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jeudi 24 juillet 2014 17:15

Sam Smith en interview : "Mes chansons parlent à tous, qu'on soit homo ou hétéro"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
La révélation soul de l'année, c'est lui ! Du haut de ses 22 ans, Sam Smith fait fondre le monde entier, du Royaume-Uni aux Etats-Unis, avec son premier album "In The Lonely Hour". A l'occasion de la sortie française du disque, Pure Charts a fait la connaissance d'un garçon simple, en quête de sincérité et d'amour. Rencontre !
Crédits photo : DR / Capitol
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Commençons par un bond dans le passé... Quel est ton plus vieux souvenir avec la musique ?
Oh mon dieu (Rires). Je crois que c'est Aretha Franklin... Tu as vu le film "Le Mariage de mon meilleur ami" ?

Avec Julia Roberts et Cameron Diaz ?
Oui ! "I Say A Little Prayer" de Diana King fait partie de la bande originale, et j'ai tout de suite accroché à la chanson. Ma mère m'a donc fait écouter sa version préférée, celle d'Aretha Franklin... Je n'arrêtais pas de danser dessus ! Je devais avoir cinq ou six ans.

Je suis
une diva
Quels sont les premiers artistes avec lesquels tu t'es senti connecté ?
Oh, c'est facile : j'ai toujours été follement amoureux des plus grandes divas ! Whitney Houston, Céline Dion, Etta James... J'adore Stevie Wonder aussi. Ils font partie de ces artistes intemporels dont les capacités vocales dépassent l'entendement. Bien sûr en grandissant, j'ai élargi mes horizons musicaux mais c'est plus fort que moi, je reviens toujours aux chanteuses à grande voix. J'aime croire que je suis moi aussi une diva dans l'âme. (Rires)

Faire de la musique, ça a toujours été ton rêve ?
Oui, à 100%. Quand j'ai eu 12 ans, j'ai dit à ma mère : « Voilà, je veux tout faire pour devenir chanteur ». Je ne voyais rien de plus beau au monde que chanter. En revanche, en terme de composition, je ne savais pas vraiment vers quoi me diriger.

Je bossais dans un bar quand j'ai rencontré Disclosure
Tu as commencé quand à écrire ?
Hmm... (Il réfléchit un instant.) J'ai écrit pour la première fois vers mes quinze ans. A partir de là, je n'ai pas arrêté de griffonner sur des calepins, tout le temps. Mais je crois que je n'ai écrit ma première bonne chanson qu'à 18 ans !

C'était laquelle ?
"Little Sailor", et c'est d'ailleurs grâce à elle que j'ai pu rencontrer mon manager actuel. Et le convaincre de travailler avec moi ! C'est lui qui m'a aidé ensuite à écrire "Lay Me Down". Tout est connecté, tu vois. (Sourire)

Tu t'es fait connaître du grand public grâce à "Latch" de Disclosure puis "La La La" de Naughty Boy. Avec l'émergence d'artistes comme Ella Eyre ou Chet Faker, j'ai l'impression que la musique électronique est le nouvel eldorado pour les jeunes talents...
C'est normal ! Les producteurs d'électro-dance recherchent constamment des chanteurs pour poser leur voix sur leurs morceaux. Pour nous, c'est une opportunité en or. Même si cette musique est très éloigné de l'univers de mon premier album, ça m'a permis de mettre un pied dans l'industrie : je bossais dans un bar quand j'ai rencontré Disclosure !

Visionnez le clip "Latch" de Disclosure :



C'est donc après le tourbillon "Latch" que tu t'es penché sur l'écriture de ton album, "In The Lonely Hour" ?
Certaines chansons étaient déjà écrites avant cette collaboration, comme "Lay Me Down". Mais les trois quarts des titres qui y figurent, je les ai composés durant l'année écoulée.

Chaque petit moment m'inspire
Comment le définirais-tu ? Tu y parles beaucoup de chagrin, d'amour perdu, de solitude...
Et bien, je n'ai jamais été en couple avec quelqu'un avant... J'avais simplement envie de parler de l'amour, sous des angles différents. En fait, j'en ai eu un peu marre d'écouter toujours les mêmes chansons sur le sujet (Rires). Je voulais écrire mes propres hymnes, pour les moments où je me retrouve seul, chez moi. D'où son titre...

