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lundi 18 janvier 2010 0:00

Manu Larrouy en interview

Fort de la parution de son premier album "Mec à la coule", et de nombreux concerts à travers toute la France, le séduisant Manu Larrouy assurera les premières parties de Marc Lavoine, du 19 au 31 janvier prochain, au Casino de Paris. Nous l’avons rencontré.
Salut Manu, le grand public te connait depuis la parution de ton single "Mec à la cool" l’an dernier, mais d’où es-tu originaire (Thierry Cadet, Rédacteur en Chef adjoint) ?
Manu Larrouy : Je viens de Toulouse. Je suis arrivé à Paris il y a sept ans, et c'est là que j'ai réellement commencé mon métier. J'ai été "Découverte des Francofolies", puis j'ai fait quelques premières parties, notamment celles de -M- et Paris Combo.

On murmure qu'il existe également un premier opus paru en 2005, "Intérieur bouts d'ficelle", paru sous le nom de Manuel...
(rires) Oui. Il s'agit d'un disque que j'ai autoproduit à l'époque avec les moyens du bord. Il est devenu très rare. Dans cet album je faisais une reprise de Boris Vian, et je chante encore aujourd'hui les chansons "Et si", "Des bulles" et "La ruée vers l'or", c'est tout (sourire).

Pourquoi avoir choisi de publier en amont de la sortie de ton dernier album, un EP 5 titres avec quelques extraits de l’opus, et la reprise de "La javanaise" de Gainsbourg - non inclus dans l'album ?
C’était une manière de faire découvrir mon univers un peu plus que sur un simple single 2 titres. On a longuement hésité avant de sa parution, parce que cela se fait rarement, surtout quand on a la certitude que l’album entier va suivre. Mais cela a permis au public de s’intéresser un peu plus à mon univers, qu’à "Mec à la cool" et à son clip réalisé par François Pécheux, afin de se procurer l’album ensuite si cela lui plaisait. Deezer a beaucoup aidé aussi.

Es-tu satisfait de l’accueil de cet EP (Top 57 en 2009), et de l’album entier qui a suivi par la suite (Top 145 en 2009) ?
Dans la mesure où il n’y a pas eu beaucoup d’Airplay, aussi bien avec "Mec à la cool" qu’avec "Carla (roue tourne)", oui (sourire). Tu sais, les radios maintenant sont le nerf de la guerre… si tu n’as pas de passages radios, c’est difficile de se faire connaitre. Alors il y a la scène aussi évidemment, ce que je fais depuis fort longtemps d’ailleurs, mais c’est beaucoup plus long.

Visionnez le clip de Manu Larrouy, "Mec à la cool" :


Tu as d’ailleurs aussi bien joué dans des salles (Sentier des Halles…), qu’en premières parties d’autres artistes (Anaïs, La Casa, Tryo…), en plateaux partagés (Grace, Pep’s…) ou dans des bars, quel conditions préfères-tu ?
Toutes ! Chacune apporte au public et à mon équipe des sensations et des émotions différentes. Par contre, l’idéal est bien sûr de jouer dans les meilleures conditions techniques afin que le son soit optimum. Mais je joue différemment, et les émotions ne sont pas les mêmes, que ce soit en première partie d’Anaïs à l’Olympia, ou dans un bar en guitare/voix. J’ai joué aussi directement chez l’habitant, et au sein du Van’s du Mouv’ grâce à Bruno Lorenzi pour "Tour à la cool", à travers une tournée l’été dernier. Bruno a par ailleurs réalisé un joli documentaire d'une quinzaine de minutes à cet effet.

Visionnez le documentaire de Bruno Lorenzi :
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Les gens veulent toujours te mettre dans une case, tant mieux s'ils n'y parviennent pas
Dans le morceau "Le dernier mot", tu déclares «pour les rockeurs moi je suis trop chansons, et pour les chanteurs moi je suis trop boxons», est-ce toujours le cas ?
Oui (sourire). Pour les "Inrocks" je suis trop chansons, et pour les autres, je suis trop en marge. Les gens veulent toujours te mettre dans une case, et tant mieux s'ils n'y parviennent pas ; même si parfois ça handicap, ou en tout cas c’est plus long pour l'identification... Regarde par exemple Camelia Jordana lors de "Nouvelle Star", très vite la presse en a fait la jeune fille à lunettes qui ressemble à Ugly Betty etc. Je crois qu’il faut essayer d’être au minimum malléable afin de laisser libre ton esprit créatif.

