Yoann Freget

Crédits photo : Bestimage
Louane, Kendji Girac, Slimane, Claudio Capéo, les Fréro Delavega... Depuis quelques années, les artistes issus de "The Voice" sont ceux qui squattent les charts et vendent des disques par centaines de milliers. Mais que deviennent les autres candidats, dont l'exposition médiatique a été moindre ? 20 Minutes est parti à la rencontre de Yoann Fréget. S'il a aujourd'hui réalisé un rêve tout particulier, la route fût semée d'embûches pour le jeune artiste. En 2013, le candidat fait sensation lors de son audition à l'aveugle avec sa reprise de "The Greatest Love of All" de Whitney Houston. Dans l'équipe de Garou, le chanteur remporte la finale très serrée face à Olympe de la deuxième saison du télé-crochet de TF1, devant plus de 7 millions de téléspectateurs.

Un manque de soutien de la maison de disques ?

A sa sortie de la compétition, il a pour mission de faire mieux que Stephan Rizon, vainqueur de la saison 1 dont l'album a été un échec (15.000 ventes). Malheureusement, l'histoire se répète pour Yoann Fréget dont le disque "Quelques heures avec toi" ne s'écoule qu'à 10.000 exemplaires. Alors, le chanteur va pointer du doigt l'absence de soutien de la part de la maison de disques. « J'ai fait la promotion de mon album avec seulement l'aide de mon manager et mon attachée de presse, et non pas avec le soutien de ceux qui auraient dû (...) Ces gens-là ne respectent absolument pas le public (...) Cela fait des années que l'on voit des gens qui remportent des télé-crochets, où des millions de gens votent pour eux, et derrière, la promotion ne suit pas » expliquait-il alors, déçu.

Son rêve ? Chanter dans le métro !

S'il mène sa vie entre Paris et New-York, Yoann Fréget (désormais Yoann FreeJay) a enfin pu réaliser un rêve qui lui était cher : chanter dans le métro. Un drôle d'envie qui a pu voir le jour au début du mois de décembre dans la capitale. « J'ai toujours admiré les musiciens de rue, j'ai toujours trouvé cette prise de position courageuse. Il n'y a plus de paillettes, plus d'artifices, personne n'est attendu dans la rue. On est jugé sur une seule chose : est-ce que l'on touche le coeur des gens ou pas » explique le Montpelliérain dans les colonnes de 20 Minutes. Inspiré par son père Eric, qui chantait déjà dans le métro, l'interprète de "Sauras-tu m'aimer ?" a enfin sauté le pas : « Depuis ma victoire à The Voice, je me suis interdit de le faire, je me demandais comment ma démarche allait être comprise. J'avais peur de la malveillance (...) Je trouve ça dommage que les codes qu'on nous impose dans le milieu du show-business font qu'une fois qu'on a atteint une certaine notoriété, on ne pourrait pas faire ces choses-là, parce que si on le fait, ce serait, soi-disant, parce qu'on a tout perdu ».

Je vous annonce une grande nouvelle! J'ai réalisé un nouveau rêve 🎶 improbable pour certains peut-être. Quelques mois avant de gagner @TheVoice_TF1 devant + de 10 millions de personnes j'avais obtenu mon accréditation de #MusicienDuMétro mais (la suite en vidéo 😁🚇) @RATPgroup pic.twitter.com/XdGY45vpcU

— Yoann FreeJay (@YoannFreeJay) December 3, 2019

Et ce résultat semble déjà porter ses fruits : « Certaines personnes m'ont dit qu'elles m'avaient reconnu à la voix. Elles ont rebroussé chemin pour venir me voir ! ». Pour lui, cette situation est surtout l'occasion de « tourner la page » même s'il n'oublie pas ses années au coeur de l'industrie : « Je pourrais écrire un livre de 150 pages sur les bâtons dans les roues qui m'ont été mis, mais je pourrais aussi écrire un livre de 1.000 pages sur toutes les belles choses qui me sont arrivées depuis que j'ai commencé à chanter ». En parallèle, Yoann Fréget fourmille de projets, entre un album qu'il annonce écrire depuis 2016 et la création d'un concert basé sur l'improvisation : « Je fais régulièrement des concerts, en France, à l'étranger, je fais des soirées privées. Je n'aime pas que l'on attende des artistes une sorte d'inaccessibilité. Mon truc, c'est partager ». Sa revanche, conclut-il, est de faire « Ma revanche, je la prends en faisant ce qui me rend heureux sans me soucier des codes » conclut-il.