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samedi 10 février 2024 12:27

Nuit Incolore en interview pour les Purecharts Awards : "Je veux donner de l'espoir"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Nuit Incolore est la Révélation de l'année aux Purecharts Awards. Le chanteur se confie sur sa victoire, son tube "Dépassé", sa fierté de représenter la communauté asiatique ou encore ses prochains projets musicaux. Interview !
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Théau Berthelot.

Tu es élu Révélation de l'année aux Purecharts Awards. Qu'est-ce que ça te fait ?
Ça fait vraiment plaisir ! Pour moi, je pensais que c'était Zaho de Sagazan qui l'aurait, au vu de son année sensationnelle. Je crache pas sur ce que j'ai fait, parce qu'il y a eu effectivement beaucoup de travail, dont le single d'or avec "Dépassé". Mais c'était vraiment cool ! Je l'ai appris vraiment par message, en voguant sur Internet (sourire). Je suis reconnaissant envers le public et ma communauté, on est assez soudés. On se considère un peu tous comme des potes car on se dit tout, même si, si je devais parler avec vraiment tout le monde ce serait éreintant, mais j'essaie de le faire au maximum. Il y a tout de même une certaine force, car on se pousse tous vers le haut, et c'est bienveillant.

Comme les NRJ Music Awards, c'est une cérémonie basée sur les votes des fans. C'est encore plus important, j'imagine ?
Tu as fait la belle comparaison, et dans les deux cas, ça engage beaucoup plus de stress. Les issues sont incertaines. Vraiment tu sais pas. Quand c'est un jury qui vote, tu sais déjà qu'ils connaissent le gagnant et tu peux rien n'y faire. Tandis que là, tu peux discuter avec les gens, les engager. Il y a ce côté de partage où il y a plus de stress. Et, j'ai envie de rebondir là-dessus, mais toutes les victoires, c'est fou, quelque soit les médias, car il ne faut jamais les banaliser. Surtout que Révélation, tu ne l'es qu'une seule fois dans ta vie. Peut-être qu'il n'y aura plus de récompense... Je sais pas où la mettre encore, comme elle est transparente, on peut la mettre un peu partout (rires).

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Avec cette victoire, je suis reconnaissant envers mon public
C'est aussi une fierté pour la communauté suisse et asiatique ?
C'est quelque chose d'assez important pour moi ! C'est pas forcément quelque chose que je veux crier sur tous les toits, je veux le garder un peu pour moi, mais le fait de donner de l'espoir aux gens qui nous regardent... On sait que la musique suisse est en train de se développer mais ce n'est pas aussi connu que la musique belge ou française. C'est pouvoir donner de l'espoir aux jeunes qui ont envie de composer. Ce n'est pas seulement cantonné à la Suisse mais partout, pour montrer que composer dans sa chambre, au moment du confinement, ça peut mener à quelque chose.

C'est une récompense qui te touche d'autant plus qu'il est difficile pour un artiste émergent de se faire une place aujourd'hui ?
C'est vrai que souvent on essaie et on n'a pas forcément des résultats. Quand tu fais des études, tu n'auras pas forcément les débouchés que tu souhaites. Ok c'est du travail, je sais qu'il y a quand même un grand facteur chance et être humain. Si tu vises les récompenses à chaque fois, tu vises une utopie et tu sais que tu vas être forcément déçu. Donc il faut n'avoir aucune attente, c'est le meilleur truc. Je me permets de te dire ça car, quand j'avais 16 ans, j'ai fait des compétitions d'arts martiaux et là tu dois vraiment te donner à fond pour essayer de battre les autres. C'est quelque chose que je n'ai pas forcément aimé, d'être dans ce côté élitiste : tu as le premier et le dernier. C'est un peu pareil dans la musique : tu te donnes au mieux, t'engages un public qui vote pour toi. Ça me déplait moins que les compétitions, c'est beaucoup plus humain mais il faut pas avoir cette mentalité de gagnant.




Ce sera impossible de refaire un tube comme "Dépassé"
Quel bilan fais-tu de ton année 2023 ?
Tu joues à Mario Kart ? Tu vois les accélérateurs au sol ? C'est exactement ça ! (rires) C'est assez fou parce que tu prends l'autoroute de la vitesse. C'est émerger des profondeurs de sa chambre et être sous les feux des projecteurs. D'avoir réussi à être une ombre qui passe à la lumière, sans faire de jolies phrases poétiques. C'est vraiment de l'accélération et de l'évolution, dans le sens où tu apprends de nouvelles choses. Par exemple, les festivals où tu chantes devant des gens qui ne connaissent pas ton univers, et ça c'est compliqué. Les NRJ Music Awards, c'est aussi une accélération, l'album qui sort en novembre aussi... C'est que des projets qui s'amoncèlent et qui forment une pyramide solide. Mais le problème, c'est quand on va vite, on a tendance à bâcler. J'espère que dans mon cas, on n'a pas trop bâclé et que sur la pérennité ce sera toujours bien !