Ne penses-tu pas que ton discours politiquement incorrect puisse être un handicap aussi vis-à-vis de certains médias ?
C’est certain, mais je reste moi-même. Regarde, si certains ne m’invitent pas, Nagui lui a eu un coup de cœur sur mon univers, et m’a invité à participer à "Taratata" ; j’y perds d’un côté, mais j’y gagne de l’autre finalement. Et puis je n’ai pas de point de vue particulier, j’ai seulement un point de vue citoyen.

Visionnez Manu Larrouy lors de "Taratata" :


J'ai seulement un point de vue citoyen
Orienté politiquement quand même. "Carla (roue tourne)" par exemple, a une double lecture au niveau du texte…
C’est voulu. Il faut ensuite que les gens se fassent leur propre histoire. La chanson française a tendance a être beaucoup trop précise : «elle a mis son briquet près de l’Orangina, etc.» (sourire)… J’aime les doubles sens. Une chanson comme "Les ponts" par exemple parle à la fois d’une rupture sentimentale, mais aussi des frontières.

Visionnez le clip de Manu Larrouy, "Carla (roue tourne)" :


Es-tu plus attaché au texte ou à la musique, quand tu écoutes une chanson ?
Au deux. Les deux sont importants à mes yeux. Même s’il est vrai qu’en France, on a une culture littéraire, très forte. On reste attaché à des problèmes liés à l’identité nationale, aux racines etc. C’est très français de lever les drapeaux bien hauts. Mais moi qui ai fait mon armée en Nouvelle-Calédonie par exemple, je vais au-delà de ça. Tout ça m’a toujours fait sourire.

A quoi ressemble ton public ?
J’ai un public sympa et large, même si une certaine presse me perçoit comme un ado qui parle aux ados (rires).

Si bonheur il y a, il est dans l'équilibre. Ma culture est dans le mélange
Et toi, où te situes-tu ?
Je suis un trentenaire avec des parents issus de mai 68. Je n’ai pas de barrières ici ou là. Les barrières de toutes façons, selon moi, soit tu les mets, soit tu les enfreins. J’ai choisi le côté dans lequel je veux être (sourire), et surtout, je ne crois absolument pas aux extrêmes ; si bonheur il y a, il est dans l’équilibre.

Quel est le tien d’équilibre ?
Parlons de mon équilibre artistique, qui est très large par exemple. J’aime l’art de rue, mais je trouve aussi très chouette un opéra avec de grands décors magnifiques. Les deux sont aussi intéressants l’un que l’autre. On attend des politiques que l’art soit moins figé, qu’ils favorisent la culture dans toute son entité, avec toutes ses variantes. L’opéra est une culture, le rap est une culture, le rock est une culture, certes, mais elles ne sont pas incompatibles. Le problème en France c’est que si tu écoutes AC/DC, tu es rock, si tu écoute "Carmen", tu es classique… Il faut voir plus loin que ça. Je suis tout ça à la fois. J’aime en avoir plein les oreilles grâce à l’énergie et au gros son d’un concert rock, mais j’aime aussi de temps en temps écouter un orchestre classique, le son du bois, de la nature, parce que mes oreilles n’en reviendront pas (sourire). J’écoute du reggae, de la chanson, du rock, de la funk, de la musique africaine, du jazz - tout me transporte, différemment. Ma culture est dans le mélange.

Quelle formation musicale t’accompagnera en premières parties de Marc Lavoine au Casino de Paris, du 19 au 31 janvier prochain ?
Au Casino de Paris, je vais jouer en formation guitare, basse et batterie. Mon batteur, Julien Brandwijk, est là depuis toujours ; quant au bassiste et au guitariste, ils sont nouveaux. Les chansons évolueront également de l’album à la scène. "Le cœur gros" par exemple, peut aller jusqu’à 5min en live, "Maria" évolue également… c’est la magie des concerts (sourire).

