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mardi 22 mai 2012 0:00

Pure Charts Live : Jason Mraz en acoustique

Par Steven BELLERY | Rédacteur
"Love Is A Four Letter Word" est le quatrième album studio de Jason Mraz. L'interprète de "I'm Yours" a fait du chemin depuis 2009. Sorti dans les bacs le 16 avril dernier, cet opus est actuellement défendu par le single "I Won't Give Up". Avec sincérité, il répond à nos questions comme il accorde sa guitare avant de jouer pour une nouvelle session Pure Charts Live ! Le principe ? Deux vidéos acoustiques : d'abord un enregistrement acoustique d’un titre de leur répertoire, puis une reprise ("cover") acoustique inédite.
"Love Is A Four Letter Word", c'est le nom de votre nouvel album. Plus acoustique, un peu plus "sauvage". Vous vouliez quelque chose de moins produit ? (Steven BELLERY, journaliste)
Jason Mraz : C'est un disque différent, j'ai utilisé une guitare différente pour composer ce disque. Je voulais aller ailleurs, emprunter d'autres chemins. C'est une sorte d'exploration de l'amour. On visite toutes les routes possibles de l'amour : compassion, inconditionnel, amour de soi-même, l'amour d'une personne de sa famille, d'un endroit… J'avais la pochette en tête avant de me lancer dans ce disque. Ces formes interchangeables qu'on voit dessus et qui forment le mot "LOVE".  L'idée que chacun peut voir ou pas l'amour dans le monde. C'est un choix. J'ai tout composé à la guitare et avec mon cœur.

 C'est une sorte d'album "road-trip", composé un petit peu partout dans le monde
Dans un sens oui. Mais j'ai quand même les pieds sur terre je vous rassure (rires). C'est vrai que j'ai fait un grand voyage ces derniers mois. J'ai composé un peu partout. Cela m'a permis de me redécouvrir totalement. Je ne me pensais pas aussi fort en fait.

J'ai décidé de me laisser aller un peu
Cela explique votre nouveau look ? (il a désormais les cheveux longs et porte la barbe, NDLR)
C'est un effet secondaire. J'ai décidé de me laisser aller un peu. Dans le sens "arrêter de me prendre la tête". Je me sens vraiment mieux dans ma peau aujourd'hui...

L'une des chansons s'appelle "Freedom Song". Est-ce un clin d'oeil à la "Redemption Song" de Bob Marley ?
Non pas vraiment. C'est une reprise. C'est la première fois que je reprends un titre dans un de mes albums d'ailleurs... Ce titre a été écrit après le passage de Katrina à la Nouvelle Orléans. Cela parle de ces enfants qui se retrouvent sans rien. Ca parle d'espoir, de famille. Elle m'a tellement touché que j'ai voulu la reprendre.

Vous dîtes dans ce titre "When I feel good, I sing. And the joy it brings makes me feel good. And when I feel good, I sing. And the joy it brings". Cette phrase est plutôt autobiographique pour le coup...
Totalement. Je chante tout le temps, tous les jours, et j'adore cela. La musique donne du sens au monde pour moi. A cause de la musique, je suis quelqu'un d'assez spirituel. J'ai l'impression de faire en quelque sorte avec ma musique, une contribution à la société. C'est un peu le serpent qui se mort la queue. Je chante quand je suis heureux et chanter me rend heureux. Il y a d'ailleurs une chanson dans mon album "Everything Is Sound" qui parle de ce sentiment qui parle du bonheur simple de chanter.

"Living In The Moment". Autre titre de cet album. Vous êtes du genre "carpe-diem" ?
Je le suis oui. Ce titre ça veut dire "ne t'en fais pas pour ton futur parce qu'il n'existe pas et ne laisse pas ton passé te contrôler non plus". On peut véritablement vivre dans le moment quand il y a de l'amour...

"I Won't Give Up", premier single de cet album qui est entré directement numéro 1 des ventes aux Etats-Unis. Est-ce un slogan ?
Absolument. C'est un modèle. Ça peut être appliqué n'importe quand. Ça parle d'une histoire d'amour évidemment. Unilatérale dans un premier temps. D'être amoureux de quelqu'un qui n'est pas libre mais d'avoir envie de continuer à aimer cette personne. De se battre pour elle. Ça demande un combat pour décrocher le cœur de cette personne.