As-tu la pression de devoir confirmer après ce début de carrière prometteur et le tube "Dépassé" ?
C'est presque impossible. Honnêtement, si tu te dis qu'il faut que tu fasses un hit comme "Dépassé", qui passe tout le temps en radio, c'est comme tout le temps avec les récompenses : tu vas être déçu. C'est un conseil qu'on m'a donné : ne vises pas un tube radio. Certes, il y a quelques ingrédients qui vont le favoriser mais ne te dis pas qu'il faut faire une chanson pour que ça passe à la radio. Souvent, après tu fais de la musique plus mécanique donc tu perds ta patte, ton ADN, en essayant d'être conforme à ce qui passe. Donc, impossible de refaire un hit comme "Dépassé"...

L'Olympia, c'est un passage obligatoire
Ceci dit, tu as un autre titre qui cartonne avec la reprise du tube de Kyo "Je cours" !
Oui ! Et c'est un peu une réciprocité. Je les ai invités sur mon album pour créer "Rendez-vous" et de ça a découlé leur invitation. On a cette double musique qui a un sens, puisqu'on s'échange des procédés que je trouve très humains. Kyo, c'est des bons gars, je les considère comme des jeunes dans la tête. Ils n'ont pas perdu leur étincelle, et je trouve ça important. Pour l'anecdote, quand j'étais petit, ils passaient énormément à la radio. Je comprenais rien du tout aux paroles, mais la voix de Ben avait quelque chose de particulier : ça montait, ça descendait... Ça avait quelque chose d'intriguant ! Et puis plus tu grandis, plus tu comprends les paroles, que ça parle d'harcèlement... C'est touchant. Et là, de reprendre une chanson typée sur un sujet de l'air du temps, c'était cool de la prendre.



Je pourrais faire un album tous les deux mois
Que prépares-tu pour 2024 ?
Pour la suite, il faut surtout que j'assimile mon nouvel album pour les concerts qui commencent dans un mois. On a déjà un bel effectif, les musiciens, la lumière, ce que je ne connaissais pas. On va partir sur les routes de la francophonie pour propager l'album en live. Et puis il y a l'Olympia ! Un passage un peu obligatoire dans une salle mythique. C'est vrai que l'année va se clore avec ça, un moment phare. J'espère que ça va bien se passer. Quand tu dis à un Suisse que tu vas faire l'Olympia, c'est le rêve parisien, de voir les lettres rouges qui s'allumeront avec ton nom. Mais c'est une énorme fierté d'être reconnu pour sa musique. Que ce soit les NRJ Music Awards, les Victoires [l'interview a été réalisée avant la cérémonie, ndlr] ou Purecharts, ça veut dire qu'en 2023, on a bien travaillé et c'est récompensé.

Tu travailles déjà sur de nouvelles chansons ?
J'aimerais trop ! Je pense que je suis hyperactif de la composition. Et là, ça fait un trop long moment que je n'ai pas touché mon ordi ou mon piano pour composer quelques notes. J'attends juste de me dire qu'à telle date, je dois rendre tant de musique. Et donc je me lancerais à plein coeur dans la création. J'aimerais encore m'entourer par la suite, d'autres artistes ou des producteurs, ou m'ouvrir à l'international en faisant une chanson avec un producteur asiatique pour renouer avec mes racines... Beaucoup de projets !

Il ne faut pas se mettre la pression avec les réseaux sociaux
C'est-à-dire qu'on peut s'attendre bientôt à un nouvel album ?
Tu sais, ça ne me déplairait pas ! Comme je l'ai dit, je suis grave productif, et je pourrais faire un album tous les 2-3 mois. Mais il y a cette stratégie musicale qui veut que tu ne peux pas sortir un album chaque mois, tu es obligé de te vendre.

D'un autre côté, on est tellement dans une industrie de l'instantanéité que sortir un album par an, ça en devient presque la mode, pour espérer ne pas t'oublier.
C'est vrai. Et puis aussi, aujourd'hui, on a cette adoration des singles, juste de faire des singles et après on verra... C'est le souci de toute cette prise de tête avec les réseaux sociaux, parce que ça joue un rôle énorme. Et justement, il faut pas se mettre la pression sur les réseaux sociaux, ne pas se dire qu'il faut faire plein de vidéos pour vendre sa musique. Ok ça va aider, mais ne te force pas à être influenceur si tu es un artiste. Fais ce qui te fais plaisir !

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