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mercredi 31 mars 2010 9:00

Sarah Riani en interview

Sarah Riani écrit les pages de sa carrière comme elle écrit les textes de ses chansons, avec passion et sincérité. Découverte grâce à sa participation à la Nouvelle Star en 2005 ou grâce à ses duos avec Brasco et El Matador, la chanteuse a su tirer le meilleur de ces expériences. Auteur et compositeur, l'artiste se distingue également par sa voix qu'elle met au profit d'un large univers musical. Particulièrement talentueuse, elle est ainsi bien partie pour s'imposer sur la scène musicale française. De ses débuts à la sortie prochaine de son album, en passant par ses influences musicales, son implication pour la musique et ses collaborations, Sarah Riani répond en toute franchise.
Bonjour Sarah, tu as commencé très tôt la musique et tu as déjà un solide parcours. Comment as-tu découvert cette passion ? (Nikolas Lenoir, journaliste) ?
Sarah Riani : Je n’ai pas le sentiment de l’avoir découverte mais plutôt d’être née avec. J’ai toujours aimé chanté, j’ai toujours retenu rapidement les textes et j’ai toujours baigné dans la musique. Plutôt que de regarder les dessins animés en rentrant de l’école, je préférais regarder le Top 50. De plus, mon père est musicien et cela m’a aussi beaucoup aidé.

À quel moment as-tu commencé à écrire et à composer ?
J’ai l’impression là aussi que je le fais depuis toujours. J’avais aux alentours de neuf ans lorsque j’ai écrit ma première chanson.

Tu as participé à l'émission Nouvelle Star en 2005. Comment est venue l’envie de passer par ce programme ?
Cela reste une belle aventure humaine.
Je voulais tenter ma chance car cela faisait deux ans que je voulais vraiment me lancer à plein temps dans cette voie. Je me suis inscrite sans que personne ne soit au courant. J’ai ensuite été sélectionnée, j’ai passé les épreuves et lorsque je suis passée sur les primes, je l’ai dit à ma famille. Je n’ai pas gagné l’émission mais cela reste une belle aventure humaine.

Comment s’est passée la suite ?
Je tiens tout d’abord à dire que si c’était à refaire, je le referais. C’est une chance que de pouvoir chanter dans de telles conditions en sachant que des millions de téléspectateurs regardent. Cependant, il faut savoir que quand on sort de ce genre d’émissions, on retourne du jour au lendemain à la case départ. On est très entouré pendant quatre mois et dés que l’on est éliminé, la production ne nous calcule même plus. Il faut avoir du recul sur tout cela car c’est vraiment violent. Je suis retournée sur Lyon et j’ai repris mes études tout en continuant la musique.

Découvrez le clip d'"Intouchable" :


Après cette forte expérience, comment as-tu travaillé tes chansons ?
J’ai travaillé tout seule comme une grande, j’ai écrit mes textes et j’ai composé mes musiques. Sans être pianiste, je me suis aidée d’un piano et j’ai essayé d’avancer comme je le pouvais.

Quel a été le déclic qui a abouti à la rencontre avec l’équipe de ton label puis à une signature en maison de disques ?
J’ai eu la chance de tomber sur des gens qui ont écouté mes attentes et mes envies.
Le destin a fait que j’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment et notamment les Trak Invaders. J’ai travaillé avec eux et Yann, l'un d'entre eux, m’a dit que j’avais du talent mais que l’on était un peu dans le vide. Je n’étais en effet pas signée et je n’avais pas une structure derrière moi. Il m’a ainsi présenté au label urbain Bombattak Rekordz. J’ai eu la chance de tomber sur des gens qui ont écouté mes attentes et mes envies. Nous nous sommes très bien entendus artistiquement. Je ne voulais pas que l’on me dicte ce que je devais faire, j’avais déjà tout fait. J’ai donc été très claire, c’était mes chansons et rien d’autre. Ils ont accepté et je me suis ainsi engagée avec eux. Je ne le regrette pas car de plus, j’ai réussi grâce à eux à signer en maison de disques, et plus précisément chez Polydor. Cela a mis du temps mais c’est quelque chose d’important pour avancer.

Retrouvez le clip du titre "D'une blessure à l'autre" en duo avec Brasco :


As-tu eu l’envie à un moment de te faire produire via un label participatif ?
J’avais en effet pensé à MyMajorCompany mais cela était tout nouveau. J’avais peur que l’on me vole mes chansons et je trouvais bizarre que des gens puissent miser sur moi. J’étais assez méfiante et je ne l’ai donc pas fait.