J'aime Marc Lavoine parce qu'il est sincère
Que penses-tu de l’univers de Marc Lavoine ?
J’aime Marc Lavoine parce qu’il est sincère. Il a par ailleurs aussi de belles chansons, et surtout beaucoup de tubes (rires) ! Je ne peux être qu’admiratif d’un tel parcours, et puis je me sens en phase avec lui.

Combien avais-tu écrit de chansons avant de choisir les douze qui composent ton premier album ?
J’avais écrit le double de chansons, entre vingt-cinq et trente, étalées dans le temps. Ma la toute première de l'album a avoir été écrite, c'est "Toulouse", par nostalgie quand je suis arrivé sur Paris. C'est d'ailleurs avec cette chanson que j'ai signé en éditions chez Warner Chapell. Elle est donc très symbolique.

Mélanie (Diam's) s'est réellement investie dans l'élaboration et la structure de mon album
Tu as signé ensuite sur le label Motown, celui dont Diam's est directrice artistique ?
Oui. Et Mélanie s'est réellement investie dans l'élaboration et la structure de mon album. Elle met beaucoup de sincérité dans son écoute. C'est grâce à "Mec à la cool" qui était arrivé à ses oreilles, qu'elle m'a contacté. Le disque a ensuite été réalisé à Londres avec Mike Pelanconi, qui a notamment travaillé avec Lily Allen. Et sur "Le cœur gros" par exemple, c'est le cubain Oreste Noda, percussionniste de Ska Cubano, qui est venu jouer dessus !



Comptes-tu celles écrites pour les autres également, Maya Barsony notamment ?
Non. Je te parle des miennes. "La pompe à diesel" pour Maya c’est une autre histoire. On s’est rencontrés, et elle s’est appropriée mon texte. J’aime l’idée qu’un interprète puisse faire se faire sienne une chanson.

As-tu des projets de textes pour d’autres artistes ?
Florent Pagny m’a demandé de lui écrire une chanson. J’aime l’idée de m’investir dans l’univers de quelqu’un. Des femmes particulièrement (sourire). J’ai toujours trouvé intéressant de mettre mes mots dans la bouche d’une femme. Cela peut réveiller également la part de féminité qui est en moi. C’est enrichissant pour chacun.

Tu traites également beaucoup des relations amoureuses dans tes textes, est-ce que tout est autobiographique ?
En grande partie oui.

La paternité est-elle chère à tes yeux ? Tu l’évoques notamment dans "Zéro" : «Quand je serai grand, j’aurai des…»…
Évidemment. L’enfance, je l’évoque aussi bien en pensant à la mienne, qu’à celle que vivront mes enfants. Mais elle fait partie des thèmes qui me sont chers, c’est vrai (sourire).

De nombreux artistes sont également venus te prêter main forte sur ton album : -M-, Olivier Lude…
Oui. Ils ont beaucoup de talents. Chacun m’a apporté quelque chose de différent, à amener sa pierre à l’édifice, c’est ce dont je te parlais tout à l’heure, ce sont des mélanges, des univers qui se rencontrent…

Je prépare déjà la parution de mon second album pour septembre 2010
Pourquoi avoir reporté la date du 4 décembre dernier que tu aurais dû honorer au Café de la Danse ?
Parce que je devais préparer les premières parties de Marc Lavoine et que je n’ai pas voulu tout court-circuiter. La date prévue au Café de la Danse sera reportée à la rentrée prochaine, car je prépare déjà la parution de mon second album pour septembre 2010. Il y a notamment des chansons que je joue déjà sur scène.

Pour finir, es-tu finalement allé voir Johnny en concert ?
(rires) Non, toujours pas (sourire).

Merci Manu pour ta sincérité.
Merci à toi Thierry.

Pour en savoir plus, visitez manu-larrouy.artistes.universalmusic.fr, ou son MySpace officiel.
Pour réserver vos places de concert, cliquez sur ce lien.
Pour écouter et/ou télécharger le premier album de Manu Larrouy, cliquez sur ce lien.

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