Comment procèdes-tu pour composer tes morceaux ?
Oh, c'est simple : je sors dehors et je vis ! Chaque petit moment insignifiant m'inspire. Pour les mélodies, c'est tout aussi instinctif : ça peut être un air qui me trotte dans la tête ou une inspiration qui me vient sur l'instant. Il n'y a pas de règle préétablie.

Parlons du clip de "Leave Your Lover", tourné à Paris.Tu avais conscience en le sortant qu'il allait attirer l'attention des médias sur ce triangle amoureux, entre deux hommes et une femme ?
Je m'en doutais, bien sûr. J'ai beau être nouveau dans le milieu, je ne suis pas complètement crédule ! (Sourire). Mais je ne l'ai pas fait pour ces raisons-là. Je suis juste moi-même.

Être homo n'est pas un sujet à débat
Pourquoi avoir décidé de révéler ton homosexualité publiquement, alors ?
J'ai simplement répondu à une question d'un magazine, pour expliquer le sens d'une de mes chansons. Tu sais, je me sens pas plus différent aujourd'hui qu'hier. Ce n'est pas un sujet à débat, ça ne devrait pas l'être. On ne demanderait pas à un hétérosexuel de se justifier... Il n'y a qu'une chose qui importe et c'est la musique. Ça sera toujours la musique ! Je me dévoile entièrement à travers elle. Je veux que mes chansons parlent à tous, qu'on soit homo, hétéro, bi... Si tu fais bien attention aux paroles, tu verras que je ne parle jamais d'un homme ou d'une femme en particulier. L'amour est universel. (Sourire)

Visionnez le clip "Leave Your Lover" de Sam Smith :



Le monde
a besoin d'imperfection
Sur un sujet plus léger, Katy Perry a dit que Twitter que tu étais « le nouveau Adele ». On réagit comment, quand l'une des popstars les plus adulées de la planète parlent de soi comme ça ?
Mais c'est incroyable ! J'ai eu la chance de la rencontrer et c'est une crème, vraiment. On a plusieurs fois fait cette comparaison avec Adele, et bien que nos musiques soient très différentes, j'admire son honnêteté artistique, c'est ce que j'essaie de transmettre. Elle n'essaie pas d'être parfaite. Le monde a besoin d'imperfection et c'est une belle personne, simple et au talent immense. J'espère que c'est en ça que les gens nous comparent !

Et maintenant, tu chantes avec Mary J. Blige...
C'est fou, hein ? Cette collaboration est tellement surréaliste... Elle a posé sa voix sur "Stay With Me" de son côté, par envie. Et puis elle m'a contacté. Tu imagines ma surprise !

Les Brits, le BBC Sound of 2014... Elle n'est pas trop difficile à gérer, cette pression ?
C'est surtout au niveau des ventes que j'ai peur. J'ai envie de vendre des CDs, que ma musique soit partagée au plus grand nombre ! C'est très important pour moi. Le reste, qu'on me dise que je suis la star de demain... Je m'en fous. J'ai déjà été témoin des vices de l'industrie, surtout au Royaume-Uni. On te promet monts et merveilles et puis on te lâche du jour au lendemain. Je suis déjà préparé à ça. Mais bon, là évidemment, comme mon album est numéro 1 ici et aux Etats-Unis, je peux en parler sereinement. (Rires)

J'ai envie de vendre des disques
Tu n'as pas suffisamment confiance en toi ?
Si, j'ai foi en ma musique. Mais comme celle-ci est très personnelle, les critiques me blessent profondément... Dieu merci, des gens l'apprécient !

Tu n'es pas très tendre avec le business de la musique dans "Money On My Mind"...
(Sourire) Je parle en connaissance de cause. Cette chanson illustre le combat entre la cupidité et la créativité. J'ai connu une personne qui clamait être un auteur mais qui ne rêvait que d'empocher des billets et de s'offrir une belle bagnole. Il n'écrivait pas pour l'amour de la musique. Ça m'a dégoûté. Je suis rentré et j'ai couché sur papier ce que j'avais sur le coeur. Je n'imaginais pas un seul instant que ça devienne mon premier single !

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui rêve de devenir musicien ?
Ne te lance pas là-dedans pour aucune autre raison que la musique. Sois entouré des bonnes personnes. Et si tu n'es pas sûr de toi... C'est une très bonne chose.

Visionnez le clip "Money On My Mind" de Sam Smith :
Retrouvez Sam Smith sur samsmithworld.com ou sa page Facebook.
Ecoutez et/ou téléchargez les titres de Sam Smith sur Pure Charts.

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