Arcade Fire

Crédits photo : Columbia
Depuis deux ans, le monde est paralysé par une pandémie sans précédent qui a profondément bouleversé nos quotidiens et notre mode de vie. Une période singulière qui a inspiré de nombreux artistes, dans des directions parfois très différentes. Alors que Kungs sort aujourd'hui son nouvel album "Club Azur", pensé comme « une ode à la fête » remplie d'hymnes dancefloor, Muse vient d'annoncer l'arrivée de "Will Of The People", un neuvième album sombre dépeignant « l'incertitude et l'instabilité du monde ». Ce vendredi de mars marque également le grand retour sous le feu des projecteurs d'Arcade Fire, qui publiera son nouveau disque "WE" le 6 mai prochain. Les chansons du successeur de "Everything Now", paru il y a cinq ans, une éternité donc, reflèteront « les expériences de ces deux dernières années » : les confinements, une élection, des protestations, des troubles aux quatre coins du globe, « et plus encore ». « Il évoque les forces qui menacent de nous éloigner des gens que nous aimons, et a été inspiré par le besoin d'urgent de les surmonter » indique le label Columbia, qui parle d'un « véritable voyage cathartique » pour la bande.

Un album centré sur "le pouvoir de la reconnexion"

Produit par Nigel Godrich (Radiohead) et les membres fondateurs du groupe - Win Butler et Régine Chassagne - entre la Nouvelle-Orléans, El Paso et Mount Desert Island, l'album "WE" renfermera 10 chansons de 40 minutes qui condensent, de manière paradoxale, « la période la plus longue que nous ayons passé à écrire sans interruption, de toute notre carrière » dixit Win Butler. Il sera divisé en deux parties : la première "I", évoque l'anxiété, « la peur et la solitude de l'isolement », tandis que la deuxième "WE" exprime « la joie et le pouvoir de la reconnexion ». La très belle pochette de l'album, déjà disponible en pré-commande, est une photographie d'un oeil humain réalisée par l'artiste français JR, qui évoque le Sagittaire A*, un trou noir supermassif.

Découvrez le clip "The Lightning I, II" d'Arcade Fire :



Pour accompagner cette avalanche de bonnes nouvelles, ce n'est pas un mais deux titres inédits, réunis dans un clip signé Emily Kai Bock, que dévoile Arcade Fire : "The Lightning I, II". « La vidéo a été enregistrée avec Nigel Godrich à El Paso, TX, à l'ombre du mur frontalier mexicain, qui était inachevé au bord de la propriété. C'était le pic du Covid. El Paso était l'épicentre aux États-Unis à cette époque, ils utilisaient des détenus pour déplacer les corps vers les morgues pleines à craquer, car le système de santé était complètement débordé » raconte le chanteur Win Butler, qui donne une couleur politique à ce double morceau véritablement fédérateur avec ses riffs de guitares qui exultent, surtout dans sa deuxième moitié. « Je n'oublierai jamais le moment où nous avons terminé les prises pour marcher directement vers notre espace commun extérieur, où nous avions vissé une télévision dans un arbre afin de regarder les résultats des élections, pour apprendre que Donald Trump avait perdu les élections » ajoute l'artiste canadien, qui explique que ce très beau clip en noir et blanc résume le cours de l'existence humaine, à savoir « essayer de faire de grands projets uniquement pour que les tempêtes de la vie vous obligent à improviser ».

Tracklist de l'album "WE"

"Age Of Anxiety I"
"Age Of Anxiety II (Rabbit Hole)"
"Prelude"
"End Of The Empire I-III"
"End Of The Empire IV (Sagittarius A*)"
"The Lightning I"
"The Lightning II"
"Unconditional I (Lookout Kid)"
"Unconditional II (Race and Religion)"
"WE"