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vendredi 19 janvier 2024 12:15

Shay : on a écouté son nouvel album "Pourvu qu'il pleuve", notre avis !

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Quatre ans après "Antidote", la rappeuse Shay sort son nouvel album "Pourvu qu'il pleuve", renfermant le tube "Jolie Go" et des duos avec Gazo, SCH et Niska. Est-elle toujours aussi indomptable et incisive ? On a écouté son disque, on vous donne notre avis !
Crédits photo : Pochette de Shay
Le temps a paru long aux fans de Shay, dont le précédent (et très bon) album "Antidote" - certifié disque de platine pour plus de 100.000 ventes - remonte déjà à mai 2019, il y a près de quatre ans donc. Habituée des critiques, sur son style vestimentaire, son apparence, sa musique ou son absence, la rappeuse belge fait taire tout de suite les mauvaises langues quand démarre son nouvel album "Pourvu qu'il pleuve" avec le titre "Partie hier". Si sa voix se fait douce sur cette intro en guise de bilan, l'ancienne jurée de "Nouvelle Ecole" sort rapidement les griffes pour imposer son indépendance et sa puissance. « Vraie pétasse se fait attendre » lâche la "jolie garce", avant de sauter à pieds joints dans l'egotrip avec malice (« J'porte mes couilles sans porter de caleçon »), et glisser un tacle à Vitaa. On sent d'emblée que l'artiste a aiguisé sa plume et son sens de la formule, et qu'elle ne sera jamais là pour faire de la figuration. Les fans seront ravis d'entendre ensuite l'explosif "Shooter", où la recette de Shay fait des merveilles entre arrogance, voix sucrée et un sample (un peu facile) de "Dilemma" de Kelly Rowland et Nelly.

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Shay n'a besoin de personne mais...


La vraie force de Shay, c'est son assurance, son flow redoutable et son timbre souvent autotuné, qui glisse ici et là sur une production "urbaine", zouk ou afro qui frappe fort, qu'elle se fasse mordante ou romantique. Elle l'a bien compris, fermant la porte au crépusculaire "Antidote", et ouvre les contours de son univers sonore sur l'excellent "Santa Fe (Bad Gyal)", "Poison Ivy" avec son refrain chaloupé, le tube "Jolie Go", l'entêtant "17" ou "Baby Daddy", où elle brise enfin (un peu) l'armure et assume ses failles sur un beat en perpétuelle évolution. Avec son charisme, son phrasé et ses punchlines bien senties (même si les textes manquent de renouveau), Shay n'a pas besoin d'aide pour faire des étincelles, mais elle a tout de même invité trois guests sur "Pourvu qu'il pleuve". Après Niska, qu'elle retrouve ici sur "Sans coeur", un peu sage mais efficace, la rappeuse souffle le chaud et le froid sur le tendre "A l'envers" feat. Gazo, qui aurait mérité un refrain plus fort d'autant que son collègue assure ici le service minimum. Ça marche, mais les deux sont comme en pilotage automatique. Plus intéressante, l'ultime collaboration se fait avec son collègue SCH sur "Paradis". Une rencontre au sommet sur une chanson mélancolique et poétique, qui clôt l'album sur une parfaite production aérienne baignée d'accords de guitare.



Mais, au lieu de ne collaborer qu'avec des rappeurs, très populaires de surcroît, Shay aurait pu mettre en avant le talent de collègues féminines, issues du rap ou non (les fans rêvent d'un feat avec Aya Nakamura !), pour renforcer son postulat féministe et asseoir leur domination sur un milieu très masculin, à qui elles n'ont rien à envier. De nombreux talents féminins venus du R&B, de la pop urbaine, du zouk ou du rap auraient pu faire exploser cet album, réussi mais qui rate là une belle occasion. Quoi qu'il en soit, sur "Pourvu qu'il pleuve", Shay connaît bien sa formule, l'applique avec brio et régale les fans de la première heure avec quelques bangers et balades intenses, quitte parfois à tourner en rond ("JGG", "1000 à l'heure"...) en ne prenant pas trop de risques. Elle en a pourtant le talent et le cran !

L'attente valait le coup. Si Shay pourrait encore aller plus loin dans la puissance, tout en montrant plus de vulnérabilité pour ne pas s'enfermer dans une caricature à l'avenir, elle impose un peu plus son talent et son unicité sur ces 15 nouveaux titres, entre insolence et mélancolie, pistes sombres et tubes radio. Une dualité qui lui ressemble bien.

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