CHVRCHES

Crédits photo : Compte Facebook de CHVRCHES
Dieu sait à quel point on a écouté en boucle "The Mother We Share", "Leave a Trace" ou "Lies", avant de danser à leurs concerts électriques au Trianon ou à Rock en Seine. Et à quel point ce troisième album était attendu avec impatience. On vous rassure, le résultat n'est pas une douche froide, mais pas tout à fait au niveau des deux disques précédents. Pour "Love Is Dead", CHVRCHES a voulu frapper fort en s'offrant Greg Kurstin, le producteur phare de la décennie. Sur son CV ? Sia, Adèle ou Beck. Un pont d'or pour le trio écossais qui a vu là une occasion de s'imposer mondialement. Le succès sera-t-il au rendez-vous ?

Un album qui enchaîne surprises et répétitions

CHVRCHES promettait donc un album plus "brut et agressif", ce que le premier single "Get Out" a prouvé. Mais il n'a pas semblé trouver son public. Qu'importe pour CHVRCHES qui a enchaîné les singles promos pour nous faire découvrir les nouvelles facettes de son univers. A l'écoute intégrale, il est évident que "Love Is Dead" fait dans l'efficacité avec beaucoup de titres potentiellement exploitables. Malheureusement, le trio ne se renouvelle pas vraiment. Si la plupart des titres fonctionnent assez bien, ils sont assez similaires mais pas aussi magiques que les pépites de l'excellent "Every Open Eye" sorti en 2015. La première partie de l'album est, elle, excellente et, à la limite, aurait parfaitement convenue sous la forme d'un EP éclatant. Les puissants "Graffiti" et "Delivrance" s'allient aux tubesques "Get Out" et "Never Say Die" : des titres qui devraient faire sensation en live et qui donnent une certaine homogénéité à cette première partie du disque.

Ecoutez un des meilleurs titres de l'album, "Never Say Die" :



« Something is different / Nothing was new » prévient d'ailleurs Lauren Mayberry en introduction du disque. Elle ne pensait peut-être pas si bien dire. Le bât blesse lorsque, plus le disque avance, plus il semble se répéter. Ainsi, la deuxième partie est moins surprenante, trustée de morceaux agréables, planants mais finalement répétitifs ("Miracle", "Forever"...). Dommage quand on connaît le potentiel du groupe, friand de ces instants frénétiques lorsque la voix perçante de Lauren s'explose sur des beats puissants. Malgré de bons moments comme l'énergique "Graves" ou "Heaven/Hell", cette deuxième moitié est donc plus bancale. Même lorsque le claviériste Martin Doherty vient pousser la chansonnette : son "God's Plan" (où on a du mal à le reconnaître) est bien moins impactant que les géniaux "Under the Tide" et "High Enough To Carry You Over".

Ecoutez "Get Out" de CHVRCHES :



L'autre point noir de "Love is Dead" ? Le mastering saturé qui rend parfois le son brouillon. Mais après quelques déceptions, l'album se termine sur une bonne note avec le très beau "Wonderland", final touchant qui rappelle "Afterglow" sur le précédent. Malgré ses petites imperfections, "Love Is Dead" conserve l'ADN de CHVRCHES et devrait faire ses preuves sur scène. Bonne nouvelle, les trois complices viennent d'annoncer une date au Pitchfork Paris Music Festival le 1er novembre.