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mercredi 01 mai 2024 13:14

"J'avais du mal" : pourquoi "J'ai demandé à la lune" d'Indochine a failli ne jamais sortir

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Purecharts vient de lancer son podcast Face A. Après Jenifer, Patrick Bruel et M. Pokora, Indochine raconte l'histoire de son tube "J'ai demandé à la lune". Comment le groupe est-il revenu au sommet après des années 90 difficiles ? Comment le titre a finalement vu le jour alors qu'il ne faisait pas l'unanimité ? Découvrez le nouvel épisode du podcast sur Purecharts !
Crédits photo : Purecharts
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Purecharts continue de vous présenter "Face A", son premier podcast audio dans lequel les artistes reviennent sur l'histoire de leurs plus grands succès. Après Jenifer, M. Pokora et Patrick Bruel, place à Indochine ! En 2002, après une décennie marquée par un désintérêt des médias et une chute des ventes d'albums, le groupe va revenir au sommet avec l'énorme tube "J'ai demandé à la lune", qui va devenir un des plus gros classiques de son répertoire. Une chanson qui a vu le jour au début des années 2000 grâce à... Mickey 3d ! « On a reçu une démo qui était juste un guitare-voix où le pont qui existe à l'heure actuelle était en fait le refrain » résume Oli de Sat, guitariste d'Indochine depuis 20 ans.



"C'est devenu un des plus grands standards français"


Et le travail n'a pas été de tout repos puisqu'il a fallu « sept versions » pour venir à bout de « cette ritournelle enfantine » : « J'avais du mal à trouver le potentiel dans ce morceau qui était pour moi très très loin de l'univers d'Indochine, et d'autant plus dans l'album très rock, très bruyant, qu'on était en train d'écrire. On l'a traînée très très longtemps ». "J'ai demandé à la lune" voit finalement le jour sur l'album "Paradize", le neuvième d'Indochine dans lequel le groupe a voulu « s'ouvrir à beaucoup de gens ». « Camille Laurens a écrit des titres, Ann Scott, Jean-Louis Murat... Mickey 3d est arrivé avec deux morceaux, et "J'ai demandé à la lune", je l'ai repéré direct. C'est une sorte de ritournelle, mais une chanson qui peut être fédératrice parce que ça peut parler tout le monde » relate Nicola Sirkis, impressionné que la chanson soit devenue « un standard assez incroyable ».

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"On avait subi la mort, il fallait qu'on revive"


Et pourtant, tout n'était pas gagné : au départ, "J'ai demandé à la lune" est la face B du premier single "Punker", beaucoup plus rock. « La maison de disques ne l'avait pas repéré, c'est plutôt les radios qui l'ont repéré. Ils l'ont passé et le public s'est emparé du dossier et c'est devenu un des morceaux les plus passés en radio à cette époque » rappelle-t-il. Et le public a fait le reste : "J'ai demandé à la lune" devient l'un des tubes de l'été 2002, se vend à 700.000 exemplaires tandis que l'album "Paradize" s'écoule à 1,2 million de copies : « Il n'y a pas une fête d'école où on ne chante pas cette chanson. C'est devenu un des plus grands standards français ».




Une revanche après 10 années de traversée du désert ? « C'est pas une revanche, mais ça en a fait chier certains ! » nuance Nicola Sirkis : « On commençait à sentir depuis "Dancetaria" [album sorti en 1999] que notre public s'élargissait de plus en plus, que l'injustice collée à la peau d'Indochine au niveau médiatique commençait à s'atténuer. (...) On a commencé à voir arriver une autre génération de gens qui ne connaissaient pas Indochine des années 80, mais aimaient tout ce qui était britpop et rock. Ils trouvaient en Indochine leur seule réponse dans le rock français. "Dancetaria" a été un album incroyablement fort. On remplissait des Zénith, personne ne parlait de nous, on a juste parlé de nous à la mort de mon frère. Cette chanson a permis la renaissance, et l'album était déjà un album de renaissance. On avait subi la mort, il fallait qu'on revive ». Un succès qui, depuis 22 ans, ne se dément pas et continue à faire d'Indochine le groupe français le plus populaire !

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