jeudi 09 novembre 2023 18:00
Nej en interview : "En Corée, des groupes de K-pop ont repris mes chansons !"
Par
Guillaume NARDUZZI
| Journaliste
Nej a sorti son deuxième album "Athéna" il y a un mois. La chanteuse s'est imposée comme un véritable phénomène grâce aux réseaux sociaux et à un parcours atypique. Un disque sur lequel elle s'entoure d'artistes prestigieux, tout en affirmant sa proposition artistique. Interview avec la sensation du moment !
Crédits photo : Bestimage
Propos recueillis par Guillaume Narduzzi. Salut Nej ! Pour commencer, revenons à tes débuts. Quel a été ton premier rapport à la musique ? Au départ, je chante parce que je kiffe ça. C'est marrant mais j'aime m'écouter, notamment dans mon hall (rires), parce que ça résonne ! Je crois que c'est en faisant les Zénith avec Yannick Noah à l'âge de 16 ans que j'ai su que je voulais être chanteuse. La ferveur du public, l'alchimie, la magie de la scène... Mais avant, je n'ai jamais fait "wahou". C'était plus les personnes qui m'écoutaient à l'extérieur, qui même me proposaient des bonbons pour que je leur chante des chansons dans le parc en bas, je m'en souviens. Elles disaient tout le temps : "Nej, chante-nous une petite chanson et si tu chantes une chanson tu auras le droit à un Carambar". Et moi, je chantais bien évidemment ! J'ai ma grande soeur qui chante. Donc à la maison, j'ai eu le droit à du Prince, du Michael Jackson, Brandy, Monica, etc. Plein de gros artistes R'n'B, particulièrement, parce que chez moi ils sont très fans de R'n'B, mais aussi de musiques arabes. J'ai toujours été fan de Beyoncé. J'ai toujours voulu lui ressembler. Vocalement, c'était Céline Dion. C'est elle qui m'a donné envie de chanter. Le player Dailymotion est en train de se charger...
Pourquoi avoir commencé à écrire tes chansons ? Je sais que j'ai écrit mon premier texte à l'âge de 11 ans. C'est un morceau qui parle de mon papa. J'ai perdu mon père à l'âge de huit ans et c'est mon tout premier texte que j'ai écrit. Mais j'ai réellement commencé à écrire quand j'ai commencé la musique professionnellement. Il y avait "My Love", "Mal à la tête" et encore quelques titres après, mais ce sont vraiment les premiers titres que j'ai commencé à écrire seule. Donc mes premiers projets, c'est là où je me suis vraiment penché sur mes morceaux, où je me suis écrite totalement. Ton succès a été populaire avant d'être médiatique, et c'est finalement assez rare aujourd'hui. Comment tu l'expliques ? Moi je pense que ce sont les histoires que je raconte. Cette sincérité que je mets dans mes morceaux. Et le fait qu'il y ait beaucoup de jeunes femmes qui ont vécu les mêmes histoires que je raconte, parce qu'on se comprend et qu'elles s'identifient je pense. Pour moi, c'est la meilleure des manières parce qu'il y a cette magie. Et il y a toujours cette sincérité, qui est très importante pour moi. Tu as cartonné sur TikTok, notamment grâce à "Paro". Est-ce que c'est quelque chose qui a changé ta carrière selon toi ? TikTok, à la base, c'était plus pour montrer un autre aspect de Nej, parce qu'on a tendance à montrer sur les réseaux sociaux des images toutes lisses. Il faut avoir une image très lisse, très travaillée. "Paro" est arrivé et ça a fait le tour du monde. Il y avait des groupes de K-pop en Corée qui ont repris "Paro" et qui ont fait des chorégraphies dessus. Ça a fait le tour du monde, donc j'avoue que niveau exposition ça m'a énormément aidé. Après il n'y a pas de stratégie, je ne fais pas des morceaux en fonction de TikTok, parce qu'il y en a plein qui pourrait penser que... mais pas du tout ! Vraiment, j'y vais à l'instinct, au feeling, au ressenti. Qu'est-ce que tu voulais montrer dans ton nouvel album, "Athéna" ? Quels étaient tes objectifs ? Dans cet album, j'ai surtout voulu montrer la nouvelle Nej que je suis. Cette nouvelle femme, plus en paix avec elle-même, plus heureuse, plus femme. C'est une Nej 2.0. C'est la mise à jour on va dire. J'ai surtout voulu essayer des nouvelles sonorités. J'ai osé en fait, que ce soit au niveau des sonorités, des textes, dans mes lyrics. Je sens que ma musique évolue avec moi et que, comme je pense que j'ai pris en maturité avec l'expérience, avec mon parcours, je sens que ma musique a grandi et est devenu plus adulte. Tu chantes en arabe sur ce disque : qu'est-ce que ça apporte à ta musique ? Déjà, je trouve que cette musique est tellement touchante. Il y a une profondeur, une émotion, et c'est ce que ça apporte à ma musique. Je le fais spontanément parce que j'ai grandi avec la musique orientale. Mes parents écoutaient ça à longueur de journée à la maison. Tu as de sacrés invités sur ton projet : Bigflo et Oli, Maes, Tayc et Slimane. Comment tu les as choisi ? Je crois que ça s'est fait naturellement. Ce sont des artistes que j'aimais bien déjà artistiquement et humainement. Particulièrement avec Bigflo et Oli parce que ce sont des artistes de ma ville, des personnes que j'apprécie énormément et je suis tellement fière de leur parcours et de là où ils en sont aujourd'hui. Une anecdote que je raconte très souvent en interview, et je kiffe la raconter, c'est que j'ai perdu un concours face à eux à l'âge de 16 ans. Et on a eu un parcours qui est assez similaire. Justement dans "Tout recommencer" [leur featuring, ndlr], on partage ce bout d'histoire là. Ça donne envie aux gens de s'accrocher et de persévérer dans ce qu'ils font. Tayc, j'écoutais déjà ce qu'il faisait à ses débuts. Il y a eu une fusion vraiment en studio. J'ai pris plaisir à collaborer avec chacun des artistes. Tu préfères une réussite commerciale ou critique ? Franchement, je vais vous dire. Nej, elle va au studio, elle chante, elle pose, elle écrit ses textes et quand je rentre à la maison, je suis coupée de musique. En terme de streaming, je ne sais pas combien je vaux. Je ne saurais pas vous répondre, c'est mon équipe qui est au courant de tout ça. Tout ce qui concerne les réseaux sociaux, je ne sais pas du tout. C'est du chinois pour moi. Je n'y comprends rien. Je crois que la plus grande des réussites, pour moi, ce serait d'être épanouie dans ce que je fais, d'apporter de l'amour. C'est la meilleure réussite que je puisse avoir. Tu vas bientôt remplir l'Accor Arena ! Comment tu te sens à l'approche de cette date ? J'ai du mal à réaliser que moi, Nej, je remplis un Bercy. C'est un rêve qui se concrétise et je t'avoue que plus je me rapproche de la date [le 18 décembre prochain, ndlr], plus je flippe. Il y aura beaucoup d'amour et beaucoup de magie lors de cet événement, que j'attends avec grande impatience. Venez voir, parce que je ne peux pas trop vous dévoiler ce qu'il va se passer ! Podcast
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