Avant de signer en maison de disques, tu mettais régulièrement des reprises en ligne, notamment "Hurt" de Christina Aguilera. Quel était l'objectif de ces vidéos ?
Je faisais cela pour me faire un peu connaître sur la toile et organiser du buzz avec mes moyens. J’ai énormément de respect et d’estime pour les grandes chanteuses en général. En ce qui concerne Christina Aguilera, elle a une voix et une technique vocale merveilleuses. Certains disent qu’elle a un côté édulcoré, commercial mais il n’empêche qu’elle a une voix merveilleuse et une technique vocale qui me met par terre. J’aime beaucoup cette chanson "Hurt" et je l’ai reprise. J’ai tenté à mon humble niveau de me mesurer à elle.

Quelles sont tes influences musicales ?
Cela se retrouve dans mon album.
J’ai toujours écouté beaucoup de choses, que ce soit de la soul, de la pop, du R'n'b et des ballades. Cela se retrouve dans mon album. Pour te citer des artistes que j’écoute, je dirais Donny Hathaway, Christina Aguilera, Toni Braxton, Beyonce, Brian McKnight, Withney Houston, BoysIIMen…

Tu évoques ton admiration pour les grandes voix. Est-ce que ta reprise d’ "I Have Nothing" de Withney Houston est une façon de leur rendre hommage ?
Je n’ai pas la prétention de rendre hommage mais j’espère simplement proposer un joli moment de soul, de variété et cela synthétise bien tout ce que j’aime. J’ai donné tout ce que je pouvais pour cette prestation. Je ne prétends pas avoir le niveau de Withney Houston mais en tout cas, c’est un hommage à toute ma culture musicale. De plus, "I Have Nothing" est pour moi l’une des plus belles chansons au Monde.

Retrouvez la version de Sarah Riani d'"I Have Nothing" :


Quel regard portes-tu sur le fait que Whitney Houston soit revenue avec un niveau vocal inférieur à celui qu’elle proposait avant ?
Elle reste Withney Houston. Elle a certes plus de difficultés aujourd’hui mais il ne faut pas oublier qu’elle a vingt cinq ans de carrière derrière elle. Elle a été au top du top sans faire la moindre fausse note donc il ne faut pas s’arrêter sur les deux dernières années.

Auteur, compositeur, tu es également une artiste qui se distingue par une remarquable présence vocale. Comment considères-tu ta voix ?
J'ai un peu le même rythme qu'un sportif.
Je ne sais pas comment je la considère mais en tout cas, je sais que je travaille beaucoup. C’est ainsi depuis le début et je ne laisse rien passer au hasard. C’est un vrai entraînement. Il ne suffit pas de chanter sous la douche pour être chanteuse et j’en ai toujours eu conscience. Quand on va en studio, on se rend encore plus compte de la difficulté que cela représente. J'ai un peu le même rythme qu'un sportif. Je me lève tôt le matin, je fais mes vocalises pendant trois heures puis je travaille mes textes. Je reviens ensuite sur l’interprétation et c'est ainsi que j'avance.

Découvrez le teaser de "L'Étranger" :


Cette partie du travail qu'est l'entraînement de ta voix me fait penser au teaser de "L’Étranger". Tu évoques justement dans cette vidéo le fait que le travail fait en amont te permet d’être beaucoup plus libre avec ta voix et de l’emmener où tu veux. Tu dis même avoir l’impression que ce n’est pas toi qui chante.
Oui, c’est vrai. (Rires) Sur la vidéo de Withney Houston aussi, j’ai chanté en live et tout s’est bien passé pendant l’enregistrement. Quand j’ai vu les images et que j’ai entendu ma voix, je reconnais que je me suis agréablement surprise. Quand on chante, on ne fait pas attention à ce qui passe autour et on ne sait donc pas ce que l’on envoie. J’espère que les gens apprécient également ce moment.

Tu as fait des duos avec les rappeurs Brasco et El Matador, respectivement sur les titres "D'une blessure à l'autre" et "S'il ne me restait". Comment ce sont passées ces rencontres ?
J'y trouve un esprit de famille qui est rare dans ce milieu.
Ils étaient déjà signés sur Bombattak Rekordz lorsque je suis arrivée. Je les croisais régulièrement en studio. Brasco m’a proposé de participer à son album et j’ai accepté. Ce fut une belle expérience. L’album d’El Matador arrivait ensuite et il voulait également que je sois sur son opus. Je ne voulais pas faire de jaloux donc je n’ai pas refusé. (Rires) En tout cas, nous sommes très unis et j’y trouve un esprit de famille qui est rare dans ce milieu.

Retrouvez le clip du titre "S'il ne me restait" en duo avec El Matador :


As-tu eu peur à un moment d’être considérée comme une chanteuse qui fait des duos avec des rappeurs ?
J’ai en effet eu peur de cela. J’avais cependant besoin que l’on parle de moi et la chanson avec Brasco a très bien fonctionné. Le duo avec El Matador a aussi été joué sur les radios, notamment sur Skyrock. Cela m’a permis d’être diffusée sur les ondes et ce n’est pas rien. C’est devenu très compliqué de rentrer en radios. D’autres rappeurs m’ont proposé de participer à leurs projets mais j’arrête, je ne veux surtout pas que le public me cantonne à cela. Il n’y a d’ailleurs aucun duo ou featuring avec un rappeur sur mon album.

