James Arthur

Crédits photo : DR
Propos recueillis par Charles Decant.

Il y a un peu plus d'un an, tu faisais tes premiers pas sur le plateau du "X Factor" britannique. Un an plus tard, te voilà à Paris pour promouvoir ta musique... !
Ca fait un sacré contraste ! Ma vie a changé en douze mois. J'étais très pauvre, je n'avais pas d'argent, et aujourd'hui je partage ma musique avec le public, je suis à Paris pour en parler... C'est un rêve, sérieusement. J'essaie de rester concentré, de travailler dur, d'être discipliné et j'espère que le rêve ne s'arrêtera pas !

Avant de participer à l'émission, tu faisais déjà de la musique depuis longtemps, en solo ou avec plusieurs groupes. Tu as toujours gardé la foi ?
Oui, absolument. Au fond de moi, j'ai toujours cru en mon talent, en mes capacités. C'est important de croire en soi, même si on a l'impression que rien n'arrivera. Il faut rester positif et essayer de faire entendre sa musique, peu importe comment. Aujourd'hui, heureusement, il y a plein de façons de le faire, internet est très puissant pour faire découvrir ses titres. J'ai travaillé dur. J'ai failli abandonner une fois ou deux, mais je n'aurais jamais pu tourner le dos à la musique.

Tu as fait partie de plusieurs groupes, et aujourd'hui tu es en solo... Tu te sentais plus à l'aise entouré ?
Je suis plus à l'aise avec un groupe, oui. C'est assez différent d'être seul à défendre sa musique, d'autant que je suis un musicien et que je suis toujours entouré de musiciens. Mais le plus important, c'est de pouvoir se produire sur scène.

Qu'est-ce qui t'est arrivé de plus fou sur scène ?
On m'a envoyé quelques soutien-gorges ! C'était... bizarre !

Regardez le clip "Impossible" de James Arthur :



Parlons de ton single "Impossible". Il est sorti au moment de ta victoire dans "The X Factor" et tu n'as donc pas vraiment eu ton mot à dire dans ce choix...
C'est vrai. "Impossible" n'a pas vraiment de genre musical défini, ce qui était plutôt une bonne chose en fait. Ca n'a pas donné d'idée très claire au public de la direction que j'allais prendre avec mon premier album. Maintenant que mon nouveau single est sorti, "You're Nobody 'Til Somebody Loves You" est sorti, les gens peuvent se rendre compte que je suis assez versatile comme artiste. C'est très important.

Pourquoi "Impossible" a-t-elle aussi bien marché ? C'est la première fois que le tout premier single d'un gagnant de télé-crochet s'exporte à ce point... !
Je ne sais pas trop. J'essaie de ne pas trop faire attention aux chiffres ou aux statistiques, pour ne pas prendre la grosse tête ! C'est incroyable en tout cas, je suis conscient de la chance que j'ai. Il faut dire que "Impossible" est une superbe chanson, écrite par une fille qui s'appelle Ina Wroldsen. C'est une super auteure. Il y a une mélodie un peu scandinave là-dedans. C'est très européen. J'ai adoré cette mélodie, et j'ai fait de mon mieux pour interpréter ce titre au mieux, et les gens ont ressenti une connexion avec ma version, ce qui est génial.

Tu as parlé avec Ina ou avec Shontelle, qui chantait la version originale, depuis la sortie du single ?
Je n'ai pas parlé à Shontelle, non. Je crois qu'elle est très occupée. Mais j'ai travaillé avec Ina sur un autre titre qui figure sur mon album. On s'entend très bien !

Tu lui as fait gagner énormément d'argent, en même temps... !
Je crois que c'est elle qui m'a fait gagner de l'argent, honnêtement ! (Rires)

Crédits photo : DR
Tu parlais de ne pas prendre la grosse tête... C'est quelque chose qui te fait peur ? Tu t'es dit, au début de l'aventure "The X Factor', qu'il ne fallait surtout pas te laisser embarquer là-dedans ?
Absolument, oui, à 1000%. Ma vie avant tout ça a été un vrai cadeau en fait. Le fait de ne pas avoir d'argent, de venir d'une famille modeste, ça me rappelle toujours d'où je viens, même quand je réussis des choses formidables. A chaque fois que je me laisse un peu emporter, je reviens rapidement sur terre. Je mange, je dors, je respire, comme tous les autres êtres humains, je ne suis pas spécial. Ce que je fais, c'est donner aux autres une façon de se sentir proche de moi, j'essaie de donner le bon exemple tout en restant moi-même. Je ne suis pas parfait.

Quand tu t'es retrouvé vraiment nez-à-nez avec cette réalité, ce business, est-ce que c'était plus difficile de garder les pieds sur terre que ce que tu pensais ?
Oui. Quand j'ai gagné "The X Factor", j'étais vraiment sous le choc. Les mois qui ont suivi étaient assez bizarres. Je crois que j'ai fait une crise d'épuisement, j'étais complètement paumé, je ne comprenais pas ce qui se passait autour de moi. C'était un changement énorme pour moi. Il a donc fallu que j'arrête tout pendant quelques jours pour me retrouver. Mais je suis quelqu'un de positif, j'ai essayé de le rester.

