Thomas DutroncVariete Francaise » Variété française
dimanche 13 novembre 2022 10:25
Thomas Dutronc en interview : "On voulait faire quelque chose de bien pour mon père"
Par
Théau BERTHELOT
| Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Thomas Dutronc sort l'album "Dutronc & Dutronc" en duo avec son père Jacques. En interview pour Purecharts, le chanteur se confie sur ce disque à deux, son honneur de travailler avec son père, la santé de sa mère Françoise Hardy, ainsi que son point de vue sur TikTok.
Crédits photo : Yann Orhan
Propos recueillis par Théau Berthelot. Comment est venue l'idée de cet album commun "Dutronc & Dutronc" ? C'est la maison de disques qui a souhaité qu'on fasse un disque. Moi, je pensais à un live de cette tournée mais la maison de disques nous a fait valoir que c'était une bonne idée de faire un disque pour accompagner la tournée et de faire revivre des titres, plutôt que de le faire à la fin de la tournée. Au début, je n'étais pas convaincu et finalement je me suis dit que de faire un travail comme ça allait nous faire alimenter la tournée et progresser les arrangements du live. C'était bien de faire un peu répéter à mon père d'autres trucs que ce qu'on fait d'habitude en live. Et puis aussi, on s'est dit que comme le live et le disque ne sont pas exactement pareils, on s'est gardés de gros morceaux dans le live qu'on n'a pas fait sur ce disque. J'ai été convaincu au bout d'un moment. Mon père ne comprenait pas non plus pourquoi faire ce disque. Il n'y voyait pas l'intérêt. Le travail appelle le travail. Il luttait un peu, il voulait pas trop le faire ou travailler. Je lui ai dit "Ce n'est pas mon disque, c'est notre disque, si tu veux rien faire je m'en fous, mais ne le dit pas à moi mais à la maison de disques". Comment s'est déroulé l'enregistrement ? On avait prévu dix jours d'enregistrement en juin et il a eu le Covid. Comme toujours, ce qui était compliqué, c'était les plannings. On devait rendre l'album fin juillet et on avait plein de dates de festivals. Mon père ne pouvait pas chanter toute la journée avant une date donc il faut faire attention à la voix, à sa forme. Sur scène, il est vraiment en pleine forme, et c'est génial, mais c'est parce qu'il fait un peu gaffe. Comme il a eu le Covid pendant ces dix jours prévus pour bosser, c'était un peu la cata, donc il nous restait juste cinq jours en Suisse début juillet pour essayer de le faire chanter. Je lui ai dit la veille. Il a pas mal râlé ! (Rires) Mais je lui ai dit "Tu verras, on s'amusera, on essaie. Et si c'est pas bien, on annule". C'était juste une heure. En y allant comme ça, en l'amadouant, j'ai réussi à apprivoiser l'animal, si j'ose dire. Surtout, mon père a beaucoup apprécié l'ingénieur du son que j'ai fait venir. Il y a eu un bon feeling et c'était extraordinaire. C'est la première fois que je le vois aimer quelqu'un comme ça sans retenue ou sans méfiance. Il a vraiment apprécié sa délicatesse, son humour, son intelligence... Ça s'est super bien passé et ça a été une semaine géniale ! On voulait surtout s'amuser et faire des choses ensemble Il y a une notion de transmission à travers ces reprises ?C'est surtout s'amuser et faire des choses ensemble ! On avait tous la pression, on voulait tous faire quelque chose de bien pour lui. On a été très très exigeants avec nous-mêmes. On me posait récemment la question de savoir si c'était un rêve d'enfant d'être sur scène avec lui. Mais pas du tout : c'est plutôt un rêve d'adulte, de partager des moments avec son père... Ça donne un peu le vertige de faire des chansons avec son père que j'ai entendues quand j'avais 5 ans et qui sont indémodables. Des fois, il m'a vachement surpris. Il change une note, il trouve un truc musical. Il faut l'amener à travailler mais il ne veut pas trop en faire. Il s'économise pour frapper quand il faut frapper. Il étudie l'adversaire ! (Rires) Le player Dailymotion est en train de se charger... Dans ce projet, je pense beaucoup à mon père, pas tellement à moi Comment avez-choisi les 13 chansons à reprendre ?On les a choisies un peu au pif. On a surtout pensé à mon père. Dans ce projet-là, je pense quand même beaucoup à lui, pas