Christophe Willem

Crédits photo : Purecharts

Abonnez-vous au podcast "Face A" de Purecharts et retrouvez tous les épisodes sur votre plateforme d'écoute favorite :
Apple Podcast
Spotify
Deezer

Ce jeudi, Christophe Willem sera de passage à l'Olympia pour l'un des derniers concerts de sa tournée. Il faut dire qu'après l'échec de son précédent disque "Rio", le chanteur est revenu au sommet avec son album "Panorama", certifié disque d'or (plus de 50.000 ventes) grâce au succès de "PS : je t'aime", écrit par Slimane. Un hit qui sera bien évidemment au programme du concert, tout comme "Double je", son premier tube qui lui a valu la gloire en 2007. Une chanson sur laquelle il revient pour le nouvel épisode du podcast "Face A" de Purecharts : « Je gagne l'émission. Quand je sors, je ne comprends pas ce qui se passe. Parce que tout le monde me connaissait ! On n'avait pas de réseaux sociaux, c'était Myspace à l'époque ! ».

"Ça ne va pas être possible"

Son label lui propose alors un album déjà fait, comme pour les autres gagnants de télé-crochets, mais Christophe Willem refuse catégoriquement : « J'arrive dans la maison de disques et là, on me fait entendre un album. Et on me dit : "Voilà, ça c'est ton album". Je dis : "Pardon ?! (...) Non, ça ne va pas être possible !" ». Il propose même de ne pas faire d'album et de laisser sa place à Miss Dominique, l'autre finaliste : « Il y a eu un grand branle-bas de combat et ils me demandent ce que je veux faire ». Sa réponse ? Travailler avec son idole Zazie : « Je la rencontre à un déjeuner, elle avait accepté mais elle ne me connaissait pas du tout. Je lui dis : "J'aimerais beaucoup travailler avec vous. Je suis très impressionné par votre travail". En musique française, je n'écoutais pas beaucoup de choses, mais celle que j'écoutais le plus c'était Zazie. Elle s'apprêtait à me dire non mais elle voulait le faire parce qu'Olivier (Schulteis, directeur musical de "Nouvelle Star") insistait. Elle me dit : "Mais qu'est ce que tu aimerais chanter ? C'est quoi ton idée ?". Et donc là, je chante " Sunny" dans le resto ».

"Ils avaient de la m*rde dans les oreilles"

Sous le charme, Zazie accepte et la collaboration commence avec Christophe Willem, qui se reconnaît totalement dans l'interprète de "Zen" : « Elle m'a vraiment porté complètement à ce début de carrière. C'est elle qui m'a mis le pied à l'étrier. Par rapport à son rapport à la notoriété, on a des choses assez similaires, on se retrouve sur beaucoup d'aspects ». Pourtant, il est assez circonspect quand son idole lui propose ce que deviendra "Double je" : « Elle me dit : "Écoute, j'ai une idée de mélodie dessus, c'est génial". Je me dis : "Mais elle se fout de ma gueule, c'est une blague ? C'est pas ça la chanson ?". Elle dit : "C'est un peu bizarre, mais j'ai une idée de texte, fais-moi confiance ça va être génial" ». Il est finalement convaincu en écoutant une démo chantée par Zazie en personne : « C'était tellement ovniesque que ça ne pouvait pas être mieux que ça ».

"C'est vraiment du Polnareff en fin de vie"

Comme lui au départ, son label n'est pas convaincu par le titre. « Ils avaient de la m*rde dans les oreilles » sourit aujourd'hui Christophe Willem : « Pour eux, c'était un titre de fond d'album qui n'était pas du tout exploitable. (...) Même Zazie, Jean Pierre Pilot et Olivier Schultheis étaient venus chez Sony pour faire écouter les titres et le mec de l'époque avait dit : "Cette chanson c'est vraiment du Polnareff en fin de vie" ». A l'époque, un premier single est déjà sorti : "Elu produit de l'année". Christophe Willem a alors une idée lorsqu'il revient sur le plateau de "Nouvelle star" l'année suivant son sacre. Alors que tout le monde s'attend à ce qu'il chante ce single, il mise finalement sur "Double je" que peu de monde connaît, contre l'avis de tout le monde. L'effet est immédiat : « Le lendemain, les radios ont appelé en se demandant comment c'était possible qu'ils n'avaient pas le titre ! ».

"Elle définit ce que j'étais et ce que je suis"

"Double je" devient ainsi le plus gros tube de 2007, devant "Garçon" de Koxie ou "4 mots sur un piano" de Patrick Fiori et Jean-Jacques Goldman. Le single reste sept semaines numéro un, s'écoule à plus de 300.000 copies et booste la carrière de son premier album "Inventaire", qui finit sa course au-delà des 900.000 exemplaires écoulés. Christophe Willem passe ainsi à un nouveau stade de célébrité. « La première fois que je l'ai entendu à la radio, c'était dans un taxi, le mec a failli avoir un accident tellement je hurlais dans la voiture » rappelle celui qui dit l'avoir aussi entendu en boîte de nuit : « J'ai été hyper amusé, mais en même temps je ne réalisais pas vraiment. C'était particulier. (...) Pendant un an, j'allais chanter cette chanson ! C'était incroyable le poids de cette chanson ». Aujourd'hui, Christophe Willem garde une tendresse particulière pour ce morceau : « C'est un marqueur temporel pour beaucoup de gens. (...) Elle définit exactement ce que j'étais et ce que je suis, ce que j'ai toujours revendiqué. Sous son côté très léger, la chanson disait déjà beaucoup. Elle me correspond toujours très bien ».