Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Dénonçant le sort réservé des migrants, le dernier clip de M.I.A. fait grincer les dents du... PSG. La raison ? Dans "Borders", la rappeuse britannique détourne un faux maillot à l'effigie du club de football français, lequel entend bien défendre son image de marque.
Crédits photo : Montage Pure Charts /PSG/YouTube
M.I.A. a frappé fort avec la mise en ligne, fin novembre dernier, de son nouveau clip : "Borders". Sur ce titre électro-oriental, la rappeuse d'origine sri-lankaise prône des valeurs de liberté et de croyances, ses thèmes de prédilection. Et pour appuyer son propos, l'artiste a choisi de secouer les consciences à travers une vidéo choc tournée parmi des réfugiés. On y découvre donc des centaines d'hommes et de femmes condamnés à errer sur les plages, entassés sur des bateaux perdus en pleine mer pour tenter de passer par-dessus des barbelés, à la recherche d'une vie meilleure, loin de la guerre. Un écho à la crise des migrants qui paralyse l'Europe depuis un an. Avec ce message teinté de politique, M.I.A. continue de bâtir l'image d'une artiste à convictions prête à tout pour les défendre. Quitte à s'attirer les foudres du... PSG.
Le maillot de la discorde
Le célèbre club de football français vient de faire parvenir à la rappeuse une lettre lui intimant de retirer son clip "Borders" des plateformes vidéos. La raison ? M.I.A. y arbore sur plusieurs plans un t-shirt détourné de l'équipe du Paris Saint-Germain, sur lequel le sponsor qatari "Fly Emirates" a été remplacé par "Fly Pirates". Une façon de dénoncer les conditions de vie des ouvriers assignés aux travaux prévus pour que le Qatar puisse accueillir la Coupe du monde de football en 2022... L'association entre la vidéo et le PSG n'a donc guère plu au directeur général délégué du club, Jean-Claude Blanc. « Nous considérons que l'utilisation de notre marque et image dans un clip dénonçant le traitement des réfugiés est une source de discrédit pour notre club et fausse notre politique de communication publique. En nous causant un préjudice d'image, vous avez indûment pris avantage de la considérable réputation de notre club », peut-on lire dans le courrier adressé à M.I.A. Pour justifier son propos, l'homme d'affaires évoque différents articles de presse et rappelle que le PSG a, à travers sa fondation, fait un don d'un million d'euros au Secours Populaire et à l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).
Afin d'éviter tout amalgame, le club intime la rappeuse de retirer les passages du clip où elle porte le dit-maillot dans un délai de 24 heures. « Nous nous réservons le droit de rechercher tous les remèdes juridiques pour compenser le préjudice dont nous avons déjà souffert et continuerons à souffrir, et nous nous réservons le droit d'engager toutes procédures, y compris judiciaires si besoin, pour protéger nos intérêts », conclut le directeur du club. Une menace qui, visiblement, peine à faire son effet : l'artiste a diffusé la lettre et s'amuse à poster des clichés où elle porte le faux t-shirt. « Moi et le sport, une histoire d'amour et de haine » a-t-elle lâché d'un ton ironique sur Twitter. L'interprète de "Bad Girls" fait ici référence au procès qui l'oppose depuis trois ans à la Ligue nationale de football américain (NFL) dans l'affaire du doigt d'honneur du Super Bowl.