tellement à moi. J'aurais pu dire qu'il fallait faire "Comme un manouche sans guitare" ou "J'aime plus Paris", mes chansons les plus connues, mais je n'y ai pas trop pensé et de toute façon elles seront sur le live. On a voulu faire un ou deux morceaux 60's un peu marquants comme "Le responsable" ou "Sur une nappe de restaurant". "A la vie à l'amour", on l'a fait au dernier moment. On a pas eu le temps de travailler un super arrangement, parce que la tonalité était un peu haute pour mon père, qui n'a pas pu chanter. Mais je l'ai quand même enregistrée car c'est la chanson préférée de ma mère composée par mon père. J'ai tenu à l'enregistrer. Donc tu vois, ça s'est fait un peu comme ça. "Aragon", je tenais vraiment à l'enregistrer : c'est un des morceaux les plus beaux que j'ai fait et je suis triste qu'il ne soit jamais sorti en single, parce que c'était le morceau intéressant de l'album. On a tourné autour pour plaire à je ne sais quelle radio. C'est fou d'ailleurs : ma mère était sur son lit de mort et parlait au patron de mon label chez Universal. Et le mec disait "Non non, on va la sortir en parallèle, aujourd'hui c'est comme ça avec Internet". On n'a jamais rien fait... Mais c'est le morceau qui reste de mon troisième album et dont les gens me parlent. Là je suis content car on a fait un arrangement qui est assez fort, assez pop et qui a de la personnalité. Sur scène, on le fait mais c'est prétexte à un moment un peu Pink Floyd avec les guitares. Là on est restés sur un format plus court, plus chanson... "Le petit jardin", on l'avait enregistré pour les bonus de "Frenchy" du coup on l'a pas refait, même si ça aurait été d'actualité. "Le Gentleman cambrioleur", avec Netflix et Arsène Lupin, c'était bien de le faire. Et celle-ci est bien d'actualité ! C'est d'ailleurs la seule mélodie que mon père n'a pas composée et le seul texte que Lanzmann n'a pas écrit. Donc c'est un peu hors de la lignée "dutronienne" classique. Et on a eu l'idée de le faire dans un esprit un peu Aretha Franklin, Otis Redding. Justement, il y a eu une volonté de faire un mix entre les tubes classiques et les titres un peu moins connus ? Carrément ! Il y a plein de chansons magnifiques qu'on a envie de faire connaître un peu plus, comme "A la vie à l'amour", "Le responsable", "Aragon"... "Le responsable" est passé dans la série "Le serpent" d'ailleurs ! C'est un morceau qu'on aime tous dans le groupe. On discutait avec les musiciens et on les écoutait. On le faisait comme on le sentait. Il n'y avait pas de bureaux avec 150 personnes en train de réfléchir à "Quels seront les meilleurs choix de titres" ? (Rires) On a galéré sur "Les cactus", c'était pas évident On retrouve votre amour du jazz sur les reprises "J'aime les filles" ou "Gentleman Cambrioleur" : c'est vous qui avez amené ces sonorités à l'album ?Oui ! On a bossé avec Eric Legnini, qui était pianiste sur "Frenchy", donc on avait déjà cherché des sons ensemble. On a fait des propositions, on a beaucoup réfléchi ensemble. On n'avait pas des bureaux à La Défense mais des bureaux à la défonce. C'est mon jeu de mot pourri. (Rires) Mais c'est vrai que dans les chansons de mon père, il y a un côté soit crooner soit très rock. L'inquiétude de mon père, c'était qu'on fasse du jazz. Pas que sur le disque, mais aussi en tournée, parce qu'il avait écouté "Frenchy". C'était un projet à part et il avait peur qu'on fasse que du jazz. Mais je t'avoue que pour le disque, on lui a tout fait écouter. Il n'a pas dit grand-chose, mais il a trouvé ça bien. Et là, il l'a réécouté il y a deux jours en disant qu'il avait des remarques. C'est sympa mais c'est un peu tard ! (Rires) Mais il trouve ça bien et il a vu qu'on s'était vraiment décarcassés et qu'il n'avait pas non plus super aidé. (Sourire) Il a dit ça gentiment. Ça a été évident de faire cohabiter vos deux répertoires ? Il y a quand même un esprit commun et quelque chose qui relie ça, qui nous relie de manière assez naturelle. Tu vois, la chanson que mon père a tout de suite voulu reprendre c'est "Comme un manouche sans guitare". Ça lui parlait. Il a plein de morceaux un peu jazz, il a été influencé, même si c'est un précurseur car c'est