, Muse, CHVRCHES...
Cette année plus que jamais, le Sziget Festival a fait fort au niveau de la programmation. Et les artistes les plus attendus ont (presque) tous tenus leurs promesses. En premier lieu,
Muse qui a assuré
un concert puissant et qui, sans l'énorme mise en scène de sa tournée actuelle (avec ses drones et les rideaux), a emporté le public dans son univers grâce à une armée de tubes (
"Psycho", "Hysteria", "Madness", "Time Is Running Out"...), des solos de guitares bluffants et une aura unique. Dans un autre genre, Sia aussi a impressionné. Planquée dans un coin de la scène, la chanteuse australienne a conquis la foule avec
une vraie performance artistique, malgré un concept troublant et une setlist mitigée pour seulement 1h de show. Mais ses versions de "Diamonds", "Titanium" en piano-voix ou encore "Breathe Me" ont effacé les imperfections !
Crédits photo : Fabien Chareix
Avec leurs tubes régressifs, Sum 41 a rappelé de nombreux souvenirs à celles et ceux qui étaient ados au début des années 2000, en reprenant ses hits rock FM "In Too Deep", "Fat Lip" ou "The Hell Song", qui ont enflammé la fosse de la Main Stage sous un soleil de plomb. Changement d'ambiance lors du show de CHVRCHES. Comment se lasser de la voix aiguë mais puissante de Lauren sur ses pépites électro-pop, déjà dingues sur disque et qui prennent encore plus de relief sur scène ? On en redemande encore et encore ! De son côté, le show offert par Bastille a sonné comme une belle promesse : entre les hits fédérateurs
"Pompeii" ou "Of The Night", la bande de Dan Smith a embarqué la foule avec une poignée d'inédits savoureux tirés du nouvel album
"Wild World", à paraître à la rentrée. Bien trop rare sur scène, le groupe
M83 a fièrement représenté les couleurs de la France au moyen d'une setlist éclectique. Incontournables, les bombes "Midnight City" et
"Do It, Try It" ont laissé place à des purs moments de grâce lorsque les vertigineux "Wait" ou "We Own The Sky" - pourtant pas franchement calibrés pour un festival - ont résonné dans l'A38. Frissons garantis ! Mention spécial au show final proposé par Hardwell qui, à base de tubes électro ravageurs, mais aussi des flammes, lasers et un feu d'artifice final, nous en a mis plein les yeux et les oreilles.
Crédits photo : Fabien Chareix
Les bonnes surprises : Oscar and the Wolf, Jain, MØ...
La vraie claque de cette semaine reste Oscar and the Wolf. Le groupe belge, emmené par le décomplexé Max Colombie, a donné une bonne leçon à ses pairs le temps d'un show bluffant où les titres enivrants et mélancoliques de son premier album "Entity", sans oublier son nouveau single "The Game", ont été musclés en live pour faire danser le public, agrémentés de rafales de synthés, de jets électro et d'une fièvre hip-hop. On ne s'en remet pas !
On ne s'attendait pas non à vibrer autant devant le concert brûlant de Tinie Tempah. Accompagné d'un MC, l'artiste britannique a enchaîné tous ses hits, sans grande subtilité c'est vrai, mais ça marche ! "Written in the Stars", "Not Letting Go" avec Jess Glynne,
"Girls Like" feat. Zara Larsson, "Earthquake" et son dernier titre "Mamacita" avec Wizkid ont fait grimpé la température, avant un final déjanté et destructeur sur "Tsunami (Jump)" de DVBBS, qui a bien porté son nom ! Le duo féminin BOY a apporté un peu de douceur avec ses titres pop parfois folk, d'une tendresse absolue mais toujours accrocheurs comme "We Were Here", "Little Secrets" ou "Drive Darling". De quoi donner lieu à une demande en mariage sur scène ! Adorable.
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La France était également à l'honneur au Sziget Festival. C'est Jain qui a remporté tous les suffrages grâce à son mélange de pop, world music et de hip-hop, devant un public massif. Aussi douce que féroce, la chanteuse a présenté les morceaux de son premier album "Zanaka", faisant danser les festivaliers au son des tubes "Come" et
"Makeba" bien évidemment, tout en présentant deux titres inédits "Paris", en hommage aux attentats, et l'énergique "Dynabeat", assurément l'un de ses prochains tubes. Coup de coeur ! Gourous de l'élégance, Alex Turner et Miles Kane des Last Shadow Puppets ont joué à fond la carte de la complicité. Sur la Main Stage en plein après-midi, leur concert a été à leur image : drôle, nonchalant, vif, piquant et furieusement rock'n'roll. Dans un registre beaucoup plus léger, Years & Years a musclé son jeu. Mieux maitrisée qu'à ses débuts mais toujours aussi fraîche, la proposition du trio a fait mouche auprès de festivaliers emballés par une pop détonante (
"Kings") et la personnalité attachante d'Olly Alexander, qu'on a pu voir ému de lire des pancartes brandis par ses fans ou en train de twerker avec ses choristes, entouré d'un drapeau gay !
