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dimanche 08 septembre 2024 15:05

"Quelque chose de nouveau" : Indochine doit son plus gros tube à un coup du hasard !

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Indochine est enfin de retour dans les bacs avec son très attendu nouvel album "Babel Babel". Dans un nouvel épisode du podcast Face A de Purecharts, le groupe revient sur ses débuts et l'histoire de son premier succès, "L'aventurier". Une chanson au destin atypique !


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Quand on parle du groupe Indochine, qui fait son grand retour avec l'album "Babel Babel", plusieurs noms de chansons viennent rapidement à l'esprit. Mais l'une des plus emblématiques se trouve dans le tout premier disque de la bande, sorti en 1982 et qui lui emprunte son nom : "L'Aventurier". Un titre né dans l'urgence dont Nicola Sirkis retrace le destin dans un nouvel épisode du podcast Face A de Purecharts. Car en effet, le fondateur du club parisien Le Rose Bonbon, Marc Barrière, est le premier à donner sa chance au jeune groupe débutant, qui n'est alors qu'un trio formé de Nicola Sirkis, Dimitri Bodiansky et Dominique Nicolas. «La chanson est née dans une série de compositions de chansons. On avait notre premier concert le 29 septembre 1981 et on avait 15 jours pour essayer d'avoir une setlist d'au moins 25 minutes. (...) Il nous en manquait quelques chansons. Donc on a fait "L'opportuniste" et "L'aventurier". Je suis allé chez Dominique et on enregistrait sur son magnéto 2 pistes. Il m'avait dit : "Ah je crois que j'ai trouvé un gimmick !". Mais il n'arrivait pas à le finir... C'est venu comme ça, plus les accords, plus cette fameuse rythmique très très new wave à l'époque qui va à contretemps » se remémore Nicola Sirkis à notre micro.



"Ce n'est surtout pas à prendre au premier degré"


A l'époque, le chanteur, âgé de 22 ans, n'est pas encore indépendant mais déborde d'ambition pour sa musique. Persuadé de détenir une maquette solide, il se met immédiatement au travail. « Je suis parti avec la cassette et je suis arrivé chez moi, chez ma maman où j'habitais. J'ai pris un bouquin au hasard et c'était celui Henri Vernes » raconte Nicola Sirkis, alors féru de bandes dessinées. C'est ce petit coup de pouce du destin qui va donner naissance au premier tube d'Indochine : « J'ai fait ce qui s'appelle faire un cadavre exquis, j'ai pris des mots comme "vallée infernale", "égaré"... et ça a donné "L'aventurier" ». , Très inspiré par la mouvance punk anglaise, le jeune artiste transforme le texte en parodie satirique. « Je voulais avoir aussi un certain message, de se foutre un peu de la gueule de tout ce mythe du héros invincible. Ce n'est surtout pas à prendre au premier degré. Bob Morane, ça a parlé à beaucoup de gens parce que c'étaient des gens de ma génération qui l'avaient lu. C'est pour ça que c'est devenu très populaire en Belgique. C'était un héros qui était beaucoup moins connu en France » estime-t-il avec le recul.

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En finalisant la chanson, Indochine n'a pas conscience de détenir de l'or entre ses mains : c'est dans le regard des autres que le groupe réalise que "L'aventurier", avec sa mélodie folle, n'est pas un titre comme les autres... « Quand je l'ai fait écouter par téléphone à ma fiancée de l'époque, elle m'a dit : "C'est incroyable ce morceau, il se passe quelque chose". La première fois qu'on l'a fait sur scène aussi, les gens se sont levés en se demandant : "Mais qu'est-ce que c'est ce morceau ?". On ne s'est pas rendus compte en l'écrivant mais on se rendait compte tous les jours, avant qu'elle passe à la radio, que les gens l'appréciaient beaucoup. Il y avait quelque chose de nouveau » note Nicola Sirkis... qui n'a pas saisi l'ampleur du phénomène qui se dessinait. Et pour cause : il a passé deux mois en Suède au moment où la popularité du groupe a explosé : « C'est Dominique qui m'a dit quand je suis rentré que le titre passait partout où qu'il aille ». A la clé ? Plus de 800.000 exemplaires écoulés en France, et une aura qui, depuis, n'a jamais disparu : « Ce morceau appartient à la mémoire commune, il appartient à tout le monde »

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