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vendredi 12 septembre 2014 10:10

"Les parapluies de Cherbourg" au Châtelet : le spectacle qui réinvente le film

Par Matthieu RENARD | Rédacteur
Après la Cinémathèque de Paris, c'est le Théâtre du Châtelet qui met Jacques Demy à l'honneur. Du 11 au 14 septembre, la comédie musicale adaptée du film sorti en 1964 "Les Parapluies de Cherbourg" est présentée dans le célèbre théâtre parisien. Critique d'un spectacle étonnant et réussi qui réunit Nathalie Dessay, Vincent Niclo et dont la direction musicale a été confiée au compositeur d'origine, Michel Legrand.
Crédits photo : Marie Noëlle Robert
« J'ai pleuré comme une Madeleine ! ». C'est ce qu'on pouvait entendre en sortant du Théâtre du Châtelet hier soir, avec les célèbres notes de la musique des "Parapluies de Cherbourg" qui résonnent en tête. L'émotion est donc toujours bien là, intacte, face à cette histoire d'amour brisée avec en toile de fond la guerre d'Algérie et les complexes sociaux de la France de la fin des années 50. La question que les inconditionnels du film de Jacques Demy vont se poser : qu'apporte la comédie musicale ?


Des illustrations de Sempé en guise de décors


L'adaptation scénique du mélodrame de Jacques Demy ne reprend pas les codes visuels et l'univers ultra coloré du long métrage sur lequel personne ne voulait miser lors de sa sortie, il y a 50 ans. Les décors ont été remplacés par des illustrations du dessinateur Sempé, ovationné à la fin du spectacle. Certains regretteront peut-être de ne pas retrouver l'esthétique qu'ils affectionnaient. Pourtant, ce choix de mise est scène est astucieux. Cette version épurée met la musique au centre de l'oeuvre et, tout le long du spectacle, les spectateurs peuvent admirer l'Orchestre national d'Île-de-France composé de 75 musiciens, mis au premier plan. Michel Legrand, qui a fait une entrée triomphale derrière un parapluie jaune, est sans équivoque, la star du spectacle.


L'esprit de la Nouvelle Vague est toujours là


Dans la même logique que les décors, les costumes, sobres et élégants de Vanessa Seward, brillent par leur intemporalité et permettent au récit de s'échapper d'une période particulière. Pourtant, l'histoire ne trouve pas vraiment d'échos dans notre époque actuelle. Une dimension humoristique plus importante aurait pu être apportée au spectacle qui dure 90 minutes, comme le film, mais l'esprit de la Nouvelle Vague est toujours là et on ne s'ennuie pas, grâce au rythme et à la qualité des interprétations.


Réinventer sans dénaturer


La Soprano Nathalie Dessay était clairement l'artiste la plus charismatique hier soir sur la scène du Châtelet, mais aussi la plus aguerrie. Marie Oppert, particulièrement crédible dans le rôle de Geneviève qui a fait découvrir Catherine Deneuve, a tiré son épingle du jeu. Quant au très populaire Vincent Niclo, il sait rester en retrait et réussit globalement sa prestation en incarnant un Guy Foucher moderne, malgré un jeu qui manque parfois de subtilité. Plutôt que de proposer une pâle version, qui risquerait de paraître surannée, le musical est réinventé sans être dénaturé.

Regardez la bande-annonce de la comédie musicale "Les parapluies de Cherbourg"

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