Crédits photo : Fabien Chareix
Bon point à MØ et son show endiablé qu'elle a mené avec une énergie dingue pour présenter ses hits
"Lean On",
"Final Song" ou "Cold Water", sans oublier des covers d'Elliphant et Frank Ocean, et même quelques inédits alléchants ! On attend son nouvel album avec impatience... Programmé à l'A38 le dernier soir du festival, le duo Crystal Castles n'a eu besoin que de quelques secondes pour embraser un public chauffé à blanc et bien trop heureux d'exulter une ultime fois. A coups de déflagrations électro-punk d'une frénésie sans limite, Ethan Kath et sa nouvelle recrue, Edith Frances, ont plongé la foule dans une sorte de transe collective. Dément !
Les déceptions : Rihanna, David Guetta...
Tout le monde attendait
le concert de Rihanna avec impatience. Mais après 30 minutes de retard, la popstar a enchaîné ses tubes à la va-vite, sans trop d'implication, tout en offrant les titres de son dernier album "ANTI". En à peine plus d'une heure, la chanteuse a oscillé entre du playback, des chorégraphies simplistes et de vrais bons moments de musique comme lors des trois derniers titres, "Diamonds", "FourFiveSeconds" et l'incroyable
"Love on the Brain", où elle a été irréprochable et en pleine connexion avec la foule. En un mot : frustrant !
Crédits photo : Fabien Chareix
David Guetta aussi a quelque peu déçu lors de
son set retransmis en live, qui a pourtant fait le plein. Sans grande conviction, le DJ a aligné ses plus gros hits, mais en les revisitant à chaque fois dans des versions pleines de testostérones et de beats house agressifs. Bien pour danser, moins pour savourer (et chanter) les chansons qu'on connait par coeur ! De son côté,
Manu Chao a mis le feu à la Main Stage, mais ne nous a pas vraiment emballés. Le chanteur français, véritable star de la musique latine, a proposé des arrangements peu variés, basculant parfois dans une ambiance kermesse à la Patrick Sébastien... Mais la foule a eu l'air d'aimer ça ! Pas nous. Enfin, Sigur Ros a fait s'arrêter le temps lors de son concert aérien, mais sa musique, pas vraiment taillée pour un festival, n'a pas été savourée à sa juste valeur. Le programmer, surtout à 19h15 avant Muse, était-ce une très bonne idée ?
On a aimé : l'aménagement de l'île, les nombreuses animations et attractions, l'atmosphère du festival et son public bon esprit, l'excellente programmation, la scène de l'A38, la gentillesse du personnel, l'accueil de l'équipe française à l'Apéro Camping, un vrai sentiment de liberté...
On a détesté : l'attente interminable (2h30) pour récupérer nos bracelets le premier jour, quand deux concerts intéressants se chevauchaient, le coin presse mal aménagé pour les journalistes...
Crédits photo : Fabien Chareix
Le Sziget Festival en chiffres :
- Un record : 496.000 festivaliers, de 112 nationalités différentes, réunis en une semaine sur l'île de la liberté et ses 76 hectares alloués au Sziget !
- La France est la 3ème plus grosse population du festival, après les Britanniques et les Hollandais
- 1.200 agents de sécurité ont été mobilisés sur place
- 8.000 ouvriers au total ont monté les différentes scènes et installations... dont près de 2.000 toilettes portables !
- Le budget du festival édition 2016 ? 20 millions d'euros... dont 1 million empoché par Rihanna pour son concert, selon la presse hongroise. Le festival n'a ni confirmé ni infirmé cette somme
- 3 Awards : le Sziget Festival a remporté deux fois le prix du Meilleur festival d'Europe en 2012 et 2014, et le prix du Meilleur line up lors de l'édition 2015
- 65.000 personnes : c'est la capacité de la Main Stage !
- 3 semaines : c'est le temps dont bénéficie l'organisation pour remettre l'île d'Obuda dans son état d'origine après le festival