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vendredi 12 mai 2017 17:45

Eurovision : Lordi, Conchita Wurst... Les candidats chocs et insolites du concours

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Pour se démarquer, chaque année, les candidats de l'Eurovision sont prêts à tout. Quitte à inventer des personnages hors-normes pour bousculer les codes ou complètement farfelus ! Une stratégie audacieuse... et souvent payante. Florilège !
Crédits photo : Montage Pure Charts / Bestimage

Dana International (1998)




1998 est un temps qui ne nous paraît pas si lointain et pourtant, à l'époque, la visibilité des personnes transsexuelles dans les médias et la société était minime voire inexistante. Avec courage, Dana International a bravé tous les obstacles pour se révéler l'une des gagnantes les plus emblématiques de l'histoire du concours Eurovision. Né Yaron Cohen à Tel-Aviv, il fait son coming-out à l'âge de 13 ans et se fait ensuite connaître comme drag queen en parodiant les plus grandes popstars israéliennes. En 1993, alors âgé de 21 ans, l'artiste s'envole à Londres pour subir une intervention chirurgicale et devenir Sharon. Le choix de sa candidature en 1998 déclenche une vaste polémique dans son pays. Couverte d'injures, Dana se présente la tête haute au concours avec sa chanson dance "Diva", dans une robe perroquet du plus bel effet. Terre de tolérance, l'Europe ne pouvait que succomber ! A noter qu'en finale, la robe, jugée trop excentrique, a été rangée au placard au profit d'une tenue pailletée plus classique.

Verdict : Vainqueur !

Lordi (2006)




Changement d'ambiance mais autre témoin de l'évolution des mentalités ! Ou de l'humour si particulier des Européens. En 2006, le groupe finlandais Lordi fait sensation à Athènes, en Grèce, avec l'explosif (et bien nommé) "Hard Rock Hallelujah". Très rarement représenté, le heavy metal trouve là de parfaits ambassadeurs : grimés en monstrueuses créatures, les cinq musiciens semblent tout droit sortis des Enfers ! Tout est dans le look, et ça marche : la bande s'impose très largement en tête avec, à l'époque, un record historique de points. Une première victoire au goût de sang pour la Finlande mais aussi... de billets verts. Depuis son sacre, Lordi a sorti trois produits à son effigie dont des bonbons et une boisson gazeuse. Son 8ème album, "Monstereophonic (Theaterror vs. Demonarchy)", est sorti l'an dernier !

Verdict : Vainqueur !

Verka Serduchka (2007)




Il s'appelle Andriï Mykhaïlovytch Danylko, est originaire d'Ukraine et est devenu une star sous les traits de... Verka Serduchka, une femme robuste et lunaire qui adore les lunettes et les tenues extravagantes ! Né dans les années 90 sur les planches, ce personnage hors-normes a rapidement été adopté par toute l'Europe de l'Est. Publicités, télévision, sketchs comiques... C'est simple, Verka s'est invitée partout ! Et notamment dans les charts, où ses albums loufoques se sont arrachés à des millions d'exemplaires et ont permis à Andrïï de partir en tournée dans le monde entier. En 2007, c'est sur le concours de l'Eurovision que s'abat le vent de folie de Verka. Avec sa chanson électro-kitsch "Dancing Lasha Tumbai", son costume digne d'une boule à facettes et sa bonne humeur contagieuse, le travesti fait l'unanimité. Ou presque ! C'est Marija Šerifović pour la Serbie qui lui chipera la victoire sur le fil. En 2011, Verka retentera sa chance mais jettera finalement l'éponge lors de la phase de sélection.

Verdict : Deuxième !

Dustin The Turkey (2008)




Pour réussir, il faut tenter. Pour le meilleur... ou pour le pire ! En 2008, l'Irlande entend briser les codes de l'Eurovision en proposant la candidature de Dustin The Turkey, une... marionnette à l'effigie d'une dinde. Sur le papier, l'idée n'était pas si mauvaise : avec son fort accent dublinois, Dustin est depuis sa création en 1988 une figure satirique incontournable de la télévision irlandaise. Hélas, son côté décalé n'a pas fait l'unanimité. En cause ? Une chanson eurodance inaudible, une "interprétation" (les guillemets sont de rigueur) insupportable et... tout, en fait. Les danseuses brésiliennes ont beau avoir tenté de faire grimper la température, rien ne sauvera cette prestation aux allures de purge - très justement récompensée d'une 16ème place... en demi-finale. Allez, fourrez-moi ça dehors !

Verdict : Éliminé en demi-finale.

Buranovskiye Babushki (2012)




Miser sur la jeunesse ? Oui... mais non. Débordante de créativité (et son palmarès en témoigne), la Russie tentait il y a cinq ans de toucher le public européen en plein coeur grâce à huit adorables mamies. Originaires du village de Bouranovo de la région d'Oudmourtie, les Buranovskie Babuški - littéralement, les grands-mères de Bouranovo - semblaient à la fois dénoter dans le décor de l'Eurovision et étrangement y trouver parfaitement leur place. La grande finale du concours n'est-elle pas le soir précis où les fiertés nationales resurgissent avec le plus de tempérament ? Devant 200 millions de téléspectateurs, l'octuor (oui ça se dit !) a donc joué la carte du folklorique... et de la surprise, en proposant "Party For Everydoby", un titre chanté en oudmourte qui se transforme peu à peu en hymne dancefloor ! Imparable : 259 points from Europe.

Verdict : Deuxièmes !

Conchita Wurst (2014)




Ah, Conchita ! Définitivement l'une des candidates les plus marquantes de l'histoire de l'Eurovision. Dès l'annonce de sa sélection, la femme à barbe autrichienne a déchaîné les passions. Décriée par les puristes mais également soutenue par de fervents supporters, Conchita Wurst alias Thomas Neuwirth était avant même le jour J la star de l'édition 2015 du concours. Si l'on met de côté toutes les polémiques suscitées par son apparence, Conchita avait véritablement l'étoffe d'une championne. Sa ballade "Rise Like A Phoenix", au texte symbolique et à la mélodie très James bondienne, était déjà une excellente proposition. Mais c'est grâce à sa mise en scène qu'elle a pris véritablement tout son relief : seule face à la foule (ou l'adversité ?), glissée dans une magnifique robe dorée, Conchita s'est embrasée devant nos yeux pour déployer deux longues ailes enflammées, dans une osmose émotionnelle parfaite avec la chanson. De toute beauté... et un formidable pied de nez à ses détracteurs. Elle méritait bien sa couronne !

Verdict : Vainqueur !

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