Vous posez une question dans cette chanson. "How old is your soul ?" (Quel âge à ton âme?). Alors ?
J'en ai aucune idée. Parfois je me sens comme une petite graine et parfois comme si cela faisait plusieurs centaines de journées que je vivais sur Terre.

"I don't wanna be someone who walks away so easily" dîtes-vous dans la même chanson. Vous dénoncez quoi ? Manque de courage ? Bravoure ?
Les deux ! Il faut beaucoup de courage pour vivre une relation amoureuse !

Vous êtes romantique ?
Je crois oui. J'écris des poèmes et des chansons pour les femmes que j'aime (rires). J'ai de grands rêves. Je donne tout ce que j'ai à la musique, ça aussi c'est romantique.

"Love Is A Four Letter Word". Ce n'est pas qu'un simple "mot", c'est votre principale inspiration ?
Oui ça l'est mais les mots m'inspirent aussi, les circonstances.

"Everything Is Sound". Autre registre, beaucoup plus énergique. C'est un hommage à la musique en général ?
Tout à fait. Oui ça rappelle "Freedom Song".

Les artistes, nous devrons nous battre pour l'égalité au XXIème siècle
C'est un peu "hippie" tout de même comme chanson...
Énormément. Ce que les gens ont fait dans les années 60 pour nous font que nous sommes si libres aujourd'hui. Donc je crois que c'est important pour nous de regarder un peu les belles vies que nous avons et regarder un peu ce que, nous, nous pouvons faire pour les prochaines générations. Dans les sixties, ils se sont battus pour les droits civiques, nous nous devrons nous battre pour l'égalité. Il y en a en effet quelques références à cela dans ce disque. L'idée d'un monde sans frontières, la nature, le statut de citoyen du monde.

Dans le titre "93 Millions Miles", vous parlez très clairement de vos parents. Et vous dîtes que n'importe où vous êtes dans le monde, vous pouvez toujours rentrer à la maison. Ils vous l'ont vraiment dit ?
Oui ! Et ils m'ont surtout appris à être bien partout. A voyager. A être à l'aise. Là je suis à Londres, je me dit que c'est comme la maison. Je suis le même. Sinon je ne peux pas apprécier le moment, ce que je suis en train de vivre (il dit "Living In The Moment" en écho à sa chanson). Je suis assez proche de ma famille. Je parle aussi de mon grand-parent dans une chanson "Frank D. Fixer" qui lui est dédié. Il réparait tout. Il était incroyable.

Comment ont-ils réagi quand vous leur avez dit que vous vouliez devenir musicien ?
Je crois que je ne l'ai jamais dit, je l'ai simplement fait. Ils m'ont conseillé de faire tel ou tel métier, de tenter la fac, j'ai essayé plein de choses mais je suis sans cesse revenu à la musique. Ils sont très fiers je crois aujourd'hui.

On a la sensation d'entendre beaucoup plus votre voix sur cet album
J'ai voulu qu'elle soit beaucoup plus en avant en effet. J'ai travaillé là-dessus, y compris dans la réalisation. Même si je ne prends pas de cour, je travaille beaucoup ma voix, je fais des exercices.

Dans la chanson "Be Honest", vous dîtes "I don't ask so mush, just be honest"...
Il n'y a rien de plus attirant que la transparence. La vérité est toujours bonne à dire. Même dans un couple. Que c'est beau ou pas, c'est important de savoir ce que l'autre a en tête... J'ai tellement menti avant. Plus maintenant. Jamais.

Il y a une chanson qui s'appelle "The World That I See It". Vous avez d'ailleurs créé votre propre fondation il y a quelques mois. Pourquoi ?
Je suis musicien. La seule chose que je fais c'est chanter et jouer de la guitare en fait. J'ai voulu m'investir un peu plus pour la société. J'ai donc créé une petite structure qui mène des actions dans plusieurs pays dans plusieurs domaines artistiques, pour les droits des homosexuels, pour l'environnement. Je crois que c'est véritablement le rôle d'un artiste que de s'impliquer. Le monde inspire les artistes, alors c'est normal de le protéger et de le défendre et de lui offrir toute la gratitude qu'on peut.

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