le premier qui a fait du rock français original qui n'était pas de la reprise des Américains. Avec des morceaux vraiment forts, qui sont d'actualité et qui ont un son un peu inspiré des Kinks. Il a ce côté-là, mais aussi un côté un peu plus jazz. Le jazz manouche, c'est un truc de musicien, ça n'a pas trop à de rapport avec la chanson. Il peut y avoir des influences, des harmonies, des accords un peu plus jazz, ou un rythme un peu swing. Par exemple, "J'aime les filles" ou "Les playboys", c'est du swing. Ma chanson "J'aime plus Paris", c'est un demi-swing. Il y a des passages qui peuvent swinguer, mais c'est pop. C'est un peu des mélanges. Ce qui compte dans une chanson, ce n'est pas forcément le style mais l'état d'esprit, l'âme, ce que ça raconte. Et là-dessus, j'ai eu peur au début lors des répétitions. Il y a certaines chansons, je pensais qu'elles ne tenaient pas la route. Mais il y en a suffisamment qui tiennent le choc. "Comme un manouche sans guitare" ou "J'aime plus Paris" font partie de ça, et elles ont bien marché, elles tiennent encore bien le choc par rapport aux morceaux de mon père. C'est pas évident car il a des morceaux mythiques contre lesquels on ne peut pas lutter. J'étais plutôt surpris avec "Aragon" ou "Cézanne", il y a un bon équilibre qui se créé sur scène entre tout ce qu'on raconte dans les chansons. Je n'ai pas à rougir des miennes. C'est plutôt une bonne nouvelle ! Avec les musiciens, on a vraiment fait ça à l'arrache, selon nos envies du moment. Est-ce qu'il y a une reprise que vous préférez ou que vous trouvez la plus réussie ? Pour moi, la plus réussie c'est "Je ne suis personne". C'est une chanson à moi qu'on avait enregistrée avec mon père sur mon troisième album, mais la version était ratée. Là c'est vraiment la version 2.0 : on a un peu changé le texté, complètement changé les arrangements et surtout on n'a pas chanté à deux. La première fois, mon père ne connaissait pas bien la chanson et là ça a failli être moins une. J'ai réussi à lui faire chanter tout seul la chanson. Là, ce n'est plus un truc monocorde à deux où ça ne veut rien dire. Là, il y a un vrai dialogue. Cette chanson a une émotion, c'est un de mes choix favoris, une des bonnes surprises du disque et un morceau très émouvant. J'adore le "Gentleman cambrioleur" aussi, je trouve que la version est très originale. "Paris s'éveille", on le fait avec la flûte qu'on a samplé, mais là on a réussi à la faire jouer par Rocky Gresset, mais à la guitare. "A la vie à l'amour", je trouve ça très beau, très simple. Il y a un bon son, une bonne énergie. J'aime bien tout le disque : il y a un bon travail de son, ça donne quelque chose de très festif. Mon père est incroyable sur scène, c'est de mieux en mieux Au contraire, il y en a une qui a été plus difficile à faire ? Attends, tu peux me redire la liste des morceaux ? [On lui récite la tracklist] On a un peu galéré sur "Les cactus", c'était pas évident... La version originale est tellement balèze que c'est pas évident de partir de ce rythme pour trouver comment moderniser ou donner un petit coup de frais à des morceaux éternels. Comment moderniser l'intemporel ? C'est assez dur. Il y a une telle magie dans les sessions... De toute façon, on n'a jamais voulu faire ça pour faire mieux, c'était presque un hommage. On sait qu'on ne pourra jamais retrouver la magie de l'époque sur certains titres mais on peut leur donner un certain éclairage, on peut donner envie d'écouter les anciens titres, de donner un nouveau son ou un plaisir de les réécouter. Je pense qu'on a fait un bon travail. Après, c'est à vous d'en juger ! (Sourire) Comment se passe la tournée avec votre père ? Il est assez incroyable ! Il chante et il se comporte sur scène de mieux en mieux, à chaque date, c'est mieux. C'est dingue ! Il aurait pu être mieux sur 3-4 dates pour être pareil après, mais non ! Toutes les dates c'est mieux : il est de plus en à l'aise avec tout le monde, les copains musiciens. C'est vraiment cool ! Vous allez faire votre premier concert à Bercy en fin d'année : comment on se sent ? Ça fait un petit peu peur. On se demande si les gens vont être là, s'ils vont venir... Comment leur faire