Tu as participé à la bande originale d’un film de Luc Besson. Comment es-tu arrivée à interpréter le titre "Confidences" du film "Banlieue 13, L’Ultimatum" ?
Luc Besson et son équipe cherchaient des artistes pour participer à la bande originale de ce film. Ils cherchaient en particulier une chanteuse et ils ont ainsi reçu plusieurs maquettes dont la mienne. Je n’y croyais pas du tout et pourtant, ils m’ont retenu. J’étais aux anges lorsque je l’ai appris.

Tu as participé au Collectif "Un Geste pour Haïti". Quelle a été ta réaction lors que l’on t’a contacté pour ce projet ?
J'avais vraiment la pression de me retrouver en studio avec eux.
Je n’ai pas vraiment réalisé quand l’équipe du projet m’a contacté et m’a cité d’autres participants du projet. Je trouvais cela assez incroyable. Il y a en effet Charles Aznavour et Grand Corps Malade par exemples. J’avais vraiment la pression de me retrouver en studio avec eux et je suis vraiment très contente du résultat. C’est une très belle chanson.

As-tu vécu cette invitation comme une reconnaissance de la part des autres professionnels ?
Oui. Cela m’a beaucoup touché que l’on m’invite sur ce projet. Je me suis humblement dit que j’existe un peu dans le cœur des gens et surtout dans leurs oreilles.

Deux titres de l’album ont déjà été mis en avant. Quel était ton état d’esprit en écrivant "Miroir, Miroir" ?
Je voulais montrer une autre facette.
Je voulais montrer une autre facette . C’est une jolie chanson d’amour que j’ai voulu faire à partir de la formule que tout le monde connaît "Miroir, Miroir". Avant de l'écrire, je me suis regardée en me demandant ce que j’allais devenir et si j’allais y arriver. Je ne voulais surtout pas rentrer dans un ego trip après avoir écrit "Intouchable" donc j’ai fait un texte d’amour. Cela me tient aussi très à cœur.



Que veux-tu exprimer avec la chanson "Intouchable" dont le clip vient tout juste d’être présenté ?
J’ai voulu dire par quoi je suis passée. C’est un résumé de mon parcours entre La Nouvelle Star, le retour à la case-départ, des portes qui sont restées fermées… J’ai dû me battre pour avancer. Tout cela m'a rendu plus forte car j’en ai tiré des leçons. Même si je peux encore tomber, je sais désormais me relever.

Comment peux-tu définir ton album ?
C’est R’n’b, un peu soul également et il y a aussi de la pop, de la variété… C’est en fait un melting-pot de toutes mes influences. Tous les morceaux sont différents mais je les relie grâce à mon interprétation et les émotions que j’y mets.

Est-ce que tu ressens une pression à l’approche de la sortie de l’album ?
Je veux simplement donner le meilleur de moi-même.
Je sens une pression mais elle est là depuis longtemps. Par rapport à ma famille, mon entourage… qui me suivent depuis le début et La Nouvelle Star, cela commence à faire long. Il y a aussi des fans qui me demandent quand mon album sort. Il faut que les gens comprennent qu’étant donné que j’écris et que je compose toute seule, on ne me ramène pas les chansons sur un plateau d’argent. Cela prend donc plus de temps et surtout, je suis très exigeante avec moi-même. Je reviens sur les morceaux jusqu’au moment où cela me semble parfait dans le sens où je l’entends. Je veux simplement donner le meilleur de moi-même. L’album est bouclé et on met les choses en place au fur et à mesure.

Découvrez "Intouchable" en version piano/voix :


Est-ce que tu penses à la scène ?
Je n’ai pas encore de dates mais c’est quelque chose dont j’ai très envie. Un artiste doit à un moment se livrer au public et partager ainsi ses émotions. Mon plus grand rêve est de faire beaucoup de scènes, d’y faire vivre mes chansons et j’espère que cela arrivera très vite.

Quel message aimerais-tu transmettre au public et aux internautes ?
Il y a beaucoup de choses que j’aimerais leur dire. Pour m’excuser de l’attente de l’album, j’ai fait tout mon possible pour que ce disque soit le meilleur que je puisse faire à l’heure actuelle. Je l’ai fait pour eux car bien que je chante ce que j’aime, je n’ai jamais oublié le public. J’espère que l’album leur plaira et qu’ils seront au rendez-vous.

Pour en savoir plus sur Sarah Riani, visitez sarahriani.com ou son MySpace officiel.

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