Lorde

Crédits photo : Bestimage
La 60ème édition des Grammy Awards, qui s'est déroulée hier au Madison Square Garden de New York, aura marqué l'histoire. Jamais une telle diversité n'avait été représentée dans la liste des artistes nommés, notamment dans la catégorie-reine de l'Album de l'année où s'affrontaient Childish Gambino, Jay-Z, Kendrick Lamar, Lorde et Bruno Mars. Ce dernier, victorieux, a d'ailleurs raflé pas moins de six trophées au total tandis que le rappeur Kendrick Lamar est repartie de la soirée avec cinq trophées entre les bras.

La cérémonie, rythmée par les performances engagées de Lady Gaga, Pink ou Kesha, a eu également mis à l'honneur le mouvement "Time's Up", lancée suite à l'affaire Weinstein pour promouvoir les droits des femmes. Sur le tapis rouge, tous les invités ont arboré une rose blanche en guise de symbole. Lorde, elle, est allée encore plus loin en utilisant sa robe rouge pour faire passer un message. Dans son dos était brodé un extrait du livre "Inflammable Essays" de l'artiste Jenny Holzer, dont les mots font écho au combat pour l'égalité entre les sexes : « Réjouis-toi ! Nos temps sont intolérables. Prenez courage, car le pire est un signe avant-coureur du meilleur. Seule une situation désastreuse peut précipiter le renversement des oppresseurs. L'ancien et le corrompu doivent être mis aux ordures avant que le juste puisse triompher. La contradiction sera élevée. Le jugement sera accéléré par la mise en scène des perturbations des graines. L'apocalypse fleurira ».

"Nous ne pouvons d'aucune façon satisfaire tout le monde"

Mais cette initiative remarquée cachait peut-être un double sens. En effet, la chanteuse néo-zélandaise aurait elle-même été victime de sexisme de la part des organisateurs des Grammy Awards juste avant la cérémonie. Seule femme en lice pour le prestigieux prix de l'Album de l'année avec "Melodrama", Lorde n'aurait pas été sollicitée pour chanter seule sur scène... à l'inverse des quatre artistes masculins en compétition avec elle. A la place, l'interprète de "Green Light" s'est vue proposer de participer au tableau collectif en hommage à Tom Petty, décédé le 2 octobre dernier. Une offre qu'elle a décliné, furieuse.

Présente à la cérémonie, Lorde n'a rien laissée transparaître de cette altercation en coulisses mais les organisateurs des Grammy Awards se sont tout de même fait interroger en conférence de presse à ce sujet. Et ont à demi-mot confirmé sa véracité... « Ces shows sont toujours une question de choix, et on sait qu'on a des cases à remplir. Elle a eu un album génial, l'album de l'année est un grand honneur mais nous ne pouvons d'aucune façon satisfaire tout le monde. Parfois, des gens qui ne le devraient pas sont mis de côté, mais en même temps, nous avons fait notre meilleur pour être sûr de proposer une cérémonie représentative et équilibrée » se sont justifiés Neil Portnow et Ken Ehrlich. Une explication qui ne manque pas de susciter des réactions indignées sur les réseaux sociaux...

My version of a white rose — THE APOCALYPSE WILL BLOSSOM — an excerpt from the greatest of all time, jenny holzer 🕊🌹

Une publication partagée par Lorde (@lordemusic) le 28 Janv. 2018 à 6 :09 PST