L'an dernier, quand tu as parlé pour la première fois de ton album, tu disais que tu écrirais chacun des titres. C'est un défi que tu as réussi à relever ?
Oui, j'ai écrit sur chaque titre, ou co-écrit au moins sur quelques titres. Mais quand tu co-écris avec Emeli Sande ou Naughty Boy, qui sont deux énormes stars que j'admire énormément, il n'est pas question de refuser juste pour dire fièrement que tu as tout écrit toi-même.

Ton deuxième single s'appelle "You're Nobody 'Til Somebody Loves You", et c'est qui a la lourde tâche de présenter ton "vrai" son au public. Il y a eu beaucoup de discussions pour choisir le bon single ?
En fait, non ! Pas du tout ! Ce n'était pas évident au début, en tout cas pas pour moi. C'est l'un des premiers titres que j'ai écrits quand on a commencé à travailler sur cet album. Et c'est vrai que le titre me semblait puissant, mais on en écrivait tellement ! Et les semaines ont passé, et tout le monde disait sans cesse que c'était une évidence, qu'il fallait que ce soit le premier single pour montrer mon univers.

Est-ce que, au delà du message premier du titre, on peut lire ce single comme une version de ta vie ? Tu n'étais personne et aujourd'hui, tu as tous ces fans et tu es quelqu'un ?
Oui, on peut le prendre comme ça, et de plusieurs façons d'ailleurs. Cette personne qui t'aime, ça peut aussi être toi. Il faut t'aimer pour que tu sois heureux et que tu sois quelqu'un.

Regardez le clip de "You're Nobody 'Til Somebody Loves You" de James Arthur :



Ces derniers mois, tu as dû réaliser que toutes tes opinions faisaient les gros titres. Tu as été surpris de voir l'ampleur que prenaient tes tweets ou la plus petite déclaration ?
Oui, j'ai été assez choqué, c'est vrai...

Du coup, maintenant qu'on te demande ton avis, tu y réfléchis à deux fois ?
C'est compliqué en fait. Parce que tu ne peux pas aller faire une interview et faire une liste avant de commencer de tout ce que tu ne peux pas dire... Sinon tu deviens fou ! J'ai essayé, après tout ce qui s'est passé au début, mais au final je préfère être moi-même et dire ce que je pense, sinon je ne veux pas du tout apprécier ce métier. Donc aujourd'hui, je dis ce que je pense.

Avant que le single ne sorte, tu t'étais préparé à l'échec ?
Non. Ce n'est pas un bon état d'esprit. Mon ambition, c'est de vivre de ma musique. J'y suis parvenu et je ne compte pas m'arrêter là. Je crois en ma musique, je crois en mon art et en mon produit. Donc je crois que ça va marcher.

Tu as tweeté il y a quelques semaines que tu étais tombé amoureux de Miley Cyrus après avoir vu le clip de "Wrecking Ball"... Tu penses quoi de la polémique qui a entouré ce clip ?
Je trouve que c'est idiot, cette polémique. Miley Cyrus peut faire ce qu'elle veut ! Je comprends que les fans qui la suivent depuis "Hannah Montana" soient un peu choqués. De la voir nue sur une boule de démolition, je peux le concevoir. Mais c'est une artiste et elle s'exprime. On a tous un corps, on se met tous nus dans l'intimité. Là, c'est son art, c'est son truc !

Tu tournerais un clip nu ?
Peut-être après avoir passé un peu plus de temps au sport ! (Rires) Si j'avais un corps comme elle, je le ferais !

On sait tout, parce qu'on est cyniques, qu'il y a du marketing là-dessous. Elle ne se déshabille pas entièrement uniquement parce qu'elle a envie d'être nue... Si ?
Tu penses qu'on l'a forcée ?

Non, mais outre le côté artistique, il y a vraisemblablement une part d'elle qui voulait choquer, attirer l'attention...
Peut-être, c'est vrai. Mais tu trouves que le clip est bon ?

Personnellement, je le trouve très bien sans les scènes de nu... L'émotion est plus évidente. Et le léchage de masse n'était sans doute pas nécessaire...
Oui, peut-être. C'est sûr que je ne voudrais pas que ma fille le fasse. (Rires) Je n'ai pas vraiment d'avis, en fait. Mais elle est canon dans le clip.

Tu penses qu'il faut choquer, au moins un peu, pour vendre ?
Oui, sans doute. Mais pas si la musique est assez bonne, pas forcément...

Tu veux donc dire que celle de Miley n'est pas assez bonne ?
Non, pas du tout ! (Rires) Je pense que le titre est génial. Et c'est pour ça que ça marche. Si elle avait sorti ce clip avec un titre merdique, sa carrière aurait pu en prendre un coup. Elle a pris un vrai risque. Et ça cartonne, elle bat des records sur YouTube ! Elle touche les gens, et les gens parlent d'elle ! Moi, évidemment, je ne ferai jamais un clip comme ça...