Amel Bent

Quatrième album pour Amel Bent, l'une des seules chanteuses à voix française encore présente sur le devant de la scène. De sa voix, Amel Bent en fait bon usage pour expliquer son "Délit mineur", un disque où elle se confesse auprès de son public. Beaucoup de nostalgie et d'amour, de retours en arrière sur sa carrière, mais aussi un message d'espoir. « Je suis comme prisonnière dans cet univers. Je me sens seule sur terre. Ils disent que ma passion m'aveugle et que je finirai seule avec vous ». C'est ainsi qu'Amel ouvre à nouveau les portes de son univers avec "Délit". Un titre qui contrebalance "Mineure", qui clôt l'album. "Délit", presque pop/rock, reste le titre plus efficace de l'album.

On continue avec le piano qui jongle entre des accords majeurs et mineurs pour "Toi". Le bilan d'une histoire d'amour : Amel pèse le pour et le contre au rythme des frottements de cordes. Un joli refrain entrainant pour sa déclaration d'amour : pourquoi ne pas faire de ce titre un single ? Il en a le potentiel. Autant que "Je reste" qui, étrangement, peine à trouver son public. Quelques sons électroniques font leur apparition mais ils restent discrets. A l'inverse de "Toi", l'amour est moins heureux pour ce titre devenu premier single. Il est question de désir et de passion dans ces mots signés par Benoît Poher, du groupe Kyo. D'ailleurs, ils sont nombreux à avoir travaillé pour cet album : Jean Jacques Goldman, Maxime Leforestier et Jérôme Sebag, qui avait notamment signé la ballade "Tu n'es plus là", ont fait part de leur talent pour Amel. De ballades, il en est question sur "Délit mineur". Le problème : c'est qu'elles ne sont pas les meilleurs titres de cet album. On s'ennuierait presque à l'écoute des chansons "A quoi tu penses ?" et "C'est arrivé aujourd'hui" où les chœurs ont un côté désuet dont on se serait bien passé. C'est dommage car c'est bel et bien avec des titres plus lents, presque noirs parfois, que la chanteuse a toujours séduit le public. Même constat pour "Je me l'interdis" pour lequel des arrangements soul ont été produits, sans véritablement emporté l'auditeur. C'est véritablement la voix qui porte ce morceau. Heureusement qu'Amel a du coffre !

Ce sont donc les morceaux au tempo plus soutenu qui donnent l'envie d'en entendre davantage. Là où Amel Bent avait surpris avec le titre "Je me sens bien" en 2009, elle propose des titres du même acabit mais mieux produits et moins caricaturaux comme "Les chansons tristes" par exemple. La chanteuse avoue aimer les douleurs et confesse ne pas vouloir changer, envers et contre les critiques qui ont été formulées à son encontre. Du côté des instrumentations, ce sont essentiellement le piano et les cordes qui tirent leur épingle du jeu. Les violons apportent un souffle nouveau à l'univers d'Amel, et ce n'est pas un mal. "Délit mineur" s'inscrit dans la continuité de l'album "Où je vais", avec un aspect soul sur plusieurs titres qui auraient pu davantage être exploité.