savoir que ce qu'on fait c'est bien ? C'est toujours le problème du savoir faire et du faire savoir. Par exemple, ce week-end j'ai vu une série sur Netflix qui était vraiment super cool, mais personne n'en parle alors que tout le monde parle de ce truc avec Jeffrey Dahmer ! C'est bien fait mais franchement, c'est pénible quoi... Je ne comprends pas pourquoi d'un seul coup, tout le monde en parle et que ça plait... Je comprends pas par rapport à d'autres trucs. C'est vraiment le faire savoir et le savoir faire. C'est cette inquiétude de se dire que si les gens ont ce goût-là pour tout, c'est un peu flippant quoi. C'est pas si mal, mais j'ai préféré l'autre... Votre tournée se vend quand même très très bien, donc c'est quand même pari gagné ! Oui, après on ne me tient pas trop au courant des chiffres. Je suis toujours un peu inquiet, mais ça a l'air d'aller c'est sûr ! Il faut que ma mère prenne des antidépresseurs La grande absente de la tournée est bien évidemment Françoise Hardy. Il était envisagé un moment de la faire venir sur scène ? Ah non, hélas... Elle n'a même pas pu venir nous écouter, même quand on était en répet' avec personne dans la salle. Elle a préféré ne pas venir, elle se sent trop faible, trop fragile pour bouger comme ça. Là, elle vient de ressortir marcher un peu. C'est pas la grosse forme. La question de sa santé vous est régulièrement posée. Comment vous le vivez ? Honnêtement, c'est dur. Ce n'est pas drôle, surtout pour elle. Elle a vraiment des tas de problèmes. Ce qui est terrible, c'est qu'elle a un inconfort de vie qui est très fort, épouvantable. Mais elle n'est pas en danger de mort du tout. Elle peut vivre des années comme ça, mais elle n'a pas du tout le moral et elle n'arrive pas. J'insiste, mais j'aimerais qu'elle prenne des antidépresseurs, qu'elle se fasse aider, pour avoir un peu le moral et prendre la vie un petit peu du bon côté. Bon, ça n'a jamais été trop son truc, ni même dans les chansons. Elle aurait dû écouter La Compagnie Créole ! (Rires) On ne change pas à son âge. Elle s'inquiète, à juste titre. On ne peut pas être à sa place, mais on est un peu inquiets. On finit par s'habituer, elle n'est jamais bien. Et elle est gentille, la pauvre ! L'autre fois, elle était vraiment pas bien, elle a appelé les médecins du Samu, elle pensait avoir le Covid mais c'était la grippe. Chaque truc prend des proportions incroyables. Mais elle ne voulait pas que je sois au courant, elle ne voulait pas m'embêter, là-dessus elle est vraiment gentille. Elle a eu une phlébite au genou avec un truc qui a explosé dans le genou, elle n'a pas pu marcher pendant deux mois.... C'est un peu l'enfer ! Elle a des gens pour la toilette... Sa vie n'est pas drôle quoi ! Elle voit mon père deux fois par an. Elle a des amis qui vont la voir, elle fait quelques trucs, son plaisir c'est de regarder des bons films... Mais c'est comme ça... Ma mère a préféré ne pas venir, elle se sent trop faible Surtout qu'elle parle beaucoup de sa santé dans des interviews, et notamment de la question de l'euthanasie, un sujet qui revient beaucoup en ce moment dans les débats !C'est un peu le problème... Je me dis que si elle en a marre de vivre, à un moment avec tous ses problèmes du quotidien, le fait qu'elle n'ait plus de salive, qu'elle soit très faible, ses problèmes d'estomac, à l'oreille, au nez... Je comprendrais très bien son choix, je le respecterais... Sa mère, ma grand-mère donc, a été euthanasiée mais elle avait la maladie de Charcot. C'était assez fou parce que c'était en 1990 et ça ne se faisait pas non plus... Mais cette maladie, ça ne rigolait pas du tout. J'ai passé une année où j'allais la voir tous les mardis, j'étais à la fac et je n'avais pas cours ce jour-là. En mai-juin, je partais, on s'est dit au revoir, et elle, elle partirait pendant l'été, sans me dire vraiment une date... Ce que je voulais dire par rapport à ma mère, c'est que si elle voulait faire ça, franchement je comprendrais, parce qu'elle en aurait marre, sauf que, je trouve, elle n'aurait pas le droit d'avoir recours à l'euthanasie avant d'avoir essayé des antidépresseurs. Avant, elle buvait un peu de vin. Mais maintenant qu'elle