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mercredi 09 novembre 2022 15:33

Retour triomphal pour Starmania : il faut le voir pour le croire !

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
43 ans après ses débuts à Paris, l'opéra-rock "Starmania" de Michel Berger et Luc Plamondon revient à la Seine Musicale, avant une grande tournée. Que vaut le spectacle modernisé avec un casting inédit et des chansons toujours cultes ? Purecharts l'a vu et vous raconte ce retour en grâce !
Crédits photo : DR
Monter le retour de "Starmania", le premier opéra-rock en France, plus de 40 ans après sa création, était clairement un pari fou, que certains jugeaient même impossible. Il faut dire que les nombreuses chansons (mythiques) du spectacle de Michel Berger et Luc Plamondon ont marqué le public et l'histoire de la musique, notamment grâce à leurs interprètes d'origine - des icônes - comme Daniel Balavoine, France Gall, Diane Dufresne ou Fabienne Thibeault. Et pourtant, la nouvelle équipe derrière ce "Starmania" nouvelle génération, de Thomas Jolly côté mise en scène à Sidi Larbi Cherkaoui pour les chorégraphies, Thierry Suc à la production, Nicolas Ghesquière aux costumes ou Nathalie Favre à la scénographie, a réussi ce challenge délicat haut la main. En conservant l'ADN du spectacle originel, tout en modernisant le tout avec respect, des arrangements à la mise en scène, ils ont su prendre soin de ce joyau, en faisant les bons choix, en trouvant l'équilibre parfait, entre hier et aujourd'hui.

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Des jeux de lumière à couper le souffle


Dès le début du spectacle, alors que les innombrables projecteurs balaient la Seine Musicale pour ouvrir le récit, un homme de dos, les cheveux bouclés, installé derrière son piano, joue quelques accords bondissants avec ferveur avant de disparaître dans la pénombre. Un clin d'oeil évident à Michel Berger, dont l'âme accompagnera les spectateurs tout au long du show, comme un repère. La découverte de Monopolis se fait alors grâce à une gigantesque structure futuriste pivotante, dévoilant alors le casting de ce nouveau cru, dont Lilya Adad en Cristal, Côme en Johnny Rockfort, Alex Montembault en Marie-Jeanne ou David Latulippe dans la peau de Zéro Janvier. Tout au long de ce "Starmania", la superproduction impressionne, tant par la qualité des artistes sur scène, qui n'ont pas à rougir de la comparaison avec leurs prédécesseurs (une véritable prouesse !), d'une scénographie à la fois imposante, d'une précision folle et poétique, que dans l'alignement de chansons incontournables ("Quand on arrive en ville", "Besoin d'amour", "Le monde est stone"...), sans oublier l'autre star de cet opéra-rock : des jeux de lumière tout simplement à couper le souffle !




Convoquant l'intime comme l'immense en un clin d'oeil, ce qui peut parfois troubler, la troupe de "Starmania" - micro à la main tout le long du show, un parti pris surprenant - est à chaque seconde au service des chansons et de l'histoire imaginée il y a plus de quatre décennies. Quand les menaçants Johnny Rockfort et Sadia (Miriam Baghdassarian) débarquent avec rage dès le début pour scander "Quand on arrive en ville", le décor est planté, l'interprétation parfaite. Lorsque Zéro Janvier interprète l'immense tube "Le blues du businessman" seul en scène sous les faisceaux lumineux qui s'entrechoquent pour former des vagues ou des étoiles en fusion, le temps s'arrête. Quand Johnny Rockfort enlève Cristal (Lilya Adad) après "Besoin d'amour" avant que l'on suive l'intrigue depuis les coulisses grâce à une caméra embarquée, le moment est saisissant tant l'utilisation de la vidéo est ingénieuse. Lorsque l'excellente Stella Spotlight (Magali Goblet) ouvre le deuxième acte avec "Les adieux d'un sex-symbol" dans un tableau brillant de mille feux d'une beauté stupéfiante, difficile de trouver les mots.

Et que dire des performances de la touchante Marie-Jeanne, campée par Alex Montembault ? Le personnage nous emporte dans sa mélancolie à chaque apparition, notamment lors du sublime "Un garçon pas comme les autres" (Ziggy) à la guitare où les frissons sont immédiats. Ce dernier est d'ailleurs LA vraie révélation de ce "Starmania", tant ses prestations se font en puissance mais jamais dans la force, chaque mot étant prononcé avec une grâce et une candeur rares.

On n'a jamais vu ça !


Le travail en coulisses a donc été colossal pour créer ce show, et ça se voit. Mais toute l'équipe a aussi été aidée par les génies de Michel Berger et Luc Plamondon, qui ont proposé en 1979 un spectacle dystopique qui résonne aujourd'hui en écho avec notre inquiétante actualité. La violence dans notre société, les télé-crochets et la soif de gloire, les attentats, l'écologie, les grands patrons qui s'engagent en politique, les questions de genre... La fiction rejoint ici la réalité dans une troublante connivence. Sans temps mort, "Starmania", qui utilise aussi l'hologramme lors d'un court hommage bouleversant à France Gall, n'a donc pas pris une ride, grâce à une mise en scène tout bonnement incroyable de beauté et d'ingéniosité, un casting vocalement impressionnant (même si les notes aigues sur "SOS d'un terrien en détresse" ont été un peu justes), et une histoire intemporelle. En quelques mots pour résumer : on n'avait jamais vu ça. Bravo !
Pour plus d'informations sur Starmania, rendez-vous sur le site officiel du spectacle !

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