Compagnons de la chanson

Crédits photo : Pochette de disque des Compagnons de la chanson
Triste nouvelle pour la musique française. A peine remis de la disparition de la légende Georges Moustaki, décédé d'un cancer il y a dix jours, le public doit désormais pleurer un autre homme qui a fait les beaux jours du paysage musical. En effet, l'AFP vient d'annoncer que le chanteur et musicien Jean-Louis Jaubert nous a quittés. Si son nom ne dira sans doute pas grand-chose à la jeune génération, cet artiste s'est illustré au sein du groupe Les Compagnons de la chanson, dont il fut le fondateur, entre 1946 et 1985. L'homme s'est éteint dans la nuit de samedi et dimanche, à l'âge de 92 ans, à Paris. C'est son ancien camarade Fred Mella, lui aussi inclus dans la célèbre bande, qui a appris la nouvelle aux médias.

« Jean-Louis s'est éteint dans le service de gériatrie de l'hôpital Georges Pompidou. Il était le lien équilibrant des Compagnons. C'est lui qui avait le plus d'autorité. En plus du chant, il était chargé de négocier nos engagements. C'était un garçon formidable » a ainsi annoncé Fred Mella, indiquant au passage que les obsèques de son fidèle acolyte auraient lieu au cimetière du Père Lachaise, lundi prochain.

Souvenez-vous du titre "Les trois cloches" des Compagnons de la chanson :



De son vrai nom Louis-Lazare Jacob, l'artiste doit modifier son nom de famille durant les persécutions de la Seconde guerre mondiale. Durant l'occupation, il rejoint l'organisation paramilitaire Les chantiers de la jeunesse et monte sa propre chorale avant d'intégrer Les Compagnons de la musique, créée par Louis Liébard à Lyon. En 1946, neuf des choristes décident réellement de débuter une carrière sous les feux de rampe dans Les Compagnons de la chanson, aidés par leur rencontre avec Édith Piaf.

Composés de trois ténors, trois barytons et trois basses, Les Compagnons de la chanson connaissent leur premier véritable succès grâce à La Môme, compagne de Jean-Louis Jaubert, sur le titre "Les Trois Cloches" de Jean Villard. Un titre qui connaîtra même un essor à l'international. Ils délaissent alors le folklore et modernisent leur répertoire, et s'offrent même une tournée américaine. Ils multiplieront ensuite les cartons dans les années 1950, 1960 et 1970 avec notamment "Gondolier", "Si tu vas à Rio" ou "Qu'il fait bon vivre". En plus d'en faire partie, Jean-Louis Jaubert a également géré le groupe jusqu'à la fin de leur épopée, en 1985.