a plus de salive, elle dit que l'alcool déshydrate donc elle ne peut plus en boire. En tant que son fils, je pourrais jamais la laisser faire une euthanasie, sans avoir essayé de prendre des antidépresseurs. Sa vie est pas cool, mais peut-être qu'elle pourrait aller un peu mieux dans la tête. C'est sûr que physiquement c'est pas brillant, mais le pire j'ai l'impression que c'est dans sa tête. Après ce disque, quels sont vos prochains projets musicaux ? J'ai plein de nouvelles chansons ! Je suis en train de travailler dessus. J'ai hâte d'ailleurs. J'en avais déjà quelques-unes avant de faire "Frenchy". On voulait que "Frenchy" soit une parenthèse qui dure six mois, qui nous permette d'aller jouer à l'étranger, en Corée, au Japon, aux Etats-Unis ou en Angleterre. Et puis il y a eu le Covid, donc on l'a étiré pendant deux ans ce projet. Ensuite, il y a eu le projet avec mon père mais c'est sûr que j'en ai marre de chanter tout le temps "J'aime plus Paris" et "Comme un manouche sans guitare". J'ai d'autres chansons. J'en ai plein de nouvelles que j'adore ! A mon avis, on va sortir un album assez balèze ! Après, il y aura le problème du faire savoir. Ça va être compliqué, il va falloir se mettre une plume dans le cul sur TikTok ! (Rires). Moi, malheureusement, je ne suis plus de cette génération, je ne comprends pas les codes et ça ne m'intéresse pas. Donc c'est difficile... Les radios sont en train de mourir, à part les radios adultes. Mais celles qui passent du zouk vocoder urbain, il y en a beaucoup, et ça les jeunes ils écoutent même pas. Ils savent plus ce que c'est une radio ! C'est comme ça... Mais on est toujours un peu "vieux con", on regrette une époque où il y avait un peu plus de gens avec du goût aux commandes. J'en peux plus des reprises La dernière fois, nous avions parlé de la possibilité de faire un "Frenchy 2". C'est toujours au programme ?Oh oui, un jour ! J'ai aussi un projet purement musical de guitare manouche... Mais d'abord mon disque avec mes nouvelles chansons. Après, un "Frenchy 2", c'était l'idée d'aller voyager. Ce serait cool de le faire. Après, il y avait aussi "Frenchy 3", avec des morceaux français qui auraient mérité d'être connus dans le monde entier mais qui ne l'ont pas été ! Il y en a un paquet : "A bicyclette", "Syracuse", "La javanaise"... Ce sont des projets plaisir, c'est du bonus ! C'est une musique qui est assez fabuleuse, mais comme je te dis là j'en peux plus des reprises. (Rires) J'ai envie de chanter des nouveaux trucs avec un son plus actuel. Ça va Tiktoker à mort ! Y'a-t-il une chance d'entendre un album commun entre vous et votre père avec des inédits ? On se tâte... Je sais que j'ai pas super envie. C'était génial de faire ça avec mon père, c'est une chance folle, mais j'ai pas envie de faire ça pendant trop de temps non plus. J'ai envie de faire mes projets quand même. On se demandait si on se faisait pas un petit 4-titres, un super 45 tours, comme à l'époque, plutôt qu'à l'époque. Il faudra en faire la promotion sur TikTok alors ! (Rires) En plus, moi je veux bien, c'est juste que je ne comprends pas. J'ai demandé à la fille d'un pote ce qu'ils regardent dessus. Je connais aussi des adultes qui sont dessus et qui regardent autre chose. Je ne sais pas comment fidéliser le public là-dessus. Je ne sais pas ce qu'il faut faire. Faire le pitre, montrer son quotidien... Il faut que ça parte d'un sentiment sincère. Quand j'avais fait pendant le confinement des cours de guitare tous les jours sur une chanson que j'aimais, ça a cartonné parce que j'avais vraiment envie. S'il faut que je me force, montrer comment je fais une omelette... Il faut juste que je comprenne ce que c'est, que je trouve une idée pour exister là-dessus. Après ce sera peut-être du boulot ! Si je montrais comment je fais mes gammes le matin, ce serait peut-être plus intéressant que de faire un truc corporate. Là je suis un peu ce que me dit de faire la maison de disques. J'avais acheté deux T-shirts, Tik et Tok, on avait commencé à se marrer avec et je les ai oubliés dans une loge. J'ai demandé à la maison de disques de m'en refaire... Podcast
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